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La chronique des arts et de la curiosité — 1875

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No. 20 (15 mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26613#0189
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ET DE LA CURIOSITÉ

181

espèce de programme par une indication des tra-
vaux qui seraient en accord avec la direction de
la manufacture.

Vases de faste, destinés à des souverains, des
ambassadeurs et de grands personnages.

Vases destinés à l’ornementation des musées,
des palais et établissements publics.

Vases destinés à des loteries et œuvres de bien-
faisance.

Vases destinés à des artistes, hommes de let-
tres et industriels, en reconnaissance de services
rendus.

Vases de jardins pour perrons et parterres.

Vases destinés à l’ornementation des riches ha-
bitations privées.

Vases décoratifs où les souvenirs de l’art oriental
peuvent prendre une grande part.

Petits vases d’appartement pour garniture de
cheminées et de meubles.

Vases bijoux.

Pièces fines et capricieuses ne relevant que du
goût et de la fantaisie.

Services à thé et à café.

Vases trépieds et pièces de surtout de table.

Jardinières, Potiches, Caclie-po.ts.

Soupières, Salières, Assiettes.

Coupes, Buires, Vidrecomes.

Cornets, Bouteilles.

Bassins, Jattes, Viviers.

Grands plats décoratifs pour dressoirs.

Fontaines lavabos pour vestibules et salles à
manger.

Grandes pièces d’ornementation pour dessus de
cheminées.

Médaillons, cartels sculptés et coloriés pour l’or-
nementation de l’architecture, à l’intérieur et à
l’extérieur.

Bustes avec entourages ornés. Consoles, créden-
ces et supports.

Carreaux et frises d’ornementation pour salles à
manger et salles de bains.

Plaques décoratives formant tableau pour orner
les intérieurs. Décorations rustiques pour grottes
et salles fraîches dans des châteaux, etc., etc.

On voit combien cette nomenclature abrégée
peut fournir de sujets variés aux produits de l’art
céramique. On remarquera aussi que beaucoup
d’entre eux ne peuvent être abordés qu'avec les
puissantes ressources de la manufacture. C’est à
elle de s’en emparer pour donner à ces travaux
une impulsion aussi honorable par le côté de l’art
que profitable à l’avenir de notre industrie.

Nous n’avons pas la prétention de traiter du
style à adopter pour chacun de ses sujets, mais
en prenant la généralité de ce programme, nous
croyons devoir émettre les avis suivants :

Que les grandes pièces de faste soient d’un Style
imposant, riche, et d’un efl’et entier ; que leur dé-
coration soit composée en vue de l’ensemble et
bien soumise aux lois esthétiques ; qu’elle ne soit
pas l’expression d’un style exotique, mais caracté-
risant au contraire notre art national.

Pour les vases d’un ordre inférieur :

Que leurs formes soient bien étudiées au point
de vue du profil ; qu’on soit bien pénétré que
cette science du profil est loin d’être épuisée et
qu’elle peut engendrer les plus grandes variétés ;
que, sur ce point, des études soient dirigées spé-
cialement sur la céramique antique et orientale
dans lesquelles on trouvera des leçons inépuisables.

Que l’ornementation et le décor, sans être sou-
mis à des lois rigides, doivent toujours obéir à
des principes d’esthétique, soit que les divisions
en mesurent l’espace, soit que le genre de compo-
sition permette une absolue liberté.

Pour les petites pièces, enfin :

Que les formes en soient bien étudiées pour sa-
tisfaire à leur usage et quelles répondent, en
même temps. à ce sentiment de grâce toujours
recherché par la bonne société.

Quant aux grandes pièces décoratives, il y a là
un large champ ouvert aux compositions les plus
diverses; c’est un ordre de créations où les
artistes peuvent donner carrière à toute leur ima-
gination. C’est ici où doivent briller toutes les
qualités des décorateurs ; tout leur est permis :
la liberté, l’originalité, même l’audace, et, s’ils
sont nourris des souvenirs des belles époques de
l’art, si, pénétrés de leur beauté, ils ont assez de
force pour en dégager leur propre originalité,
ils peuvent créer une quantité de pièces décora-
tives des plus intéressantes, c’est à ce moment
qu’ils doivent appeler largement le concours de
la sculpture, et nul doute qu’en y adjoignant les
ressources de la couleur, ils pourraient créer une
série d’œuvres nouvelles qui prendraient digne-
ment leur place à côté de celles de la renais
sance italienne et française.

Un dernier mot au sujet du but que doit se
proposer la manufacture :

11 semble qu’à Sèvres la question industrielle
prend une grande importance aux dépens de celle
de l’art. Le rôle de la manufacture n’est pas
d’établir, avec l’industrie privée, une concurrence
dans laquelle celle ci succomberait infailliblement.
Loin de lui nuire, elle doit au contraire la proté-
ger, en lui faisant connaître ses découvertes et
ses procédés ; c’est ici le cas de répéter les pa-
roles du ministre : « Sou but est de diriger le
goût et d’élever le niveau de J’art, sans se préoc-
cuper des questions de vente immédiate. Tel est
le rôle de la manufacture qui n’a pas à s’inquié-
ter de la mode du jour et doit répondre à une
fondation glorieuse. »

(.4 suivre.)

—«$*>—

BIBLIOGRAPHIE

Les gravures françaises au xvme siècle, ou Catalogue
raisonné des estampes, eaux-fortes, pièces en cou-
leur, au bistre et au lavis, de 1700 à 1800, par
Emmanuel Bocher. — 1er fascicule. Lavreince,
avec un portrait à l’eau-forte, par M. Lemaire.
— Paris, à la librairie des Bibliophiles, rue
Saint-Honoré, 838, et chez Rapilly, quai Mala-
quais, n° 3.

Tel est le titre d’un ouvrage qui paraît aujour-
d’hui, et que nous croyons devoir signaler aux
amateurs de gravures, aux bibliophiles, à tous
ceux qui s’occupent, à un titre quelconque, de
l’histoire de l’art au xvm' siècle. — M. Emmanuel
Bocher nous indique, dans sa préface, le plan
qu’il compte suivre et le but vers lequel il veut
tendre. — Nous ne pouvons mieux faire que de
donner un extrait de cette préface, qui dira mieux
 
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