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ET DE LA CURIOSITÉ

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os orné d’une tète de Ménade, provenant des
fouilles de Castel-Roussillon (l'antique Ruscino),
don de M. Henry Aragon ; — une tête de Minerve
en marbre de Paros, provenant d’Egine et ayant
fait partie de l’ancienne collection du comte de
Pourtalès-Gorgier, donnés au Louvre par les en-
fants du marquis de Vogué ; — un petit vase en
cuivre incrusté musulman (1330), provenant de la
collection Paul Garnier, donné par la marquise
Arconati-Visconti au nom de M. Raoul Dusei-
gneur ; — une statuette en plâtre de Louise Colet,
par Pradier, et un portrait au crayon de la même
(destiné au Musée de Versailles), don de M. Bis-
sieu ; — un modèle de cheval écorché, sculpture par
Géricault, don de M. G. Montfort, qui a également
donné un portrait, dessiné par Delaroche, du
peinti’e Antoine-Alphonse Montfort, 112 dessins et
aquarelles de ce dernier, trois études par Girodet
et une par Maréchal ; — un plafond de Paul Véro-
nèse, Les Dieux de l'Olympe, provenant dn palais
Trevisani à Murano, don de Mme Puis ; —un
portrait de Benoît Louys, par L. Michel Vanloo,
et un de Mme Louys, par François-Hubert Drouais,
légués par Mme Vv0 Baudin ; — un portrait de
l’acteur AVolf dit Bernard, par David, un por-
trait de femme de lecote française du xvme siècle,
un paysage par Both d'Italie, et un portrait de
Reyerpar Henner, légués par Mme Edouard Ployer;

— un portrait d’Edouard Berlin enfant par Greuze,
et les portraits de Bertin l’aîné et de sa femme,
dessinés par Ingres, légués par Mme Vve Léon Say ;

— un portrait du peintre Benoît Ghancel, dessin par
Paul Fiandrin, légué par M. Abel Chance! ; — un
portrait do M. Albert Kaempfen, ancien directeur
des Musées nationaux, par Charles Landelle, of-
fert par sa famille; — un portrait de Gleyre, par
lui-même, don de Mile Pape Carpentier au Musée
de Versailles ; etc.

Les Œuvres d’art et la Guerre

De nouveaux noms sont venus s’ajouter, depuis
les nouvelles offensives ennemies, à la liste des
villes systématiquement détruites par les Alle-
mands. En premier lieu, celui de Béthune. A la
date du 26 niai, une note de l’Agence Havas a re-
tracé ainsi qu’il suit bétat de la malheureuse cité :

« Béthune n’existe pour ainsi dire plus: son as-
pect, à l’heure présente, est plus tragique que ce-
lui de Péronne, plus désolé que celui d’Arras, et on
ne peut le comparer qu’à celui d’Ypres. Le feu
achève l’œuvre du canon et les dernières maisons
s’abîment dans un complet anéantissement. De la
place du Beffroi, presque rien ne subsiste : le bef-
froi, lui même décapité, n’offre plus àla vue qu’un
moignon lézardé du haut en bas. De l’église Saint-
AVaast, il ne reste plus que deux ogives rougies
parle feu, tout le reste est poussière.

« La destruction de la ville a été d’une rapidité
incroyable. Alors que, pendant trois ans et demi,
les Allemands s’étaient contentés de bombarder la
ville par intermittences, tout à coup, trois semai-
nes environ avant la grande offensive du 21 mars,
le feu s’accrut dans des proportions inquiétantes.
La bataille d’Armentières porta.les lignes alleman-
des à 4 kilomètres de Béthune. La ville se trouva
prise sous le feu des canons de campagne Le 12
avril, le gouvernement donna Tordre d’évacuer la

population civile. Il était temps, car dès le lende-
main l’ennemi entreprenait un tir de destruction.
La ville, en cinq jours, avait été rasée. »

Le beffroi de sa Grand’Place, restauré en 1907-
1908, datait du xive siècle ; une maison flamande
des xve-xvie siècles ornait cette même place ainsi
que l’hôtel de ville, moderne. L’église Saint-AVaast,
à trois nefs, dont plusieurs piliers dataient du
xiii6 siècle, remontait surtout au xvie siècle.

Pendant que s’accomplit cette destruction mé-
thodique, le professeur Clemen, de Bonn, chargé
par le gouvernement allemand de l'administration
des œuvres d’art dans les régions envahies de la
Belgique et de la France, déplore hypocritement,
dans un article de la Frankfurter Zeitung en
date du 13 juin, les dommages causés par les
artilleries française et anglaise aux monuments
des villes que les Allemands nous obligent à bom-
barder pour les en chasser; la cathédrale de Saint-
Quentin, celle de Noyon, avec l’ancienne biblio-
thèque des chanoines et la fontaine des xve-xvm*
siècles sur la place de l’Hôtel de ville ; à Montdi-
dier, les églises Saint-Pierre et du Saint-Sépulcre
et le Palais de Justice; à Laon, l’église Saint-
Martin, auraient souffert plus ou moins grave-
ment de ce bombardement.

Amiens est menacé de subir le même sort que
Béthune; l’hôtel de ville et le théâtre ont été at-
teints ; le bel hôtel de Bernis est presque entière-
ment détruit. Heureusement on nous a appris
qu’on avait pu, à la cathédrale déjà atteinte par
plusieurs obus, enlever à temps et mettre en sûreté
les vitraux, et protéger efficacement les admi-
rables stalles du xvi6 siècle, de même que les
statues des portails. 11 est à souhaiter qu’on en
ait fait autant pour les autres œuvres d’art à l’in-
térieur de l’édifice, notamment les deux tombeaux
en bronze, du xme siècle, des évêques Evrard de
Fouilloy et Geoffroy d’Eu. Au Musée de Picar-
die, on a enfin pu arriver — contrairement à ce
qu’on avait d’abord annoncé — à détacher des murs
les quatorze admirables compositions de Puvis de
Chavannes : Ludus pro patria, Ave Picardia
nu trier, La Guerre (qui avait déjà été déchirée par
un éclat d’obus), La Paix, Le Travail, Le Repos,
L’Etude, La Contemplation, etc.

A Reims on a terminé l’évacuation des œuvres
d’art de la ville par l’enlèvement de la Jeanne
d'Arc de Paul Dubois qui se dressait sur la place
du Parvis et qui n’avait jusque là souffert d’autre
dommage que le bris de son épée par un éclat
d'obus. Mais a-t-on songé à enlever aussi les li-
gures de Pigalle qui décorent le soubassement du
monument de Louis XV ?

Le ministre de l’Instruction publique et des
Beaux-Arts a fait savoir également que les collec-
tions du petit musée de peinture et d’antiquités de
Baillent (Nord) avaient été mises à temps en sû-
reté. Il en est de même de celles du Musée Alexan-
dre Dumas de Villers-Cotlerets.

L’Administration des Beaux-Arts s’occupe en ce
moment du déménagement du musée de Rouen et
de la dépose des vitraux anciens des églises de
cette ville : les principaux vitraux de la cathédrale,
la belle série du xvx6 siècle de l’église Saint-Vin-
cent, ceux des églises Saint-Patrice et Saint-Go-
dard. Ces mesures sont la suite des décisions qui
viennent d’être prises en vue d’assurer la sauve-
garde de nos richesses d’art dans toute la zone
menacée par les bombardements de l’ennemi. Un
comité, composé d’érudits et de critiques, a même
 
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