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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 3.1903/​4(1904)

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No 7 (1904)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24673#0058
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52

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

LE DUC DE BERRY ASSISTÉ DE SAINT JEAN-BAPTISTE

ET DE SAINT ANDRÉ.

habiles. Ne suffisait-il pas, du reste, de se rappeler
les vers célèbres de Dante ?

L’onor di quell’ arte

Ch’ alluminare è chiamata in Parisi (i).

Mais leurs efforts n’étaient pas appréciés, comme
ils le méritaient, de la part de beaucoup d’érudits.
On classe les miniatures concurremment avec les
tableaux et les triptyques, et on constate qu’ils ne
font pas mauvaise figure à côté des œuvres sculp-
tées dont la France a conservé tant de spécimens
remarquables. Certes, il y a encore de nombreuses
lacunes, mais elles finiront par se combler pour peu
qu’on persévère dans la voie où l’on est entré.

En Belgique, il n’existe guère de témoignages des
primitifs français ; on peut citer: la Vierge de Jehan
Fouquet de la collection van Ertborn, conservée au
musée d’Anvers, un petit diptyque de la collection
Mayer van den Bergh, un panneau acquis par
l’État à la vente Huybrechts et quelques œuvres
de la collection de Somzée, etc.

(i) Purgatorio, xi.

A vrai dire, on conserve, au Parc du Cin-
quantenaire, quelques productions qui appar-
tiennent à un domaine bien voisin de celui
de la peinture. Je dirai même qu’elles en
relèvent plus directement qu’on n’y songe au
premier abord. Il s’agit, en effet; de tapisse-
ries dont les modèles au « petit pied » ou
« d’après le vif » n’ont pu être établis que par
des dessinateurs, des enlumineurs, et surtout
par des peintres. Il convient, toutefois, de
remarquer que certains artistes du moyen
âge tant en France que dans nos contrées
abordaient de front l’enluminure, la peinture
e£ parfois la sculpture, tel André Beauneveu,
de Valenciennes.

On a produit beaucoup de tapisseries, en
France, au xive siècle et au début du xve siè-
cle. Paris peut citer avec fierté le grand
atelier de Jean Bataille et de ses successeurs
d’où est sortie la célèbre tenture de l’Apoca-
lypse d’Angers, exécutée d’après les cartons
de Jean de Bruges, pour le compte de Louis
d’Anjou, frère de Charles V, roi de France.
N’oublions pas les ateliers d’Arras. Mais ce
centre se trouve, semble-t-il, davantage par sa
situation géographique dans le rayonnement
de l'art de nos contrées. Leur prospérité a
coïncidé avec le règne de Philippe le Hardi
qui aima et qui encouragea surtout les artistes
des anciens Pays-Bas.

Les commandes y affluaient, et, d’autre part,
les artistes artésiens se voyaient recherchés sur
divers points de l’Europe. A cet égard, il existe des
textes nombreux, circonstanciés et probants. Seule-
ment, l’on n’est pas aussi heureux sous le rapport
des monuments. Officiellement que peut-on resti-
tuer à Arras ? La tenture de la cathédrale de
Tournai représentant la légende de saint Piat et de
saint Éleuthère, terminée en décembre 1402 (1).
Elle avait été exécutée dans les ateliers de Pierre
Pierre et donnée à la cathédrale par le chanoine
Toussaint Priez, aumônier du duc de Bourgogne.

Cette vénérable tenture, hélas ! a beaucoup souf-
fert ; elle a pris un aspect terne et gris que réveil-
lent à peine quelques tons bleus et rouges d’une
venue très uniforme. Quant aux cartons qui ont
servi de modèles aux tapissiers, ils ont été dessinés
par quelque contemporain de Van Eyck : c’est
d’un réalisme courtaud, grossier, j’allais dire brutal.

( 1 ) Tapisseries du xve siècle conservées à la cathédrale de
Tournai, avec quatorze planches lithographiées. Tournai,
Vasseur-Delmée, et Lille, L. Quarré, 1883, in-40. Le
texte est de M. Eug Soil, les planches ont été dessinées
par M. Ch. Vasseur.
 
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