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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 3.1903/​4(1904)

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No 4 (1904)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24673#0031
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3 s ANNÉE. N° 4

PARAISSANT TOUS LES MOIS

JANVIER 1904

BULLETIN

DES MUSEES ROYAUX

DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique.5 francs. ] Pour PÉtranger ....... é fr. 50.

Le numéro : 50 centimes.

PHYLACTÈRE

EXÉCUTÉ PAR LE FRÈRE HUGO D’OIGNIES.

LE célèbre orfèvre occupe une place en vue
dans l’histoire de l’art. Il est même considéré
comme un des maîtres les plus habiles du moyen
âge qui aient manié le ciselet et le burin. Déjà,
en 1895, les collections des Musées s’étaient enri-
chies d’une croix-reliquaire remarquable procédant
de cet artiste. On y admire le goût qu’il a déployé
dans l’exécution des filigranes en relief (schnecken-
filigran), des estampages et des nielles. Avec le
reliquaire que nous publions aujourd'hui, son ha-
bileté comme graveur apparaît sous le meilleur
jour. Que dirai-je de l’ingéniosité qui se révèle dans
la face même du reliquaire où il a réussi à obtenir
des oppositions de ton, des jeux de lumière du
plus heureux effet ?

Le phylactère a été acquis le 26 mai 1903 du
conseil de fabrique de l’église Saint-Nicolas, à
Nivelles, où il passa longtemps inaperçu. Ce fut
lors d’une excursion organisée, dans cette ville,
par la gilde Saint-Luc que l’œuvre fut mise en
évidence. Elle a figuré parmi les objets réunis dans
l’ancien hôtel Gruuthuse, à Bruges, en 1902, à
l’occasion de l’exposition des Primitifs flamands.

Le phylactère, de om2 2 de diamètre, est formé
d’une âme en bois de chêne revêtue de plaques
en cuivre estampé, gravé et doré, rehaussé de fili-
granes et de gemmes. Il affecte la forme d’un quatre-
feuilles àlobes semi-circulaires sur lequel se détache,
en saillie légère, une plaque rectangulaire cons-

tituant, en quelque sorte, le centre d’une sorte
de quatrefeuille dont les lobes se dessinent en
ogives.

La partie en saillie est recouverte d’une plaque
en cuivre gravé et revêtue d’une dorure d’une
tonalité très chaude qui contraste avec celle du
reste de la face qui est d’un ton mat mais rehaussé
de rinceaux de filigranes. Ceux-ci consistent en
d’étroites lamelles posées sur champ et entaillées
à la lime, afin de donner l’illusion d’un filigrane
obtenu par la torsion de fils de métal. Les gros
cabochons répartis sur les lobes du quatrefeuille
sont en cristal de roche posés sur paillon d’argent ;
les plus petits ronds ou ovales, en verre rouge foncé,
bleu opaque, gris ou vert de plusieurs nuances. Ces
derniers ont été formés de fragments de millefiori
antique, comme le cas se présente également dans
la croix-reliquaire dont il a été parlé plus haut.

Au centre se trouvait placé, dans une cavité,
un cuivre fortement doré épousant la forme de la
relique, aujourd’hui retirée, de sainte Marie d’Oi-
gnies, ainsi que l’apprend une inscription disposée
sur les quatre côtés de la plaque : hic : est : junc-
tura : beate : Marie : De : Oignies. La porte de
l’habitacle consiste en une plaque en cuivre émaillé
au moyen des procédés du champlevé et du cloisonné
pour certains détails. L’ornementation de celle-ci
est obtenue au moyen de trois cercles inscrivant des
losanges d’un vert terne, rehaussé, à l’intérieur,
d’un quatrefeuille jaune et, sur chaque côté, d’un
trèfle blanc. Chaque disque est accompagné de
deux petits trèfles. Ces divers motifs s’encadrent
d’un double filet blanc et bleu turquoise tirant sur
 
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