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La chronique des arts et de la curiosité — 1875

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No. 8 (20 février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26613#0073
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No 8 — 1875.

BUREAUX, j, RUE LAFFITTE.

20 février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. ......... 12 fr. | Six mois. Sfr.

L’ANCIENNE ÉCOLE DE MOSAÏQUE
SOUS NAPOLÉON Ior

On s’entretient beaucoup en ce moment de
la création d’une école de mosaïque, à la ma-
nufacture de Sèvres. Le succès qu’a obtenu la
décoration de la voûte de T avant-foyer, au
nouvel Opéra, a eu ce résultat de faire remar-
quer à M. le Directeur des beaux-arts que,
dans ce monument essentiellement français,
une des idées les plus originales de l’architecte
avait été mise en œuvre par des artistes ita-
liens. M. Charles Garnier avait déjà élevé la
voix en faveur de cette fondation, et dans un
article inséré il y a quelques années dans le
journal le Temps, il demandait qu’on tentât
en France ce qui était déjà si prospère en
pays étranger. Il ne faudrait pas croire que
l’idée de l’habile architecte n’ait jamais germé
dans un cerveau français avant de naître dans
le sien ; le mot tenter était impropre, l’essai
ayant déjà eu lieu; il ne s’agissait pas de mettre
en pratique une idée nouvelle, mais bien de
faire revivre une ancienne institution, en un
mot de ressusciter une école qui avait déjà
existé.

Napoléon Ier avait eu l’idée et l’avait mise à
exécution. Son but était non seulement d’im-
planter, de naturaliser en France un art bril-
lant et utile, mais dans sa pensée l’art s’était
uni à la bienfaisance, et l’école de mosaïque
devait offrir une ressource à des hommes mal-
heureux : les ouvriers étaient sourds-muets.
En 1807, le ministre de l’intérieur, M. de
Champagny, plaça sous la haute surveillance
de Denon, alors directeur général des musées,
une organisation provisoire de cette école. Le
budget de l’année accordait la somme de
10,000 francs pour les dépenses de cet établis-
sement, y compris 1,200 francs pour un gra-
veur sur pierres fines. 11 ne restait donc effec-
tivement que la somme de 8,800 francs, dont

fa distribution était réglée de la manière sui-
vante :

Prix de la pension et de l’instruction

de quatre élèves sourds-muets. .. 4,000 f.

Traitement du directeur. 3,300

Frais de l’établissement. 1,300

Le ministère espérait pouvoir, dans la suite,
placer dans l’école de mosaïque un plus grand
nombre de sourds-muets, en raison des encou-
ragements que l’empereur accorderait à l’éta-
blissement ou de la prospérité qu’il obtien-
drait par le succès de ses propres ouvrages.

En 1810, on voulut donner à l’école_ impé-
riale de mosaïque une organisation définitive:
elle n’avait produit que peu de résultats, et le
sculpteur romain, François Belloni, qui en
était directeur, se plaignit très-vivement à
M. de Montalivet de l’inaction dans laquelle
elle languissait : l’école était sans ouvrage et
les élèves sans occupation. Il demanda au mi-
nistre de la transformer en une manufacture
de mosaïques « qui serait chargée d’exécuter
« des panneaux d’ornements, des pavés, des
« tables, des cheminées et tout autre objet de
« décor pour les palais impériaux et monu-
« ments publics. La manufacture qui existe
a déjà à Rome, ajoutait-il, a un but plus no-
ie ble, car elle s’occupe principalement de co-
« pier des tableaux, mais celle-ci en aura un
« bien plus utile. »

« L’organisation de cette manufacture de
« mosaïque ne pourrait se faire plus à pro-
« pos; le Louvre que l’on achève, Versailles
« que l’on restaure, le temple de la Victoire
« que l’on élève, seront une source inépuisa-
« ble de travaux... etc. »

Belloni soumettait en même temps au mi-
nistre un grand projet d’après lequel la ma-
nufacture, dont il aurait ou la direction,
devait être installée très-somptueusement et
à grands frais. Denon fut chargé de donner
son avis sur la question, mais l’affaire n’eut
pas de suite immédiate, car, en 1811, Belloni
se plaint de nouveau et demande encore des
fonds pour terminer le portrait de Tempe-
 
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