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sa physionomie originaire sous la direction d’habiles artistes1. Dans l’in-
térêt de l’art, nous n’avons qu’à féliciter les architectes français; ils font
noblement leur devoir, et s’il y avait une réserve à faire, on pourrait cri-
tiquer peut-être le trop grand scrupule avec lequel ils cherchent à mettre
de l’harmonie entre les édifices sacrés et leur ameublement.
L’Alsace mérite une mention spéciale que nous lui réservons. Depuis
plusieurs années elle a secoué le linceul de la torpeur en entrant franche-
ment dans une voie qui mérite les sympathies de notre Société, dont les
précieux encouragements sont acquis à l’art religieux de notre province.
Dans l’histoire monumentale religieuse, elle joue deux rôles différents.
Pour la période romane, elle communique aux régions voisines de la
France ce qu’elle a reçu de Charlemagne, les données byzantines trans-
plantées par le grand monarque sur les bords du Rhin. Dans la période
ogivale, elle reçoit au lieu de donner, c’est-à-dire qu’elle subit, comme
les régions rhénanes et l’Allemagne en général, l’ascendant du style ogival
rayonnant de la France sur les pays voisins. Elle accepte l’ogive un peu
tard, mais elle produit de beaux modèles dans ce style et Strasbourg finit
par être, sous ce rapport, l’école-mère de tous les ateliers d’Allemagne.
Elle eût été digne de prendre les avances sur les provinces voisines
dans l’œuvre de restauration de notre siècle, mais elle suivit les erreurs
de la métropole française, et c’est dans ces dernières années seulement
que le Haut-Rhin d’abord, puis le Bas-Rhin produisirent une série d’édi-
fices religieux de bon style. Nous saluons avec bonheur cette aurore d’une
ère de justice et de haute intelligence due aux aspirations du peuple
fidèle et secondée par les hommes de l’art. Nous entrerons quelque jour
dans le détail des constructions chrétiennes dignes de ce nom, qu’on a
élevées sur le sol de notre province, et nous nous contentons de signaler
aujourd’hui un mouvement qui ne cessera plus et qui continuera d’être
fécondé par les sacrifices incessants faits non-seulement par les communes,
mais encore par la générosité du peuple.
IL
Après l’Italie, la France est le pays qui offre le plus grand intérêt archi- La Fiance
r r J T r D monumentale.
tectonique. L’art architectural est la résultante de plusieurs influences
déterminantes. On a fait valoir ces influences diverses pour expliquer les
1. Telle nous l’avons vue il y a quelques années. Depuis on a signalé, mais pour des
détails seulement, des fautes que je n’ai pas eu le loisir de contrôler.
sa physionomie originaire sous la direction d’habiles artistes1. Dans l’in-
térêt de l’art, nous n’avons qu’à féliciter les architectes français; ils font
noblement leur devoir, et s’il y avait une réserve à faire, on pourrait cri-
tiquer peut-être le trop grand scrupule avec lequel ils cherchent à mettre
de l’harmonie entre les édifices sacrés et leur ameublement.
L’Alsace mérite une mention spéciale que nous lui réservons. Depuis
plusieurs années elle a secoué le linceul de la torpeur en entrant franche-
ment dans une voie qui mérite les sympathies de notre Société, dont les
précieux encouragements sont acquis à l’art religieux de notre province.
Dans l’histoire monumentale religieuse, elle joue deux rôles différents.
Pour la période romane, elle communique aux régions voisines de la
France ce qu’elle a reçu de Charlemagne, les données byzantines trans-
plantées par le grand monarque sur les bords du Rhin. Dans la période
ogivale, elle reçoit au lieu de donner, c’est-à-dire qu’elle subit, comme
les régions rhénanes et l’Allemagne en général, l’ascendant du style ogival
rayonnant de la France sur les pays voisins. Elle accepte l’ogive un peu
tard, mais elle produit de beaux modèles dans ce style et Strasbourg finit
par être, sous ce rapport, l’école-mère de tous les ateliers d’Allemagne.
Elle eût été digne de prendre les avances sur les provinces voisines
dans l’œuvre de restauration de notre siècle, mais elle suivit les erreurs
de la métropole française, et c’est dans ces dernières années seulement
que le Haut-Rhin d’abord, puis le Bas-Rhin produisirent une série d’édi-
fices religieux de bon style. Nous saluons avec bonheur cette aurore d’une
ère de justice et de haute intelligence due aux aspirations du peuple
fidèle et secondée par les hommes de l’art. Nous entrerons quelque jour
dans le détail des constructions chrétiennes dignes de ce nom, qu’on a
élevées sur le sol de notre province, et nous nous contentons de signaler
aujourd’hui un mouvement qui ne cessera plus et qui continuera d’être
fécondé par les sacrifices incessants faits non-seulement par les communes,
mais encore par la générosité du peuple.
IL
Après l’Italie, la France est le pays qui offre le plus grand intérêt archi- La Fiance
r r J T r D monumentale.
tectonique. L’art architectural est la résultante de plusieurs influences
déterminantes. On a fait valoir ces influences diverses pour expliquer les
1. Telle nous l’avons vue il y a quelques années. Depuis on a signalé, mais pour des
détails seulement, des fautes que je n’ai pas eu le loisir de contrôler.