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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
gnée d’ivoire ; les gravures de sa lame sont dues
sans conteste au burin d’Hercule de Fideli dont
elles accusent la manière dans tous leurs détails et
dont elles reproduisent les éléments décoratifs
habituels. Cette belle arme a échappé aux recher-
ches d’Yriarte; dont l’enquête sommaire a été
nécessairement incomplète, comme il l’a prévu
lui-même dans son essai de catalogue. »
L’autre dague, la cinquedea de Ferrare, dont
nous parlons ici, a été incontestablement retou-
chée ; mais le fait de ces retouches, loin de lui en-
lever de son intérêt, est peut-être la raison qui
rend cette arme si intéressante N’est-ce pas, sans
doute, lors d’un remaniement de l’arme qu’est
venue s’ajouter la plaquette d’argent si précieuse,
comme on va le voir ?
De cette analyse si fouillée il résulte, en effet,
que le portrait de cette plaquette, sertie dans le
pommeau, est celui de Charles-Quint, vers 1520.
Sous les initiales F II il est facile de distinguer
la lettre C et le chiffre V qui ont été martelés et
aplatis, et les autres repoussées ensuite. De plus,
le profil à mâchoire prognathe rappelle celui de
Charles-Quint.
Une médaille, à l’effigie de ce prince, qui fait
prétendu faire attribuer la dague ? Sa détermina-
tion n’est pas chose aisée. Ce n’est certainement
pas l’empereur Ferdinand II comme le suppose
M. Van Vinkeroy (1); cette attribution est infirmée
(1) Journal l'Art, année 1881, p. 109; catal. des
armes et armures du musée de la Porte de Hal, p. 193*
tune de posséder une cinquedea de chacune des
deux sortes. L’une est du type vénitien à poi-
partie du Cabinet de numismatique de Bruxelles,
ainsi qu’un médaillon en buis de l’ancienne collec-
tion Spitzer ne laissent subsister aucun doute à cet
égard.
Mais quel est le personnage auquel le faussaire a
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gnée d’ivoire ; les gravures de sa lame sont dues
sans conteste au burin d’Hercule de Fideli dont
elles accusent la manière dans tous leurs détails et
dont elles reproduisent les éléments décoratifs
habituels. Cette belle arme a échappé aux recher-
ches d’Yriarte; dont l’enquête sommaire a été
nécessairement incomplète, comme il l’a prévu
lui-même dans son essai de catalogue. »
L’autre dague, la cinquedea de Ferrare, dont
nous parlons ici, a été incontestablement retou-
chée ; mais le fait de ces retouches, loin de lui en-
lever de son intérêt, est peut-être la raison qui
rend cette arme si intéressante N’est-ce pas, sans
doute, lors d’un remaniement de l’arme qu’est
venue s’ajouter la plaquette d’argent si précieuse,
comme on va le voir ?
De cette analyse si fouillée il résulte, en effet,
que le portrait de cette plaquette, sertie dans le
pommeau, est celui de Charles-Quint, vers 1520.
Sous les initiales F II il est facile de distinguer
la lettre C et le chiffre V qui ont été martelés et
aplatis, et les autres repoussées ensuite. De plus,
le profil à mâchoire prognathe rappelle celui de
Charles-Quint.
Une médaille, à l’effigie de ce prince, qui fait
prétendu faire attribuer la dague ? Sa détermina-
tion n’est pas chose aisée. Ce n’est certainement
pas l’empereur Ferdinand II comme le suppose
M. Van Vinkeroy (1); cette attribution est infirmée
(1) Journal l'Art, année 1881, p. 109; catal. des
armes et armures du musée de la Porte de Hal, p. 193*
tune de posséder une cinquedea de chacune des
deux sortes. L’une est du type vénitien à poi-
partie du Cabinet de numismatique de Bruxelles,
ainsi qu’un médaillon en buis de l’ancienne collec-
tion Spitzer ne laissent subsister aucun doute à cet
égard.
Mais quel est le personnage auquel le faussaire a