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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0094
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7 A

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

QUELQUES CONJECTURES
SUR
LE SYMBOLISME EXTÉRIEUR DES ÉGLISES, A PROPOS D UNE ÉTYMOLOGIE BIBLIQUE
DU MOT
I.
LES MAGOTS SUR LES TOITS DES ÉGLISES.
Si les études grammaticales n'étaient tombées en une extrême défaveur, il y aurait de cu-
rieuses investigations à faire sur un bon nombre d'étymologies dont la trace peut conduire
à des résultats qui vaudraient bien ceux d'autres recherches plus en crédit. Les mots qui ont
pris droit de prescription à diverses époques sont parfois comme ces médailles longtemps
traitées en simples signes d'échange par des mains distraites, puis écartées comme pièces de
rebut par des observateurs un peu plus sévères (et un peu moins avisés) que le commun des
hommes; mais qui enfin sous le regard de la sagacité savante se transforment un jour en mo-
nument hors de prix. Elles deviennent tout d'un coup la preuve de quelque grand fait long-
temps oublié ou traité de chimère, et l'histoire est obligée d'ouvrir ses rangs pour faire place
aux événements qu'elles révèlent après des siècles d'étourderie ou d'injustice. Seulement, ce
que les monuments numismatiques éclairent le moins,— la connaissance des mœurs, des pas-
sions et des préoccupations humaines, — l'étude critique des langues serait particulièrement
propre à le mettre en lumière si on y portait un esprit d'observation attentive et soutenue par
les autres appuis que présente l'histoire. Que d'iniquités triomphantes, par exemple, que
de conspirations couronnées par le succès, mais réprouvées par la droiture, ont pris pied
dans le langage en attendant le stigmate infamant qu'un scrutateur sévère aurait à leur in-
fliger ! Il est telle expression qui est vraiment une tache pour le siècle où elle a prescrit, et
qui nous rend complices de la légèreté ou des préjugés aveugles de nos prédécesseurs, tant
qu'une main ferme n'aura pas au moins qualifié ses titres primitifs. Ne faisons-nous pas en-
core tous les jours acte d'incurie ou de désaveu pour une véritable gloire nationale lorsque
dans le verbe nous continuons l'œuvre de dénigrement et de persiflage commencée
il y a trois siècles par les envieux de Lambin, l'honneur de l'érudition et de la philologie
française? Si je n'avais à me récuser, n'en pourrais-je pas dire autant du mot
entre autres, d'où un étranger morose pourrait chercher à conclure que la satire a pour notre
patrie des entraînements contre lesquels la vérité est impuissante?
Mais laissons les passions mauvaises de certaines époques, héritage accepté plus ou moins
à la légère par leurs successeurs, et montrons que de nobles et pieux souvenirs sont aussi dé-
 
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