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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 3.1903/​4(1904)

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No 10 (1904)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24673#0079
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3e ANNÉE. N° 10

PARAISSANT TOUS LES MOIS

JUILLET 1904

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique.5 francs. | Pour l'Étranger ....... 6 fr. 50.

Le numéro : 50 centimes.

LES FONTS BAPTISMAUX DE
SAINT-BARTHÉLEMY A LIÈGE (i).

TOUTEFOIS, il est une source de renseigne-
ments de très grande importance que Ton
semble avoir traitée jusqu’ici avec trop peu d’atten-
tion : c’est le support de la cuve.

Parce mot je n’entends point le lourd et insi-
gnifiant gradin en pierre dont la masse disgracieuse
contraste avec l’élégance de la partie métallique ;
le support auquel je fais allusion est la rangée de
dix bœufs sur lesquels le bassin doit paraître
reposer.

Ces animaux méritent un examen d’autant plus
minutieux que c’est précisément au sujet de leur
provenance que Jean d’Outremeuse a fait, dans
ly Myreur des histors, un récit que ses inexacti-
tudes historiques rendent sujet à caution : les
bœufs viendraient de l’Italie ; ils auraient fait partie
d’un lot de vingt-huit bêtes de laiton, comprenant
cerfs, biches, vaches, porcs, braques et limiers,
rapportés par l’évêque Otbert du siège de Milan et
cédés par lui à l’abbé Hellin, qui lui-même les
remit à Lambert Patras pour être utilisés dans la
■confection des fonts baptismaux.

Si l’origine exotique de ces animaux était prou-
vée, ce nouveau témoignage de véracité — réserve
faite, éventuellement, de certaines dates erronées
— joint à ceux dont l’exactitude a été reconnue

(1) Voir Bulletin des Musées royaux, 3e année, n° 9,
IP- 67-

déjà, apporterait une présomption des plus sé-
rieuse en faveur du dire de Jean d’Outremeuse
concernant le nom de l’artiste Patras. La preuve
du contraire fortifierait la méfiance à son égard ;
ces bœufs méritent donc le plus sérieux examen.

Une inscription gravée sur le bord inférieur de la
cuve dit qu’ils représentent les apôtres : Bissenïs
bobus pastorum forma notatur quos et apostolice
commendat gratta vite.

M. Kurth 11’accepte pas ce témoignage ancien.
Il voit dans la cuve une réminiscence de la mer
d’airain du temple de Salomon. Dans les deux cas
il faudrait douze bœufs ; pour la figuration sym-
bolique des apôtres surtout, ce chiffre est de
rigueur absolue; pourquoidonc n’y en a-t-il que dix ?

La question n’embarrasse pas l’éminent profes-
seur ; après avoir rejeté l’interprétation de hauteur
de la cuve lui-même quant à la signification sym-
bolique du support, il attribue à cet artiste, pour-
tant sage et réfléchi selon toute apparence, une
distraction vraiment phénoménale ; il n’y a que
dix bœufs parce que, dit-il, « l’artiste a donné à
ces animaux une telle exubérance de vie qu’il n’a
trouvé place à sa circonférence que pour dix ».

Cette explication est mise à néant par la seule
évidence des choses : le tambour de pierre qu’en-
tourent les bœufs mesure 2m8o de circonférence ;
les animaux ayant de 6 à 7 centimètres d’épaisseur,
il reste en moyenne 20 à 22 centimètres pour
chaque intervalle, ce qui permettrait d’en ajouter
non pas deux, mais TRENTE. Même en réduisant
cette circonférence dans les proportions que j’indi-
querai tantôt, on serait bien loin de se trouver à
 
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