La chronique des arts et de la curiosité (1875)

N° io — i8y5.

BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.

6 mars.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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CONCOURS ET EXPOSITIONS

EXPOSITION

DU CERCLE ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE.

L’Exposition organisée par le Cercle artis-
tique de la Chaussée-d’Antin olfre un intérêt
réel. Elle comprend 110 tableaux et aquarelles,
celles-ci en très-petit nombre.

M. H. Lazerges y est représenté par quatre
ouvrages : un Christ au Sacré-Cœur, destiné à
la cathédrale de Vienne, et trois petites scènes
de genre empruntées à l’Orient. On ne retrouve
pas dans ces dernières les qualités du peintre ;
nous ne croyons pas, du reste, qu’il y attache
grande importance. Le Christ, au contraire,
ne dépare pas l’œuvre si distingué de M. La-
zerges en peinture d’église.

M. Deschamps expose une Fête-Dieu en Pro-
vence, tableau de grande dimension, bien ob-
servé, lumineux et sobrement peint ; mais il y
a de bien grandes inexpériences de dessin.

C’est dans les œuvres de genre que l’on
trouve les tableaux les plus remarquables :
deux scènes militaires de M. II. Dupray, Charge
de cavalerie et Une Reconnaissance; une Ita-
lienne, de M. Jules Lefebvre, et Le Bénitier de
Saint-Pierre, tableau composé avec un esprit
qui ne rachète pas la sécheresse de l’exécu-
tion. L’étude très-réaliste que M. Trouillebeit
expose sous le nom de Diane serait un peu ris-
quée, si la mythologie ne venait à son se-
cours : on ne saurait, sans beaucoup de bonne
volonté, lui accoler l'épithète favorite de la
déesse. La Chatte de M. de Jonghe est un joli
tableau; mais ce n’est pas tout dire, car les
accessoires, vase de Heurs et console, sont trai-
tés de main de bon peintre. Dans cette nomen-
clature rapide, il serait injuste de passer sous
silence les études mi-partie paysage et ligure
de M. de Dramard.

Le paysage brille plus à cette exposition par
la qualité que par le nombre; on ne saurait
s’en plaindre. Diaz y tient le premier rang
avec un beau tableau, plein de mystère. Une
esquisse de Corot, idée à peine exprimée, mais
avec la justesse habituelle du maître ; de belles
faïences de M. Michel Bouquet; une suite nom-
breuse d’études, par M. V. de Papeleu ; deux
tableaux de M. C. Bonnemaison; une Venise
de Ziem, digne de ses devancières, et d’inté-
ressants panneaux de fruits, par M. J. David,
complètent cette exposition.

Nous en avons assez dit, croyons-nous, pour
inspirer aux retardataires le désir de faire une
visite au Cercle de la Chaussée-d’Antin.

A. de L.

La ville de Caen ouvrira, le 30 mai pro-
chain, une exposition des beaux-arts, à l’occa-
sion du concours régional.

Sont seuls appelés à prendre part à celte
exposition les artistes nés ou domiciliés
dans l’un des sept départements suivants :
Calvados, Orne, Manche, Eure, Seine-Infé-
rieure, Sarlhe, Eure-et-Loir.

Nous rappelons que l’Académie nationale
des sciences, belles-lettres et arts de Rouen
décernera, en 1873, un prix de 300 fr. à la
meilleure œuvre d’art, peinture, sculpture ou
gravure, dont l’auteur sera né ou domicilié
dans l’un des cinq départements composant
l’ancienne province de Normandie. Le sujet
est laissé au choix des concurrents. Il devra
être envoyé à l’Académie avant le Ier mai. Les
ouvrages envoyés resteront la propriété de
leurs auteurs, mais le lauréat devra remettre
une esquisse de son œuvre à l’Académie.

L’Académie des beaux-arts, dans sa séance
de samedi 27 février, a désigné comme jurés
adjoints, pour prendre part aux jugements des
divers concours aux grands prix de Rome :