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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

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No 12 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0100
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

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pagne. Point n’est besoin d’une autre démonstra-
tion pour apprécier l’importance du facteur que
représente, pour le développement artistique de
l’Europe, cette importation d’étoffes de luxe orien-
tales, qui dura près de mille ans.

» Éclairés de la sorte, les restes d’étoffes du
haut moyen âge, qui souvent ne sont que des dé-
bris, prennent dans l’histoire de l’art une significa-
tion d’une haute portée ; isolés, ils ne sont rien ;
mais, réunis en collection, ils constituent la base de
toute investigation nouvelle dans le domaine de
l’art européen, spécialement au moyen âge.

» C’est le Kunst-Gewerbe Muséum de Berlin qui
possède la collection de beaucoup la plus complète
dans cet ordre d’idées; puis vient la collection du
South-Kensington Muséum, à Londres; celle de
Lyon est fort riche aussi, mais surtout pour l’épo-
que moderne; celles de Crefeld, Florence, Dussel-
dorf, Nuremberg, Munich sont importantes éga-
lement. Grâce à la donation de Mme Errera,
Bruxelles, à son tour, entre en ligne. Les Pays-
Bas abondent encore en restes de tissus du
haut moyen âge, dont les plus anciens doivent
leur conservation à ce qu’ils ont servi à enve-
lopper des reliques; la donation en question peut
donc former un noyau susceptible d’attirer autour
de lui la suite des éléments qu’il appelle. C’est
ainsi, soit dit en passant, que le musée de Bru-
xelles vient déjà d’acquérir des restes de tissus,
hautement remarquables, provenant des anciennes
reliques de Munsterbilsen.

» La collection Errera ne consiste d’ailleurs pas
seulement en menus échantillons, dont il faut bien
se contenter pour le haut moyen âge. Nous y
trouvons, pour ce qui concerne l’époque gothique
et les premiers temps de la Renaissance, des orne-
ments d’église tout entiers, formés de velours et de
brocarts superbes, des pièces de premier ordre et
tout à fait de choix, comme beauté et comme va-
leur, dont le musée de Berlin même ne peut exhi-
ber que quelques exemplaires, tandis que la collec-
tion Errera en présente des rangées entières.

» C'est une joie des yeux pour l’artiste ou le
dilettante, pour lequel l’intérêt historique est
chose accessoire.

» Cette collection n’est d’ailleurs pas seulement
celle d’une femme du monde ; son principal mé-
rite réside dans la façon scientifique dont elle a
été formée. »

M. Lessing félicite Mme Errera d’avoir entrepris
le classement méthodique de sa collection. Il est
heureux notamment de trouver dans le catalogue
des reproductions photographiques des 420 pièces
de la collection, ce qui permet de faire des com-
paraisons instructives avec les pièces, parfois simi-
laires, des autres musées.

Le texte contient également des renseigne-
ments importants. L’auteur a étudié toutes les col-
lections de l’Europe et adopté pour une même
étoffe la dénomination de Londres, de Berlin ou
d ailleurs ; elle a interrogé tous les spécialistes, et
rapporté fidèlement, avec l’indication des sources,
tous les renseignements quelle a pu réunir...

» Elle ne s’est pas bornée, du reste, à collection-
ner des opinions étrangères ; son catalogue est
basé, en outre, sur de très sérieuses et très utiles
observations et études personnelles, sans trace de
cette complaisance emphatique qu’étalent souvent
les dilettantes et même les collectionneurs. Tout
y est concret, sobre et de bon nloi, d’un enseigne-
ment excellent pour qui voudrait s’initier au
domaine scientifique sur lequel il porte, et très
utile en même temps au spécialiste qui peut y
puiser des documents abondants.

» Nous autres spécialistes nous ne pouvons rien
accueillir avec plus de reconnaissance que l’activité
de personnes auxquelles leur condition sociale per-
met de toucher à tous les centres de culture et qui,
loin de se disperser en un vain dilettantiste, con-
sacrent leurs forces à un domaine délimité et y
travaillent pour la science.

» Mme Errera est de ces personnes là, et, si le
domaine auquel elle s’est consacrée n’est pas d es
plus considérables, son travail n’en est que plus
remarquable et plus méritoire. »

D O N S

MADAME MARIA STAR a bien voulu faire
don à notre bibliothèque de l’admirable volu-
me qu’elle a consacré aux plus remarquables monu-
ments de l’art ancien et moderne. « Ames de
chefs-d'œuvre» édité avec un véritable luxe, consti-
tue certainement une des meilleures acquisitions
faite par notre bibliothèque dans ce dernier mois.

LE PÈRE LAMMENS, missionnaire belge
résidant à Beyrouth, vient de nous faire parvenir
un fragment de bas-relief du plus haut intérêt pour
la connaissance de l’ancien paganisme sémitique.
Ce morceau de sculpture, qui est un excellent
échantillon de l’art syrien à l’époque romaine,
représente trois divinités — deux autres ont sans
doute disparu — et une dédicace grecque inscrite
sur la plinthe nous donne leurs noms sémitiques
Bèl, larêbol, Aglibol, Se [mea ?], tandis que près
de la tête de deux d’entre elles sont gravées les
appellations helléniques « Athéna» et « Kéraunos,».
Ce petit monument a été trouvés à Homs et pa-
raît remonter au 111e siècle de notre ère. Nous espé-
 
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