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No. 8 (20 février)
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LA CHRONIQUE DES ARTS
reur, d’après Gérard, qu’il avait entrepris en
mosaïque. Il s’agit sans doute de la grande
mosaïque qui occupe presque toute la salle
de la Melpomène, au Musée des Antiques, et
dont la composition et le dessin sont du
baron Gérard : Le Génie de l’Empereur, sous
les traits de Minerve, maîtrise la Victoire et
ramène la Paix et VAbondance.
Denon, cependant, ne perdit pas de vue le
projet; il proposa d’établir l’école de mosaï-
que dans les bâtiments de la manufacture de
Sèvres. M. Brongniart y consentit à condition
qu’il n’y ait pour les deux établissements
qu’un seul administrateur-directeur. Belloni
devenait ainsi un simple directeur de travaux
sous la surveillance immédiate de M. Bron-
gniart. Ce n’était pas précisément ce qu’il
avait rêvé.
Ant. Héron de Villefosse.
D’après le prospectus publié par M. Nuitter dans
son livre sur le Nouvel-Opèra, il existait déjà à
Paris, sous le Consulat, un établissement dirigé
par Belloni. Les ateliers étaient placés dans un
bâtiment national, rue de l’Université, n. 29C. En
1810, l’école de mosaïque est installée « dans le
bâtiment des Cordelters. » Louis XV11I la main-
tint. En 1827, nous retrouvons Belloni professeur
de mosaïque, toncliant 1,200 fr., à titre de grati-
fication, sur les fonds de la maison du Roi. A
partir de 1830, il n’en est plus question.
II. DE V.
Le Journal officiel a publié la note suivante
à propos du projet de l’exposition des musées
de province qui n’a pu être réalisé :
La direction des beaux-arts, en présence des
efforts considérables faits, depuis quelques
années, par les nations voisines, pour multi-
plier leurs écoles et établissements d’art et
développer ainsi leur prospérité industrielle,
avait eu la pensée d’imprimer à l’enseigne-
ment du dessin, dans nos écoles de province,
une impulsion nouvelle et plus vive.
Pour atteindre ce but et faire face à des dé-
penses nécessaires, mais que ne pouvaient
couvrir les seules ressources de son budget, la
direction avait proposé à M. le ministre de l’ins-
truction publique, des cultes et des beaux-
arts, d’organiser une exposition des meilleurs
tableaux de nos musées de province.
L’appel, adressé aux vingt-cinq principaux
musées des départements, a été favorablement
entendu par les municipalités de Tours, An-
gers, Orléans, Nantes, Rennes, le Mans, Cher-
bourg, le Havre, Besançon, Avignon, Nar-
bonne, auxquelles il est juste d’ajouter Anne-
cy, Verdun, Limoges, Nice, Châlon-sur-Saône,
qui ont offert obligeamment leur intéressant
appoint. Les autres municipalités n’ont pas
cru devoir s’associer à cette entreprise.
Dans cet état de choses, l’administration,
tout en s’empressant de témoigner sa recon-
naissance aux villes qui avaient bien voulu
promettre de concourir à cette exposition,
s’est vue obligée de renoncer à un projet dont
l’exécution complète eût sans doute produit
d’excellents résultats. Elle espère néanmoins
qu’un jour viendra où, plus mûre et mieux
comprise par les intéressés, cette pensée se
réalisera, comme elle doit être réalisée, du
consentement de tous.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le Salon ouvre à sa date ordinaire, le
Ier mai, et non le 1er juin, comme une erreur
typographique nous l’a fait dire.
Une exposition de peinture, de sculpture et
de gravure s’ouvrira à Liège, du 28 mars au
31 mai. Elle est faite par l’Association locale
pour l’encouragement des heaux-arts.
On annonce également une exposition à
Bruxelles, qui suivrait celle de Liège. (Pour
les renseignements, s’adresser à M. Ch. Kep-
pene, notaire, trésorier de l’Association.)
Enfin l’exposition de La Haye aura lieu du
16 mai au 27 juin. Les œuvres doivent être en-
voyées du 1S avril au 1er mars.
Le Journal Officiel publiera bientôt le pro-
gramme du concours national annuel pour la
composition d’un vase qui sera exécuté à la ma-
nufacture de Sèvres, et prendra le nom de
son auteur.
Le cercle de TUnion artistique a remis à
la Gazette des Beaux-Arts un certain nombre
de cartes d’entrée à l’exposition de peinture
ouverte place Vendôme. Nous les tenons à la
disposition de nos abonnés, au bureau du
journal.
Le Cercle artistique et littéraire de Bruxelles
offre en ce moment une exposition fort inté-
ressante : elle comprend deux cents paysages
peints sur des panneaux de bois, dont le plus
grand mesure 30 centimètres de largeur sur
12 de hauteur, par F. van de Kerckhove, mort
en août 1873, à l’âge de 10'ans et 1 1 mois.
Les journaux belges disent le plus grand bien
de l’œuvre de cet enfant-prodige. 11 pourrait
se faire que l’exposition eût lieu également à
Paris, dans les galeries de M. Durand-Ruel,
après celle du peintre belge A. Wiertz, qui
est également projetée.
L’ART ET L’ARCHÉOLOGIE AU THÉÂTRE
C’est moins la société française du temps de
Charlemagne que la légende carolingienne
telle qu’elle commença à s’établir dès le xi°
siècle, que M. H. de Bornier a mise sur la scène
dans La Fille de Roland et qu’il a renouvelée
en des vers magniiiques. Aussi le décorateur
et le costumier ont-ils fait comme lui, et se
sont-ils surtout inspirés l’un de l’architecture,
l’autre de l’imagerie du XIIe siècle.
LA CHRONIQUE DES ARTS
reur, d’après Gérard, qu’il avait entrepris en
mosaïque. Il s’agit sans doute de la grande
mosaïque qui occupe presque toute la salle
de la Melpomène, au Musée des Antiques, et
dont la composition et le dessin sont du
baron Gérard : Le Génie de l’Empereur, sous
les traits de Minerve, maîtrise la Victoire et
ramène la Paix et VAbondance.
Denon, cependant, ne perdit pas de vue le
projet; il proposa d’établir l’école de mosaï-
que dans les bâtiments de la manufacture de
Sèvres. M. Brongniart y consentit à condition
qu’il n’y ait pour les deux établissements
qu’un seul administrateur-directeur. Belloni
devenait ainsi un simple directeur de travaux
sous la surveillance immédiate de M. Bron-
gniart. Ce n’était pas précisément ce qu’il
avait rêvé.
Ant. Héron de Villefosse.
D’après le prospectus publié par M. Nuitter dans
son livre sur le Nouvel-Opèra, il existait déjà à
Paris, sous le Consulat, un établissement dirigé
par Belloni. Les ateliers étaient placés dans un
bâtiment national, rue de l’Université, n. 29C. En
1810, l’école de mosaïque est installée « dans le
bâtiment des Cordelters. » Louis XV11I la main-
tint. En 1827, nous retrouvons Belloni professeur
de mosaïque, toncliant 1,200 fr., à titre de grati-
fication, sur les fonds de la maison du Roi. A
partir de 1830, il n’en est plus question.
II. DE V.
Le Journal officiel a publié la note suivante
à propos du projet de l’exposition des musées
de province qui n’a pu être réalisé :
La direction des beaux-arts, en présence des
efforts considérables faits, depuis quelques
années, par les nations voisines, pour multi-
plier leurs écoles et établissements d’art et
développer ainsi leur prospérité industrielle,
avait eu la pensée d’imprimer à l’enseigne-
ment du dessin, dans nos écoles de province,
une impulsion nouvelle et plus vive.
Pour atteindre ce but et faire face à des dé-
penses nécessaires, mais que ne pouvaient
couvrir les seules ressources de son budget, la
direction avait proposé à M. le ministre de l’ins-
truction publique, des cultes et des beaux-
arts, d’organiser une exposition des meilleurs
tableaux de nos musées de province.
L’appel, adressé aux vingt-cinq principaux
musées des départements, a été favorablement
entendu par les municipalités de Tours, An-
gers, Orléans, Nantes, Rennes, le Mans, Cher-
bourg, le Havre, Besançon, Avignon, Nar-
bonne, auxquelles il est juste d’ajouter Anne-
cy, Verdun, Limoges, Nice, Châlon-sur-Saône,
qui ont offert obligeamment leur intéressant
appoint. Les autres municipalités n’ont pas
cru devoir s’associer à cette entreprise.
Dans cet état de choses, l’administration,
tout en s’empressant de témoigner sa recon-
naissance aux villes qui avaient bien voulu
promettre de concourir à cette exposition,
s’est vue obligée de renoncer à un projet dont
l’exécution complète eût sans doute produit
d’excellents résultats. Elle espère néanmoins
qu’un jour viendra où, plus mûre et mieux
comprise par les intéressés, cette pensée se
réalisera, comme elle doit être réalisée, du
consentement de tous.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
Le Salon ouvre à sa date ordinaire, le
Ier mai, et non le 1er juin, comme une erreur
typographique nous l’a fait dire.
Une exposition de peinture, de sculpture et
de gravure s’ouvrira à Liège, du 28 mars au
31 mai. Elle est faite par l’Association locale
pour l’encouragement des heaux-arts.
On annonce également une exposition à
Bruxelles, qui suivrait celle de Liège. (Pour
les renseignements, s’adresser à M. Ch. Kep-
pene, notaire, trésorier de l’Association.)
Enfin l’exposition de La Haye aura lieu du
16 mai au 27 juin. Les œuvres doivent être en-
voyées du 1S avril au 1er mars.
Le Journal Officiel publiera bientôt le pro-
gramme du concours national annuel pour la
composition d’un vase qui sera exécuté à la ma-
nufacture de Sèvres, et prendra le nom de
son auteur.
Le cercle de TUnion artistique a remis à
la Gazette des Beaux-Arts un certain nombre
de cartes d’entrée à l’exposition de peinture
ouverte place Vendôme. Nous les tenons à la
disposition de nos abonnés, au bureau du
journal.
Le Cercle artistique et littéraire de Bruxelles
offre en ce moment une exposition fort inté-
ressante : elle comprend deux cents paysages
peints sur des panneaux de bois, dont le plus
grand mesure 30 centimètres de largeur sur
12 de hauteur, par F. van de Kerckhove, mort
en août 1873, à l’âge de 10'ans et 1 1 mois.
Les journaux belges disent le plus grand bien
de l’œuvre de cet enfant-prodige. 11 pourrait
se faire que l’exposition eût lieu également à
Paris, dans les galeries de M. Durand-Ruel,
après celle du peintre belge A. Wiertz, qui
est également projetée.
L’ART ET L’ARCHÉOLOGIE AU THÉÂTRE
C’est moins la société française du temps de
Charlemagne que la légende carolingienne
telle qu’elle commença à s’établir dès le xi°
siècle, que M. H. de Bornier a mise sur la scène
dans La Fille de Roland et qu’il a renouvelée
en des vers magniiiques. Aussi le décorateur
et le costumier ont-ils fait comme lui, et se
sont-ils surtout inspirés l’un de l’architecture,
l’autre de l’imagerie du XIIe siècle.