Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 3.1903/​4(1904)

DOI Heft:
No 10 (1904)
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24673#0081
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

75

•qui présentent entre eux jusqu’à près
de six centimètres de différence, ne
peuvent être imputées à l’admirable
artiste qui a conçu les fonts ; mais la
tradition nous en apporte l’explication
fort vraisemblable : en 1792, à l’appro-
che de l’armée de Dumouriez, un parois-
sien de Notre-Dame-aux-Fonts voulut
sauver la précieuse cuve et l’enfouit
dans son jardin ; exhumée sous le pre-
mier empire elle fut donnée, avec les
bœufs, par l’évêque de Liège à l’église
de Saint-Barthélemy, celle de Notre-
Dame-aux-Fonts ayant été détruite dans
l’entretemps.

Tradition ou légende, ce récit s’appuie
sur un fait indéniable : l’enlèvement des
fonts, à une époque troublée ; quoi de
plus compréhensible que le vol ou la
perte de deux des petits bœufs ?

Le tailleur de pierre — ouvrier quel-
conque — qui a fait le socle actuel a
mal pris ses mesures- et ne s’estpas rendu
compte des dispositions à observer ; le
degré supérieur du gradin n’est pas seulement
trop haut, il est aussi trop large; c’est pourquoi les
bœufs ne soutiennent rien ; c’est pourquoi les
tenons paraissent une superfétation ; c’est pour-
quoi on a ajouté les malencontreuses plaques des
pattes.

Recoupez ce degré de deux centimètres en hau-
teur, d’une dizaine de centimètres en diamètre ;
tout rentrera dans l’ordre, et combien l’effet sera
plus heureux !

Le support réel, peu gracieux, se dissimulera
dans l’ombre sous la saillie du bassin ; sans doute le
fond de celui-ci porte des mortaises dans lesquelles
les tenons disparaîtront ; les bœufs reculeront de
quatre à cinq centimètres sous la cuve et celle-ci,
abaissée d’une hauteur égale à celle des tenons,
paraîtra réellement portée par les bœufs. De plus,
une fois les tenons emboîtés dans les mortaises, ces
animaux ne pourront plus être enlevés, et l’inutilité
des plaques sera démontrée.

Cette hypothèse a sur toutes les autres l’avan-
tage de pouvoir être vérifiée matériellement et
sans délai ; il suffit de soulever la cuve ; suivant
toute vraisemblance,on constatera l’existence, dans
le fond, de douze mortaises — preuve incontes-
table que l’artiste a prévu douze bœufs, et indice
probable, qu’il les a exécutés lui-même; s’il n’yavait
•que dix mortaises, la théorie de M. Béthune se
trouverait fortifiée ; mais il faut convenir que, si le
fond de la cuve ne portait pas de mortaises du tout,
les tenons ne s’expliqueraient que par une autre
■destination antérieure des animaux, et qu’alors le

FONTS BAPTISMAUX DE LIEGE.

récit qui leur attribue une provenance étrangère
acquerrait une singulière autorité.

L’opération n’est ni difficile, ni dangereuse, ni
coûteuse ; elle peut amener la solution d’une ques-
tion importante pour l’histoire de notre art natio-
nal et permettre de rétablir l’un de ses plus beaux
joyaux dans son état primitif, tout au moins de lui
restituer à coup sûr l’aspect voulu par son auteur.
Je suis certain d’être suivi par tous ceux, artistes
et archéologues, que la question intéresse, en
demandant qu'elle s’accomplisse sans retard. Je ne
doute pas, pour ma part, qu’elle n’amène la jus-
tification de la phrase « Bissenis bobus... » et —
qui sait ? — peut-être quelque autre découverte
aussi précieuse qu’inattendue.

Henry Rousseau.

LA DALLE TUMULAIRE DE RASSE DE
GREZAU MUSÉE DU CINQUANTE-
NAIRE.

PARMI les dalles tumulaires les mieux con-
servées et les plus intéressantes qui ornaient
l’église abbatiale de Villers, nous devons citer en
premier lieu celles de Rasse de Grez et de Walter
de Houtain.

La pierre tombale de Rasse de Grez fait actuel-
lement partie des collections du musée du Cinquan-
tenaire; celle de Walter de Houtain est restée
à Villers.
 
Annotationen