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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 9.1874/​75(1876)

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[Mémoires]
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Spach, Louis Adolphe: Emprunt fait á Strasbourg par les républiques de Berne et de Zurich, à l'occasion d'une guerre de Genéve avec le duc de Savoie (1589 - 1590)
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https://doi.org/10.11588/diglit.23592#0136

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— 2 —

Sur ces entrefaites a lieu l’assassinat de Henri III. La scène change. Le
duc de Savoie se met au rang des compétiteurs à la couronne de France,
en sa qualité de fils de Marguerite, sœur de Henri II de France. Il se dé-
tourne donc pendant un temps, lâche les Genevois, et se meta la tête des
ligueurs de la Provence; au bout de deux ans, il est forcé de l’évacuer;
dix ans plus tard (1601), il fait sa paix avec Henri IV.

C’est encore Charles-Emmanuel qui tente (le 22 décembre 1602) Y esca-
lade de Genève. — En 1619 il se met sur les rangs pour succéder à l’em-
pereur Mathias. — Lorsque la mort met fin à cette aventureuse carrière
et coupe court à cette ambition démesurée, le duc de Savoie était sur le
point d’être complètement dépouillé par les généraux de Louis XIII; ce
caractère dissimulé, inquiet, flottant, n’avait, à tout prendre, point abouti
à de grands résultats. Mais sa politique fut aussi, en plus d’une occasion,
celle de ses successeurs, et, en thèse finale, ces souverains enclavés entre
des pays bien plus considérables que le leur arrivèrent à de grandes
destinées.

On verra tout à l’heure comment la guerre acharnée, faite par le duc à
l’endroit de Genève, se lie à la question de l’emprunt annoncé en tête du
présent mémoire.

Mais il faut nous arrêter un moment encore devant un autre person-
nage historique, dont le nom va se retrouver dans quelques pièces du dos-
sier: c’est Jean-Casimir, comte palatin du Rhin, administrateur de l’Elec-
torat pendant la minorité de son neveu, Frédéric IV. Cette tutelle s’exerça
à partir de 1583 à 1592. Jean-Casimir, le défenseur, le soutien du calvi-
nisme sur les bords du Rhin, et l’allié des princes français du parti de la
Réforme, est né le 6 mars 1543, fils de l’électeur Frédéric III et frère de
l’électeur Louis VI. Dans sa jeunesse, il avait séjourné à la cour du roi de
France Henri II; mais son éducation, d’abord toute française et chevale-
resque, ne l’avait nullement rendu infidèle au culte réformé; jamais il ne
s’était laissé aller aux frivolités des Valois; dès son enfance, les questions
religieuses lui étaient familières, et lorsque son père succède à l’électeur
palatin Otton-Henri (1559), il retourne auprès de lui à Heidelberg, l’ac-
compagne, l’assiste dans ses négociations politiques, puis se retire dans son
apanage sur la rive gauche du Rhin, où il protège, dans la mesure de sa
modeste influence, la religion calviniste. Lié avec le prince de Condé et
avec les chefs du parti huguenot en France, il leur amène vers la fin de
1575 une troupe considérable de partisans. En janvier 1576, il est campé
près de Langres, assiste, le 25 janvier, à la prise de Nuits en Rourgogne,
passe la Loire le 13 février, et accède au traité du 6 mai 1576. Dans cette
 
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