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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 3.1903/​4(1904)

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No 3 (1903)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24673#0024
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18

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

d’avoir seul conçu et exécuté un travail qui de
tout temps a passé pour un chef-d’œuvre » (i),

Un an après l’apparition de la notice de M. le
baron de Chestret parut l’édition critique de
la Chronique liégeoise publiée par M. Bacha, sous
la direction de la Commission royale d’histoire.
Cet érudit voulut bien me signaler le passage relatif
aux fonts de Saint-Barthélemy, et j'en fis l’objet
d’une communication documentée et très étendue
en séance de janvier 1903 à la Société d’archéo-
logie de Bruxelles. Je reparlai de la question à
Dînant, lors du congrès de la Fédération archéolo-
gique et historique de Belgique (2). J’avais, du
reste, envoyé, au mois de février, un résumé de
cette étude à la Société nationale des antiquaires
de France, car la personnalité de Renier offrait,
comme on le verra plus loin, un intérêt tout
particulier pour les archéologues français.

Si j’avais connu et la note de M. Kurth et
le passage de M. le baron de Chestret j’eusse
été charmé de les citer intégralement ; et ceci
n’eût rien enlevé à l’opportunité et, je crois,
à la valeur de ma communication. Je reste
persuadé, en effet, que le rapprochement que j’y ai
fait constitue une véritable confirmation du rensei-
gnement fourni* par la Chronique liégeoise de 1402.
Il s’agit, en effet, d’une œuvre d’art portant le nom
de Reinerus (Renier) et apparentée, au point de
vue du style, d’une façon surprenante avec les
fonts de Saint-Barthélemy.

Voici, d’ailleurs, les quelques lignes que j’avais
adressées à mes honorés confrères les Antiquaires
de France. Il sera d’autant plus opportun de les
reproduire ici que leurs publications sont peu
répandues en Belgique.

« Jusqu’à présent, sur le témoignage du chroni-
queur Jean d’Outremeuse, on admettait que les
célèbres fonts baptismaux avaient été exécutés par

De son côté, M. le baron de Chestret a fait
remarquer (ce qui est évident pour tout observa-
teur attentif) que les bœufs qui décorent la base
des fonts ne peuvent émaner que de la main qui a

FONTS BAPTISMAUX EN LAITON, EXÉCUTÉS ENTRE LES
ANNÉES IIO7 ET III8.

modelé les bas-reliefs de la cuve. Entre le témoi-
gnage de Jean d’Outremeuse et celui de la Chro-
nique liégeoise de 1402 il n’hésite pas à préférer le
second ; mais il ne se prononce pas catégorique-
ment quant à l’auteur proprement dit du travail :
« Ainsi, dit-il, tombe une vieille légende qui enle-
vait à Lambert Patras — ou à Renier — l’honneur

autre ne la mérite pas moins, s’il est vrai qu’il soit l’au-
teur des fonts baptismaux de Saint-Barthélemy, attri-
bués d’ordinaire à Lambert Patras, de Dinant ».

Le savant professeur ajoute en note : « (1137) Albe-
ronis Leodiensis episcopi jussu Renerus, aurifaber
Hoyensis,fontes eneosin Leodio fecit mirabili ymaginum
varietate circumdatos, stantes super XII boves diversi-
mode se habentes (Chronicon Gemblacense, à la Biblio-
thèque royale de Bruxelles, n° 3803). Si, comme il y a
tout lieu de le croire, le chroniqueur du xiv6 siècle qui
écrit ceci veut parler des fonts baptismaux qui sont
aujourd’hui à Saint-Barthélemy, il faut reconnaître qu’il
est contredit par un document bien plus digne de foi :
le Chronicon rhytnucum de 1118, qui dit positivement que
les fonts furent faits sur l’ordre de Hillinus, abbé de
Sainte-Marie. Tous les historiens liégeois, et en particu-
lier Gilles d’Orval et Jean d’Outremeuse, ont suivi la

version du Chronicon rhytmicum. ■— Voir un travail
approfondi sur l’histoire de ces fonts par J. Helbig,
La sculpture et les arts plastiques au pays de Liège,
2e édition. Bruges, 1890, pp. 28-23 »■

(1) Biographie nationale, t. VI, 2e fasc., 1901.

(2) Dans les deux éditions successives du Guide illus-
tré de iExposition de dinanderies qui a eu lieu à Dinant du
mois d’août au 12 octobre j’ai indiqué chaque fois Renier
comme étant l’auteur des fonts liégeois. Pour la seconde,
M. G. Kurth ayant eu l’amabilité de me communiquer
les feuilles de sa notice, je me suis rallié à son interpré-
tation relative à la date de la confection des fonts, qui est
en opposition avec celle fournie par la Chronique de 1402.

La date de 1113 donnée par Jean d’Outremeuse ne
semble justifiée par aucun document spécial. Mais si l’on
admet que les fonts ont été commandés par l’abbé Hellin,
il faut en placer l’exécution entre les années 1107 et
1118 qui correspondent au début et à la fin de son règne.
 
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