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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 3.1903/​4(1904)

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No 2 (1903)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24673#0019
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13

DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

CASQUE DE CARABINIER FRANÇAIS

Or, nous venons de le voir, notre casque corres-
pond de point en point, sauf le poids, au modèle
de 1859.

Jusqu’ici on ne connaissait que les gravures avant
la lettre : y aurait-il donc aussi des casques avant
la lettre ?

Cependant cette anomalie peut s’expliquer assez
facilement si l’on veut bien admettre qu’il y a pu
y avoir, vers 1856, une transformation ou un essai
de transformation des casques de carabiniers, avant
la modification définitive de 1859.

Au point de vue historique, l’origine des corps
de carabiniers se retrouve d’une manière nettement
déterminée dans le corps dénommé Royal carabi-
niers et formé, en 1693, par la réunion de cent
compagnies de carabiniers existantes.

Le Royal carabiniers prit le nom de Carabiniers
de Monsieur le comte de Provence en 1758, et celui
de Carabiniers de Monsieur en 1774 (1).

Ce corps prit part aux batailles deNeerwinden en
1693, d’Oudenarde (1708), de Malplaquet (1709)
et de Denain (1712). Il se distingua à Fontenoy, en
1745, et, pendant la guerre de Sept ans, au combat
de Crefeld (1758).

(1) Historique des corps de troupe de l’armée française
(1569-1900), publiés par les soins du ministère de la
guerre, pp. xxvm et 474.

Les carabiniers de Monsieur formèrent en 1791
les Ier et 2e Régiments de carabiniers, qui s’illus-
trèrent àValmy (1792) et au passage du Danube
(19 juin 1800), où le général Cochois, à la tête du
Ier carabiniers, attaqua un corps ennemi de 4,000
hommes, lui prit dix pièces de canon, trois dra-
peaux et lui fit plus de 1,500 prisonniers.

Nous revoyons ensuite ces deux régiments à
Austerlitz (1805), à Friedland (1807), à Wagram
(1809) et à Leipzig (1813).

Dans la campagne de Belgique, en 1815, ils
combattirent aux Quatre Bras et à Waterloo.

Ils disparurent avec le premier empire et refor-
mèrent, en 1815, le Régiment de carabiniers de
Monsieur.

En 1825, ce régiment se dédoubla à nouveau
pour reformer les Ier et 2e Régiments de carabiniers,
qui subsistèrent comme tels jusqu’en 1866.

C’est pendant ce laps de temps que furent décré-
tés les deux types de casques que nous avons étu-
diés, celui de 1845 et celui de 1859, et c’est à un
de ces deux régiments qu’a appartenu le casque qui
a fait l’objet de notre étude (2).

En 1866, les deux régiments de carabiniers
furent fondus en un corps unique qui prit le nom
de Régiment de carabiniers de la garde impériale.
Le 16 août 1870, ce régiment prit part, avec l’ar-
mée du Rhin, à la bataille de Rezonville, où il
s’illustra. Il assista à la chute du second empire et
disparut avec lui.

Un écrivain militaire français, Dick de Lonlay,
nous a laissé le portrait suivant de ces soldats
d’élite : « Les carabiniers, dit-il, sont imposants
au possible avec le large soleil argenté sur le
devant de la cuirasse recouverte en cuivre, les
épaulettes et les aiguillettes en laine écarlate sur
la capote tunique bleu de ciel ; leur haute stature
est encore augmentée par le casque en cuivre jaune
avec la chenille en crin écarlate » (3).

Le régiment de carabiniers de la garde impé-
riale devint, en 1871, par sa réunion avec le
1 Ie Régiment de cuirassiers de marche, qui fut créé
au mois de janvier de la même année, le IIe Régi-
ment de cuirassiers actuel.

George Macoir.

(2) Le musée d’artillerie de Paris possède trois casques
de carabiniers du second empire. L’un d’eux porte sur
la bombe le poinçon de 1856.—Voir Catalogue des collec-
tions composant le Musée d!artillerie en 188ç, par L. Ro-
bert, colonel d’artillerie en retraite, conservateur du
Musée. Tome IL p. 223 (n° H, 372).

(3) Dick de Lonlay: La Cavalerie française à la bataille
de Rezonville (16 août 1870), p. 28.
 
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