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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0037
CHASSE D'AIX-LA-CHAPELLE.
1?
de l'archange au lieu d'écouter le tentateur, et mérite ainsi d'accomplir la malédiction pro-
noncée contre le serpent au premier jour du monde : « La femme écrasera ta tête. H Ce triomphe
de Marie est la pensée de toute la chrétienté, que Prudence exprimait si noblement dès la fin
du quatrième siècle :
« Le Verbe du Père devient chair vivante, une jeune fille enserre le Dieu de gloire, et l'en-
fante sans atteinte....
« C'était l'antique haine, c'était l'implacable guerre du serpent et de l'homme : voici la
vipère qui se tord écrasée sous les pieds d'une femme.
« Car celle quiamérité d'enfanter Dieu, la Vierge, dompte tout venin. Et le serpent verdâtre,
resserrant ses replis, vomit dans l'herbe ses poisons impuissants. " *
Il est regrettable que la planche n'ait pu rendre l'expression du dragon qui lance en vain son
dard sous la pression du pied virginal. On lit au dessus du groupe deux vers mutilés que nous
proposerions de restituer comme il suit :
[SOLLICITA REG] E [ai] aiAT.. (aiATER?) PRECE GUNCTA REGENTEai
LT REGAT ET SALVET NOS [QUI SUPER] O [aiN] IA PO [LLET]. ^
Aux deux extrémités de la châsse, Léon 111 et Charlemagne, les deux représentants du
sacerdoce et de l'empire, servent comme d'assesseurs à Jésus-Christ et à sa mère. Il leur ap-
partenait de prendre cette place dans l'église bâtie par l'un et consacrée par l'autre, auprès du
Trésor que l'un et l'autre avaient enrichi.
Le pape (PI. III, fig. A) porte les insignes pontificaux : les sandales ornées, la dalmatique, la
chasuble ronde, le pallium et la tiare. La tiare, ornée d'une seule couronne, a moins d'éléva-
tion qu'on ne lui en donnait en France à la même époque. Le pallium, au lieu d'être
replié sur lui-même comme à l'époque carlovingienne, ou de descendre en double Y
comme à l'époque romane, laisse tomber carrément sur la poitrine une longue bande qui sera
écourtée dans les siècles suivants. L'ornement du haut de la chasuble, de même que celui de la
tunique de Jésus-Christ et de la sainte Vierge, pourrait bien être la forme la plus simple du sur-
huméral, qui a pris depuis lors dans quelques évêchés de curieux développements sur lesquels
nous aurons à revenir ailleurs. Quant à ce que le pontife tenait de chaque main, nous en
sommes réduits à des conjectures appuyées sur l'histoire et l'analogie. Au premier abord, un
in, 141, sq. (Ed. Arev. i, 268.)
Viper a proteritur pedibus.
Fit caro vivida Sermo Patris,
Edere namque Deum mérita
Numine quem rutilante gravis
Omnia virgo venena domat :
Intemcrata pueiia parit....
Tractibus anguis inexpiieitis
Hoc odium vêtus iüud erat,
Virus inerme piger revomit
Hoc erat aspidis atque hominis
Gramme concoior in viridi.
Digiadiabiie discidium,
3 Mère, invoque te roi qui gouverne toutes choses, pour que
Quod modo cernua femincis
!ui qui peut tout nous dirige et nous sauve.
1?
de l'archange au lieu d'écouter le tentateur, et mérite ainsi d'accomplir la malédiction pro-
noncée contre le serpent au premier jour du monde : « La femme écrasera ta tête. H Ce triomphe
de Marie est la pensée de toute la chrétienté, que Prudence exprimait si noblement dès la fin
du quatrième siècle :
« Le Verbe du Père devient chair vivante, une jeune fille enserre le Dieu de gloire, et l'en-
fante sans atteinte....
« C'était l'antique haine, c'était l'implacable guerre du serpent et de l'homme : voici la
vipère qui se tord écrasée sous les pieds d'une femme.
« Car celle quiamérité d'enfanter Dieu, la Vierge, dompte tout venin. Et le serpent verdâtre,
resserrant ses replis, vomit dans l'herbe ses poisons impuissants. " *
Il est regrettable que la planche n'ait pu rendre l'expression du dragon qui lance en vain son
dard sous la pression du pied virginal. On lit au dessus du groupe deux vers mutilés que nous
proposerions de restituer comme il suit :
[SOLLICITA REG] E [ai] aiAT.. (aiATER?) PRECE GUNCTA REGENTEai
LT REGAT ET SALVET NOS [QUI SUPER] O [aiN] IA PO [LLET]. ^
Aux deux extrémités de la châsse, Léon 111 et Charlemagne, les deux représentants du
sacerdoce et de l'empire, servent comme d'assesseurs à Jésus-Christ et à sa mère. Il leur ap-
partenait de prendre cette place dans l'église bâtie par l'un et consacrée par l'autre, auprès du
Trésor que l'un et l'autre avaient enrichi.
Le pape (PI. III, fig. A) porte les insignes pontificaux : les sandales ornées, la dalmatique, la
chasuble ronde, le pallium et la tiare. La tiare, ornée d'une seule couronne, a moins d'éléva-
tion qu'on ne lui en donnait en France à la même époque. Le pallium, au lieu d'être
replié sur lui-même comme à l'époque carlovingienne, ou de descendre en double Y
comme à l'époque romane, laisse tomber carrément sur la poitrine une longue bande qui sera
écourtée dans les siècles suivants. L'ornement du haut de la chasuble, de même que celui de la
tunique de Jésus-Christ et de la sainte Vierge, pourrait bien être la forme la plus simple du sur-
huméral, qui a pris depuis lors dans quelques évêchés de curieux développements sur lesquels
nous aurons à revenir ailleurs. Quant à ce que le pontife tenait de chaque main, nous en
sommes réduits à des conjectures appuyées sur l'histoire et l'analogie. Au premier abord, un
in, 141, sq. (Ed. Arev. i, 268.)
Viper a proteritur pedibus.
Fit caro vivida Sermo Patris,
Edere namque Deum mérita
Numine quem rutilante gravis
Omnia virgo venena domat :
Intemcrata pueiia parit....
Tractibus anguis inexpiieitis
Hoc odium vêtus iüud erat,
Virus inerme piger revomit
Hoc erat aspidis atque hominis
Gramme concoior in viridi.
Digiadiabiie discidium,
3 Mère, invoque te roi qui gouverne toutes choses, pour que
Quod modo cernua femincis
!ui qui peut tout nous dirige et nous sauve.