3e ANNÉE. N° 7
PARAISSANT TOUS LES MOIS
AVRIL 1904
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. | Pour l’Etranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
NOS DENTELLES.
NOUS avons plusieurs fois déjà parlé de la
collection de dentelles que nous a laissée
Mme Montefiore, et nous avons signalé le grand
intérêt qu’elle présentait, par la beauté comme par
la variété des pièces qui la composent. Des témoi-
gnages récents, de spécialistes faisant autorité,
ont encore renforcé notre sentiment à cet égard.
Aussi ne négligerons-nous rien pour achever de
mettre en valeur la collection dont s’agit, no-
tamment au moyen d’un catalogue illustré,'dont
le travail est commencé.
Mais la possession d’une aussi précieuse réunion
de documents, loin de nous permettre d’en rester
là, nous fait un devoir de poursuivre son dévelop-
pement. La collection Montefiore, destinée à de-
meurer dans son unité comme l’expression person-
nelle des idées et des vues de sa fondatrice, doit
être pour nous une sorte de belle préface dont le
livre reste à écrire.
Qui l’écrira ? Nos musées mêmes peuvent y con-
tribuer. Notre concours le plus entier est acquis
d’avance pour la concentration, le classement, la
mise en valeur des morceaux qui nous parvien-
draient. Nous pourrons également, cela va sans
dire, acquérir de temps en temps quelques pièces
de nos deniers. Mais force nous est bien pour cette
partie de l’œuvre de compter sur ce que nous
apporteront les personnes qui daigneraient prendre
intérêt à notre entreprise.
Il nous est venu, à cet égard, une idée qui pour-
rait n’être qu’un rêve ; mais comme le rêve est
beau, nous croyons pouvoir en dire un mot ici.
C’est, au surplus, la meilleure chance de le faire
devenir un jour réalité.
La dentelle compte quatre patries principales,
tant d’origine que d’adoption : l’Italie, la France,
l’Angleterre et la Belgique.
Chacun de ces pays se fait gloire, à juste titre, de
ses produits, et ceux-ci en ont pris une véritable
valeur nationale.
Pourquoi, dès lors, ces nations ne répondraient-
elles pas à notre vœu de les voir contribuer, comme
telles, à la création de notre collection, et s’assurer
par là même que leur industrie propre y tiendra le
rang qui lui revient ? Pourquoi les dames de ces
divers pays ne réclameraient-elles pas, comme leur
prérogative, le soin de pourvoir à semblable tâche,
en nous adressant ce que chacune serait en mesure
de nous offrir ?
Les éléments existent, c’est bien certain. Nom-
bre de dames, partout où nous avons dit, possèdent
des morceaux, petits ou grands, de dentelles de
leur pays, dont elles pourraient se séparer sans se
nuire. L’amour-propre national, joint à la satisfac-
tion de rendre service à une nation amie, seront-
ils assez forts pour triompher des apathies et déci-
der du léger sacrifice ?
Il semble que oui, du moins en Italie. Un cor-
respondant dévoué de Venise nous a fait entrevoir
que les dames italiennes ne resteraient point sourdes
à cet appel. Il nous a gracieusement offert ses ser-
vices pour être notre intermédiaire auprès d’elles et
nous espérons pouvoir bientôt renseigner dans notre
Bulletin quelques premiers résultats de ses efforts.
PARAISSANT TOUS LES MOIS
AVRIL 1904
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. | Pour l’Etranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
NOS DENTELLES.
NOUS avons plusieurs fois déjà parlé de la
collection de dentelles que nous a laissée
Mme Montefiore, et nous avons signalé le grand
intérêt qu’elle présentait, par la beauté comme par
la variété des pièces qui la composent. Des témoi-
gnages récents, de spécialistes faisant autorité,
ont encore renforcé notre sentiment à cet égard.
Aussi ne négligerons-nous rien pour achever de
mettre en valeur la collection dont s’agit, no-
tamment au moyen d’un catalogue illustré,'dont
le travail est commencé.
Mais la possession d’une aussi précieuse réunion
de documents, loin de nous permettre d’en rester
là, nous fait un devoir de poursuivre son dévelop-
pement. La collection Montefiore, destinée à de-
meurer dans son unité comme l’expression person-
nelle des idées et des vues de sa fondatrice, doit
être pour nous une sorte de belle préface dont le
livre reste à écrire.
Qui l’écrira ? Nos musées mêmes peuvent y con-
tribuer. Notre concours le plus entier est acquis
d’avance pour la concentration, le classement, la
mise en valeur des morceaux qui nous parvien-
draient. Nous pourrons également, cela va sans
dire, acquérir de temps en temps quelques pièces
de nos deniers. Mais force nous est bien pour cette
partie de l’œuvre de compter sur ce que nous
apporteront les personnes qui daigneraient prendre
intérêt à notre entreprise.
Il nous est venu, à cet égard, une idée qui pour-
rait n’être qu’un rêve ; mais comme le rêve est
beau, nous croyons pouvoir en dire un mot ici.
C’est, au surplus, la meilleure chance de le faire
devenir un jour réalité.
La dentelle compte quatre patries principales,
tant d’origine que d’adoption : l’Italie, la France,
l’Angleterre et la Belgique.
Chacun de ces pays se fait gloire, à juste titre, de
ses produits, et ceux-ci en ont pris une véritable
valeur nationale.
Pourquoi, dès lors, ces nations ne répondraient-
elles pas à notre vœu de les voir contribuer, comme
telles, à la création de notre collection, et s’assurer
par là même que leur industrie propre y tiendra le
rang qui lui revient ? Pourquoi les dames de ces
divers pays ne réclameraient-elles pas, comme leur
prérogative, le soin de pourvoir à semblable tâche,
en nous adressant ce que chacune serait en mesure
de nous offrir ?
Les éléments existent, c’est bien certain. Nom-
bre de dames, partout où nous avons dit, possèdent
des morceaux, petits ou grands, de dentelles de
leur pays, dont elles pourraient se séparer sans se
nuire. L’amour-propre national, joint à la satisfac-
tion de rendre service à une nation amie, seront-
ils assez forts pour triompher des apathies et déci-
der du léger sacrifice ?
Il semble que oui, du moins en Italie. Un cor-
respondant dévoué de Venise nous a fait entrevoir
que les dames italiennes ne resteraient point sourdes
à cet appel. Il nous a gracieusement offert ses ser-
vices pour être notre intermédiaire auprès d’elles et
nous espérons pouvoir bientôt renseigner dans notre
Bulletin quelques premiers résultats de ses efforts.