DOI Heft:
[Mémoires]
DOI Artikel:Siffer, Jér. Ans.: Notice sur un ancien cimetière et particulièrement sur un monument épigraphique d'origine romaine, découverts l'un et l'autre au pied du Reubberg ou Rebberg vis-a-vis de l'ancienne commanderie teutonique de Dahn
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0238
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une population différente, s'il est vrai que la diversité des sépultures
prouve la diversité des peuples.
Les pierres ont joué un grand rôle dans la sépulture de la plupart des
peuples de l'antiquité. Les païens croyaient les pierres animées; ils leur
accordaient le don de la parole; ils leur attribuaient la présence de quelque
déité ou de quelque génie; je vois en cela une preuve de leur croyance à
l'immorlalilé de l'âme. Dans l'Écriture sainte, il est aussi dit qu'on a amassé
des tas de pierres sur certains tombeaux, notamment sur celui d'Achan
(Josué, vu, 26) et sur celui d'Absalom (II Rois, xvin, 47).
Une vingtaine d'années avant celte découverte, on a mis à jour, dans le
même terrain, un tombeau composé de dalles formant entre elles un cer-
cueil. La dalle qui recouvrait ce sarcophage était d'une seule pièce et plus
épaisse que celles de dessous et des quatre côtés. On n'a remarqué ni in-
scription ni objet pouvant faire connaître avec quelque probabilité l'âge de
cette sépulture, du moins je n'ai rien pu savoir à ce sujet. Je noterai tou-
tefois que le Piebberg est figuré avec une église sur la carte de Specklin
de 1576; cette église n'existe plus depuis fort longtemps.
Des fouilles opérées par la Société philomatique de Niederbronn ont
amené, en 1865, sur le même emplacement, de nouvelles découvertes
archéologiques; ces découvertes sont venues à ma connaissance dans une
récente excursion à Niederbronn. En voici l'indication sommaire:
1° Une pierre de forme carrée, mesurant 0m,26 en hauteur et 0m,46
en diamètre. La face supérieure est creusée en dedans, et présente une
excavation carrée, dans laquelle on a trouvé des éclats de vases en poterie
et des restes de cendres.
2° Deux autres pierres semblables, mais de forme et d'excavation rondes,
ayant, chacune, 0m,20 de hauteur et 0m,40 de diamètre. Le creux de
ces pierres, servant de récipient aux urnes funéraires, a renfermé éga-
lement de la poterie brisée et des cendres.
3° Un tombeau, formé à l'aide de dalles, réunies en carré allongé. Dans
ce tombeau on a rencontré trois squelettes encore à leur place naturelle,
superposés les uns sur les autres, et séparés entre eux par des couches
de sable. Je conviens qu'il faut être sobre de conjectures; mais celui qui
serait tenté de croire que ce fut une tombe de famille, qui pourrait avoir
à y redire? Ce sépulcre rappelle les tombes en dalles, déblayées en
avuil 1863 sur le territoire de Molsheim dans les travaux de terrassement
des chemins de fer de cette ville à Wasselonne, où l'on a rencontré aussi,
dans quelques-unes, plusieurs squelettes reposant les uns sur les autres.
Parmi les dalles composant le sarcophage qui nous occupe, s'est trouvée:
une population différente, s'il est vrai que la diversité des sépultures
prouve la diversité des peuples.
Les pierres ont joué un grand rôle dans la sépulture de la plupart des
peuples de l'antiquité. Les païens croyaient les pierres animées; ils leur
accordaient le don de la parole; ils leur attribuaient la présence de quelque
déité ou de quelque génie; je vois en cela une preuve de leur croyance à
l'immorlalilé de l'âme. Dans l'Écriture sainte, il est aussi dit qu'on a amassé
des tas de pierres sur certains tombeaux, notamment sur celui d'Achan
(Josué, vu, 26) et sur celui d'Absalom (II Rois, xvin, 47).
Une vingtaine d'années avant celte découverte, on a mis à jour, dans le
même terrain, un tombeau composé de dalles formant entre elles un cer-
cueil. La dalle qui recouvrait ce sarcophage était d'une seule pièce et plus
épaisse que celles de dessous et des quatre côtés. On n'a remarqué ni in-
scription ni objet pouvant faire connaître avec quelque probabilité l'âge de
cette sépulture, du moins je n'ai rien pu savoir à ce sujet. Je noterai tou-
tefois que le Piebberg est figuré avec une église sur la carte de Specklin
de 1576; cette église n'existe plus depuis fort longtemps.
Des fouilles opérées par la Société philomatique de Niederbronn ont
amené, en 1865, sur le même emplacement, de nouvelles découvertes
archéologiques; ces découvertes sont venues à ma connaissance dans une
récente excursion à Niederbronn. En voici l'indication sommaire:
1° Une pierre de forme carrée, mesurant 0m,26 en hauteur et 0m,46
en diamètre. La face supérieure est creusée en dedans, et présente une
excavation carrée, dans laquelle on a trouvé des éclats de vases en poterie
et des restes de cendres.
2° Deux autres pierres semblables, mais de forme et d'excavation rondes,
ayant, chacune, 0m,20 de hauteur et 0m,40 de diamètre. Le creux de
ces pierres, servant de récipient aux urnes funéraires, a renfermé éga-
lement de la poterie brisée et des cendres.
3° Un tombeau, formé à l'aide de dalles, réunies en carré allongé. Dans
ce tombeau on a rencontré trois squelettes encore à leur place naturelle,
superposés les uns sur les autres, et séparés entre eux par des couches
de sable. Je conviens qu'il faut être sobre de conjectures; mais celui qui
serait tenté de croire que ce fut une tombe de famille, qui pourrait avoir
à y redire? Ce sépulcre rappelle les tombes en dalles, déblayées en
avuil 1863 sur le territoire de Molsheim dans les travaux de terrassement
des chemins de fer de cette ville à Wasselonne, où l'on a rencontré aussi,
dans quelques-unes, plusieurs squelettes reposant les uns sur les autres.
Parmi les dalles composant le sarcophage qui nous occupe, s'est trouvée: