DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
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à l’ancienne chambre héraldique, d’où elle a passé
directement dans les collections de l’Etat.
Parmi les broderies du musée, réunies là, nous
rappellerons deux véritables monuments, l’un de
irotre art brabançon, l’autre de l’art allemand.
C’est, en ce qui concerne ce dernier, l’antepen-
dium de Rupertsberg (Bingen) en soie rouge, bro-
dée d’or et d’argent, de la première moitié du
xme siècle.
Ce parement, écrit notre conservateur M. Des-
trée, qui a consacré une étude spéciale au dit
objet, ce parement « offre le plus grand intérêt tant
pour le prix de la matière que pour le sentiment
artistique qui s’en dégage et les souvenirs histori-
ques auxquels il est intimement lié ».
L’autre pièce est l’antependium de Grimber-
ghe, orfroi brabançon de la première moitié du
xvie siècle, qu’un homme, à coup sùr bien compé-
tent, M. Lefébure, a qualifié de « merveille par
excellence de la broderie flamande ».
« La conserva-
tion en est admi-
rable, ajoute cet
auteur. Nous ne
connaissons pas
d’œuvre d’aiguille
plus importante
et d’une plus belle
exécution. Elle
forme le joyau
d’un groupe très
remarquable ce-
pendant de brode-
ries d’église que
possède le Musée
de Bruxelles »(i).
Enfin viennent
les tissus.
C’est d’abord la
collection de tis-
sus qui nous fut
donnée, d’un bloc,
voilà bientôt deux
ans, par Mme Isa-
belle E rrera, et
dont l’arrivée
nous a fait passer
d’emblée de la
pauvreté, qui était
nôtre,au rang très
honorable que
nous tenons maintenant, en matière de tissus,
parmi les musées européens.
Nous croyons pouvoir affirmer que la collection
Errera, nonobstant son ampleur et sa richesse, qui
lui permettraient, sans contredit, de former un
ensemble à part, a gagné, elle aussi, à la disposi-
tion nouvelle. Isolée maintenant des collections
de la peinture décorative, qui lui constituaient
un voisinage plutôt inattendu, occupant un local
plus intime, encadrée de broderies et de tapisseries
qui lui font une atmosphère appropriée et digne
d’elle, la collection nous apparaît avec un renou-
veau de charme et d’intérêt que nos visiteurs ne
manqueront pas d’apprécier à leur tour.
A ce propos, nous avons entendu maintes fois
émettre le vœu que le public puisse se procurer,
pour visiter la collection Errera, un guide moins
dispendieux que le catalogue actuel, dont le carac-
tère luxueux ne va pas à toutes les bourses. Nous
croyons pouvoir annoncer que Mme Isabelle Errera
(i) Lefébure,
Broderies et dentelles,
p. 127 et 129.
VOILE DE BÉNÉDICTION EN DENTELLE DE BRUXELLES.
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à l’ancienne chambre héraldique, d’où elle a passé
directement dans les collections de l’Etat.
Parmi les broderies du musée, réunies là, nous
rappellerons deux véritables monuments, l’un de
irotre art brabançon, l’autre de l’art allemand.
C’est, en ce qui concerne ce dernier, l’antepen-
dium de Rupertsberg (Bingen) en soie rouge, bro-
dée d’or et d’argent, de la première moitié du
xme siècle.
Ce parement, écrit notre conservateur M. Des-
trée, qui a consacré une étude spéciale au dit
objet, ce parement « offre le plus grand intérêt tant
pour le prix de la matière que pour le sentiment
artistique qui s’en dégage et les souvenirs histori-
ques auxquels il est intimement lié ».
L’autre pièce est l’antependium de Grimber-
ghe, orfroi brabançon de la première moitié du
xvie siècle, qu’un homme, à coup sùr bien compé-
tent, M. Lefébure, a qualifié de « merveille par
excellence de la broderie flamande ».
« La conserva-
tion en est admi-
rable, ajoute cet
auteur. Nous ne
connaissons pas
d’œuvre d’aiguille
plus importante
et d’une plus belle
exécution. Elle
forme le joyau
d’un groupe très
remarquable ce-
pendant de brode-
ries d’église que
possède le Musée
de Bruxelles »(i).
Enfin viennent
les tissus.
C’est d’abord la
collection de tis-
sus qui nous fut
donnée, d’un bloc,
voilà bientôt deux
ans, par Mme Isa-
belle E rrera, et
dont l’arrivée
nous a fait passer
d’emblée de la
pauvreté, qui était
nôtre,au rang très
honorable que
nous tenons maintenant, en matière de tissus,
parmi les musées européens.
Nous croyons pouvoir affirmer que la collection
Errera, nonobstant son ampleur et sa richesse, qui
lui permettraient, sans contredit, de former un
ensemble à part, a gagné, elle aussi, à la disposi-
tion nouvelle. Isolée maintenant des collections
de la peinture décorative, qui lui constituaient
un voisinage plutôt inattendu, occupant un local
plus intime, encadrée de broderies et de tapisseries
qui lui font une atmosphère appropriée et digne
d’elle, la collection nous apparaît avec un renou-
veau de charme et d’intérêt que nos visiteurs ne
manqueront pas d’apprécier à leur tour.
A ce propos, nous avons entendu maintes fois
émettre le vœu que le public puisse se procurer,
pour visiter la collection Errera, un guide moins
dispendieux que le catalogue actuel, dont le carac-
tère luxueux ne va pas à toutes les bourses. Nous
croyons pouvoir annoncer que Mme Isabelle Errera
(i) Lefébure,
Broderies et dentelles,
p. 127 et 129.
VOILE DE BÉNÉDICTION EN DENTELLE DE BRUXELLES.