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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 3.1903/​4(1904)

DOI issue:
No 10 (1904)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24673#0083
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

77

UNE RÉDUCTION DE FUSIL
DE CHASSE,

AU nombre des objets récemment entrés dans
les collections d’armes de la Porte de Hal,
figure une pièce fort intéressante.

Il s’agit d’une réduction de fusil de chasse
à deux coups, du système dit à piston, inventé
en 1807 par l’armurier écossais Forsith. Dans ce sys-
tème, la déflagration de la poudre est amenée par
le choc de chacun des chiens sur une capsule en
cuivre garnie dans le fond d’une trace de fulminate
de mercure. La capsule au fulminate est placée
sur une petite cheminée, vissée à l’extrémité de
chaque canon sur la culasse, et percée d’un per-
tuis permettant au fulminate enflammé par le
choc des chiens, de communiquer avec la charge
de poudre déposée à l’extrémité inférieure du
canon et d’amener ainsi la déflagration de la charge
et par suite le départ du projectile.

Cette réduction de fusil de chasse, qui figure
actuellement dans nos collections, est renfermée
dans un élégant écrin en ébène garni de plaques
d'ivoire. L’intérieur du couvercle est capitonné de
soie bleue piquée ; le corps de la boîte est disposé
pour recevoir les canons démontables, la crosse et
le fût du fusil, et en outre tous les accessoires de
cette curieuse réduction. Nous allons examiner
successivement chacune de ces pièces, toutes exé-
cutées au huitième. D’abord le fusil lui-même, du
système à piston, comme nous l’avons dit, est à
canons démontables.

Les canons, d’une longueur de 25 centimètres et
demi et d’un diamètre intérieur de 6 millimètres
sont faits d’un beau damas et portent la marque du
banc d’épreuve de Liège.

Us se rattachent au mécanisme par deux crochets
courbés pouvant pénétrer dans deux cavités ména-
gées à cette fin dans le corps de celui-ci : ils se
relient également au fût par une goupille à glis-
sière. Les cheminées vissées à l’extrémité infé-
rieure des canons, sur le tonnerre, sont en acier
bleui.

Sous les canons, et venant loger son extrémité
inférieure garnie d’une douille en cuivre dans une
rainure établie dans le fût, se trouve une baguette
de 25 centimètres environ de longueur, en acajou
poli, dont la tête est également en cuivre.

N’oublions pas, en effet, que ces fusils à piston
se chargeaient par la bouche : on faisait glisser la
poudre dans les canons au moyen d’une poire à
poudre munie ou non d’une mesurette ; puis on
tassait au moyen de la baguette dont l’extrémité
supérieure était aplatie à cette fin ; on plaçait
ensuite une bourre, en carton ordinairement, puis
la balle, une autre bourre, et à nouveau la baguette

intervenait pour venir caler la charge et la balle
dans le canon.

La crosse et le fût du fusil sont en noyer d’Italie
poli et ciré.Toutes les pièces visibles du mécanisme,
de la garde, du pontet de sous-garde, de la goupille
à glissières, de la pièce terminant le bout du fût, et
même le talon de crosse et les vis maintenant la
plaque de couche sont décorées d’arabesques et de
dessins représentant des scènes de chasse très fine-
ment ciselées. Le corps de platine notamment, en
acier jaspé, est orné d’un paysage champêtre dans
lequel, à l’avant-plan, deux chiens lèvent une
caille. La contre-platine, également en acier jaspé,
nous montre, au milieu d’un paysage, deux chiens
forçant un lièvre.

Examinons maintenant les autres accessoires
figurant dans l’écrin, dans des cavités ménagées
pour eux. Nous trouvons :

i° Une poire à pondre en cuivre doré, de forme
ovoïde, et portant sur chacune de ses faces un
écusson représentant : l’un les armes de Belgique
surmontées des drapeaux des neuf provinces ; la
partie inférieure de cet écusson porte une banderole
avec l’inscription : « L’union fait la force »; l’autre
écusson porte en son centre les armes de la ville
de Liège. Le tout est encadré de deux lions
tenant bannières et surmonté d’une draperie
au-dessus de laquelle s!étale la couronne royale. La
partie inférieure de cet écusson porte une bande-
role avec l’inscription : « Travail et industrie. »

La fermeture de la poire à poudre, à déclic en
cuivre doré commandé par un ressort d’acier, est
en argent et décorée dans sa partie inférieure d’une
guirlande horizontale de feuilles de laurier. Cette
fermeture est à effet simple, sans mesurette.

(Longueur totale orao63.)

2° Une boîte à capsules en ivoire, en forme de
tonneau et décorée en haut et en bas de filets en
relief.

(Hauteur: 0*020; circonférence à lapanse : omos7).

30 Un moule à balles rondes, en acier jaspé,
décoré de délicates arabesques. Ce moule à balles,
qui est un bijou de finesse et de fini d’exécution,
s’ouvre et se ferme au moyen d'un système de
leviers très ingénieux permettant l’occlusion com-
plète de la cavité intérieure destinée à recevoir le
plomb fondu. Les vis sont en acier bleui.

(Longueur totale, y compris les deux leviers
formant manches : om04ô.)

40 Une mesurette graduée en acier nickelé,
pour la poudre et le plomb, donnant l’indication
exacte des charges qui peuvent être introduites
dans les canons.

(Longueur totale om028.)

5° Un graisseur en acier nickelé, composé de
trois pièces : d’abord, la boîte à graisse elle-même,
 
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