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La chronique des arts et de la curiosité — 1875

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No. 17 (24 avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26613#0161
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N» 17. — 1875.

BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.

24 avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent, gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS:

Un an.12 fr. | Six mois. 8 fr.

L’administration de la Gazette des Beaux-
Arts prévient. MM. les abonnés de 1873 et de 1874
qu’elle rachète les volumes semestriels publiés
dans le cours de ces deux annéçs.

L’ART AU THÉÂTRE

Le luxe de la mise en scène, qui envahit peu
à peu tous les théâtres, est depuis longtemps
déjà dans les habitudes de l'Odéon. On pré-
tend même que M. Victor Hugo, lorsqu’il as-
sista aux répétitions générales de la dernière
reprise de Ruy-Blas avec décors, accessoires
et costumes, trouvait que c’était trop de re-
cherches et de détails. Il regrettait la simpli-
cité d’autrefois.

Nous retrouvons une partie des accessoires
et des décors de M. Zarra que nous avions
yus alors, dans la pièce nouvelle, Un Brame
sous Philippe IL La mise en scène est fort
belle et très-soignée, et nous reconnaissons le
goût de M. Recappé dans le mobilier.

Nous noterons surtout deux scènes formant
tableau. L’une, à la chute du rideau, au pre-
mier acte, l’autre à la fin de la pièce.

La claque, bien renseignée, redemande ce-
lui du premier acte, et lorsque le rideau se
relève, on revoit les groupes divers heureuse-
ment reliés qui occupent la vaste scène, les
personnages principaux bien en relief sur les
personnages secondaires : à droite, le vieil
époux baisant la main de sa femme avant de
la quitter; à gauche, les seigneurs groupés
autour de l’amoureux, et, au fond, sur le pra-
ticable d’une galerie, le roi, futur amant, se
retournant vers la nouvelle Betlisabé dont il
envoie le mari au danger, et peut-être à la

rport. Le saint roi David avait expié sa faute
en composant les psaumes. Philippe II s’en
repentira en brûlant les hérétiques.

La toile du fond, eu arrière de la galerie,
représente daps la lumière un escalier à
double rampe, dont l’architecture exubérante
est dans un juste sentiment de la Renaissance
espagnole, qui finit par être quelque peu
extravagante.

Mais ce fond clair et lumineux est pour ainsi
dire en contradiction avec les bougies allumées
dans les deux couronnes pédieulées, dressées
en avant de la galerie, et dans la couronne à
double étage suspendue au milieu de la scène.
Ces couronnes sont d’ailleurs d’un excellent
effet, mais d’un style un peu plus ancien que
l’architecture du palais qu’elles éclairent.

3\u dernier tableau, l’amoureux est supplicié
par ordre du roi, son rival heureux; la femme
se tue, et, agonisante, couchée sur le sol, elle
se relève pour montrer à son vieux mari, re-
venu sain et sauf, Philippe II qui passe au
fond sous un dais en priant, les mains jointes,
pour l’fhïie de ceux qu’il vient de faire
occire.

Les costumes sont fort beaux. Exacts pour
la France, le sont-ils pour l’Espagne?

L'Iconographie espagnole que nous avons
étudiée jadis nous montre trop de différences
au xv” siècle, et les tableaux de Vélasquez au
xvnc, pour qu’il n’en ait pas existé au xvi°.

D’ailleurs, Brantôme et les écrivains fami-
liers du xvie siècle nous fpqt soupçonner
qu’il existait quelques différences entre le cos-
tume espagnol de la cour de Philippe II et
celui de la cour de Charles IX.

C’est d’au delà des monts, si l’on s’en réfère
à un passage de Montaigne, que dut venir la
mode des tailles longues et minces, bien
v espagnoles, » qui régna sous Henri III.

On a beaucoup parlé de la robe que porte
Mllc Rousseil au premier acte. La robe est, en
effet, magnifique : de satin blanc sur lequel
ont été brodé par appliques de grands motifs
d’ornements symétriques. Mais ces ornements
 
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