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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0098
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7H MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
mouvoir les masses ; et que les représentations les plus saintes y obéissaient à une distribu-
tion choisie d'avance pour tout l'ensemble. De notre côté, quelque honorable que nous fût une
consultation si précise et si importante, elle ne nous troubla point comme une commission pé-
rilleuse déférée à l'improviste : nous nous étions adressé à nous-même cette question et
d'autres semblables depuis longtemps ; en sorte que nous crûmes pouvoir désigner pour cet
endroit, sans balancer, le triomphe de Jésus-Christ.
Pourquoi cela, et comment l'entendons-nous? On va le voir à l'aide du même prophète qui
nous a fourni l'explication des magots suspendus ou perchés au sommet des églises gothiques.

II.
ORfENTATtON NORMALE D'UNE ÉGUSE.
Quand Ezéchiel raconte * sa mystérieuse vision du temple nouveau et de la cité nouvelle,
où tant d'interprètes ont vu l'Eglise et la chrétienté, il est ramené à plusieurs reprises devant
les diverses portes de l'édifice par son guide ; et à chacune d'elles on lui fait observer les dé-
tails de la construction. Nous n'avons point à le suivre dans l'énumération qu'il fait des pro-
portions et des formes adoptées pour chaque partie, mais l'accord presque unanime des plus
grands commentateurs sur le symbolisme des portails mérite d'être signalé. Il est hors de
doute que le moyen âge y avait puisé des lois qui se reconnaissent dans un bon nombre de
ses constructions les plus graves.
Faisons observer avant tout que l'orientation du temple de Jérusalem était précisément
l'inverse de celle qui a été généralement adoptée par le christianisme ^ Aussi faut-il supposer
que le moyen âge, dans ses emprunts faits à cet endroit d'Ezéchiel, a transporté les caractères

i Ezecli., xL-XLvm.
^ Exod., xxxvni, 13,15, 9-12; xxvii, 9, 11-13; xxvi, 35.
— Levit., xvi, 14.—11 Paralip., iv, 10.—Ezech., for. rit. ; etc.
Ef. IIParalip., xxix,,6.—Ezech.,xi, 1; etc. Josèphe (A/ifiq.l. m,
cap. vi, n. 3; cd. Havercamp, p. 132) dit que le soleil levant
dardait ses rayons par la porte principale jusqu'au sanctuaire.
Dans nos églises, au contraire, tout correspond à une orien-
tation antique dont les traces ont été conservées par le lan-
gage populaire de diverses contrées. Tourné vers l'autel, le
chrétien est censé avoir l'orient devant ses yeux, l'occident
derrière lui, le midi à sa droite, et le nord à sa gauche;
or ce point de vue du monde a été comme consacré dans
l'Egypte, l'Inde et les pays du nord de l'Europe. Cf. Lobeck,
AyfoopA., p. 916, sqq. ; 914. — Fr. Wilford (A^iofi/c reseor-
cAc.s, t. vin, 275, sw.), on tAe .soerrd :^M...P. i, ch. i, n. 2.
- Bed. (?), in Marner, xm, sub lin. (Opp. ed. Basil., t. iv,
178). — Ilildegard. dio. op. ; P. i, vis. n, n. 28 ; et vis.
v, n. 97, (ap. Mansi, Ba/azii Misccd., t. n, p. 348, 389).

Certaines variantes sont bien moins une contradiction qu'une
confirmation de ce même principe. Au lieu de marquer les
points cardinaux d'après la situation de l'homme qui regarde-
rait l'orient, on a personnifié le monde ; ou du moins on a
considéré Dieu comme se manifestant dans le monde à l'homme
qui l'adore. L'orient est demeuré la face de Dieu, mais la
droite a désigné le nord, le sud n'a plus correspondu qu'à la
gauche ; et l'occident s'est trouvé pour ainsi dire mis en dehors
du monde divin. Cf. Lobeck, /. c:f. — Plutarch., de Ls:d. et
(Mr., 32, (ed. Hutten, t. ix, 145). — J. Toll.,7^:gfu. ifmer.
p. 161, not. 16, etc. — Origen., Ezec/aeC homil. i,
n. 14 (ed. Delarue, t. m, 361). — Petr. Chrysol., serm. xx,
De sed. tempesL—Etc.
De même dans la langue liturgique, en divers temps, la gauche
et la droite ont été employées avec des significations absolument
opposées, selon que le point de départ était pris de la droite
du crucifix ou de celle des fidèles ; mais aujourd'hui ce dernier
§ens a prévaiu.
 
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