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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 5.1866-1867

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[Mémoires]
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Guerber, Victor: La Basilique de Saint-Clément à Rome (San-Clemente) et les récentes découvertes qu'on y a faites
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https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0229

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Tels sont les quelques détails que j'ai cru devoir recueillir sur la situation
actuelle de la basilique de Saint-Clément et des découvertes souterraines
qu'on y a faites. J'ajoute une réflexion. J'ai été on ne peut plus édifié de la
manière dont on traite à Rome tout ce qui porte une empreinte antique,
païenne ou chrétienne. Les ruines sont respectées, conservées avec le tendre
soin que l'enfant donnerait à une mère âgée et infirme. Les restes de l'an-
tiquité classique sont tellement nombreux, tellement considérables, qu'on
les heurte du pied à peu près partout et qu'ils devraient finir par être
gênants. Une civilisation telle que la nôtre, qui sait si bien aligner les rues
au détriment de monuments d'un autre âge; qui abat les vieilles portes de
villes puisqu'elles embarrassent quelque peu la circulation, ferait peut-être
bon marché de ruines telles qu'on les rencontre partout à Rome. En tout
cas ce n'est pas à Rome qu'on eût vu démolir et disperser les pierres de
Niedermunster et renverser la chapelle de Neubourg peu d'années avant
la fondation de notre Société ! Les Romains possèdent, à côté de leurs mo-
numents chrétiens, des ruines classiques gigantesques et presque sans
nombre; ce sont leurs richesses et leur orgueil, et ils ne trouvent pas qu'ils
en aient trop. Ils suivent des traditions qui devraient être acceptées comme
règles ailleurs. Ils conservent d'abord tout ce qu'ils peuvent; ils se mettent
à l'étroit dans leurs maisons pour ne point déranger un reste de construction
ancienne dont ils sont fiers; ils dégageât, quand ils peuvent, et abritent ce
qu'ils ont trouvé. Quand les ressources le leur permettent, ils pratiquent
des fouilles et enrichissent les musées de ces produits. C'est de la sorte
qu'ils garnissent les galeries d'antiquités de Rome et de tous les pays, et ce
travail lent et laborieux ne discontinue point.

Le souverain pontife est, par droit d'héritage, le grand chercheur d'objets
d'art. Par ses ordres et sous son inspiration se continuent les fouilles aux
catacombes, et pour ce travail pénible et délicat il lient à son service un
homme d'une science éminente, le chevalier de Rossi. Ou bien il opère des
travaux d'exploration au Palatin et à Ostie, et son homme de confiance
s'appelle alors de Visconti. Les lois romaines concèdent au souverain pontife
un privilège légitime, celui d'acquérir pour ses collections, de préférence
aux étrangers, tous les objets d'art déterrés dans les limites des Etals ro-
mains. De celle façon, quand le pape n'est pas trop pauvre, Rome n'est
pas dépouillée de ses produits artistiques au bénéfice d'autres pays, et ses
musées d'antiquités sont les plus complets el les plus intéressants de
l'univers.

C'est, là ce qu'il m'a élé donné devoir à côlé de tant d'autres curiosités
dans cette ville, qui a une physionomie de dignité à nulle autre pareille, et
 
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