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MÉ LANGES D'A RCÎ!ÉOLOGiE.
réservé à des personnages, une sorte de paysage servant de fond à des scènes faites moins pour
charmer les yeux que pour éclairer, ennoblir et purifier les âmes.
Quel devait donc être et quel a été le thème du grand artiste dont nous étudions l'œuvre ?
Chargé de donner un abri terrestre à des objets estimés dignes d'être déposés dans les cieux,
il devait les entourer, selon ses forces, d'une ombre de la céleste gloire, et en même temps
prendre soin de retracer les mystères d'abaissement, d'amour et de douleur dont ils rap-
pellent le souvenir. Tel fut son plan. Les quatre personnages assis sous les grands pignons
sont Jésus-Christ, la sainte Vierge, Charlemagne et S. Léon III. Sous les pignons inférieurs
se trouvent rangés les apôtres, et la vie du Sauveur est représentée sur le toit.
V.
PERSONNAGES ASSIS AUTOUR DE LA CHASSE.
Jésus-Christ siège en roi sur son trône (Pi. IV). Au lieu du livre qu'il tient ouvert dans les
représentations où les quatre animaux symboliques l'environnent, il porte ici de la main
gauche le globe de la terre, et lève la main droite pour bénir. Sa pose est majestueuse, et le
mouvement des draperies ne manque ni de naturel ni d'élégance. On lit au-dessus de sa tête :
SOLUS AB ÆTERNO CREO CUNCTA, ET CUNCTA GUBERNO.
PONTUS, TERRA,, POLUS MIIIISUBDITUR; IIÆC REGO SOLUS. '
Et sous ses pieds :
[me] SPES LAPSORUM, PAX JUSTI, POENA REORUM. ^
La sainte Vierge aussi est assise en reine (PI. I), portant l'enfant Jésus sur ses genoux;
comme pour rappeler que la maternité divine est la cause de ses privilèges, la source de ses
grandeurs et le plus beau couronnement de ses vertus. On voit dans sa main droite un petit
globe surmonté d'une croix ; mais il est fort douteux que cette croix appartienne au travail pri-
mitif : la dimension toute seule du globe sufîirait pour faire rejeter l'idée du monde. J'y verrais
plutôt la pomme de la première femme, et l'attitude de l'enfant Jésus me confirme dans cette
pensée. Tandis que de la main gauche il semble dire qu'il reconnaît le fruit de mort recueilli
par Eve, de la main droite il montre aux hommes dans sa mère bien aimée la véritable mère
des vivants. Comme il est lui-même le fruit de vie que la fleur sans tache a porté pour le
salut du monde, Marie est la nouvelle Eve, l'Ève humble et obéissante qui reçoit l'ambassade
i Du sein de t'éternité, sent je crée tout et gouverne tout. La 2 H est tespoir de rhénane tombé, ta paix du juste, !e chô-
mer, ta terre, te cict sont à moi ; sent je ies régis. timent du coupabtc.
MÉ LANGES D'A RCÎ!ÉOLOGiE.
réservé à des personnages, une sorte de paysage servant de fond à des scènes faites moins pour
charmer les yeux que pour éclairer, ennoblir et purifier les âmes.
Quel devait donc être et quel a été le thème du grand artiste dont nous étudions l'œuvre ?
Chargé de donner un abri terrestre à des objets estimés dignes d'être déposés dans les cieux,
il devait les entourer, selon ses forces, d'une ombre de la céleste gloire, et en même temps
prendre soin de retracer les mystères d'abaissement, d'amour et de douleur dont ils rap-
pellent le souvenir. Tel fut son plan. Les quatre personnages assis sous les grands pignons
sont Jésus-Christ, la sainte Vierge, Charlemagne et S. Léon III. Sous les pignons inférieurs
se trouvent rangés les apôtres, et la vie du Sauveur est représentée sur le toit.
V.
PERSONNAGES ASSIS AUTOUR DE LA CHASSE.
Jésus-Christ siège en roi sur son trône (Pi. IV). Au lieu du livre qu'il tient ouvert dans les
représentations où les quatre animaux symboliques l'environnent, il porte ici de la main
gauche le globe de la terre, et lève la main droite pour bénir. Sa pose est majestueuse, et le
mouvement des draperies ne manque ni de naturel ni d'élégance. On lit au-dessus de sa tête :
SOLUS AB ÆTERNO CREO CUNCTA, ET CUNCTA GUBERNO.
PONTUS, TERRA,, POLUS MIIIISUBDITUR; IIÆC REGO SOLUS. '
Et sous ses pieds :
[me] SPES LAPSORUM, PAX JUSTI, POENA REORUM. ^
La sainte Vierge aussi est assise en reine (PI. I), portant l'enfant Jésus sur ses genoux;
comme pour rappeler que la maternité divine est la cause de ses privilèges, la source de ses
grandeurs et le plus beau couronnement de ses vertus. On voit dans sa main droite un petit
globe surmonté d'une croix ; mais il est fort douteux que cette croix appartienne au travail pri-
mitif : la dimension toute seule du globe sufîirait pour faire rejeter l'idée du monde. J'y verrais
plutôt la pomme de la première femme, et l'attitude de l'enfant Jésus me confirme dans cette
pensée. Tandis que de la main gauche il semble dire qu'il reconnaît le fruit de mort recueilli
par Eve, de la main droite il montre aux hommes dans sa mère bien aimée la véritable mère
des vivants. Comme il est lui-même le fruit de vie que la fleur sans tache a porté pour le
salut du monde, Marie est la nouvelle Eve, l'Ève humble et obéissante qui reçoit l'ambassade
i Du sein de t'éternité, sent je crée tout et gouverne tout. La 2 H est tespoir de rhénane tombé, ta paix du juste, !e chô-
mer, ta terre, te cict sont à moi ; sent je ies régis. timent du coupabtc.