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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0116
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MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.

de feu s'appellent encore en Danemark des yeux de Tyr; et enfin le jour que le midi de l'Eu-
rope a consacré à Mars, le nord l'a dédié à Tyr.
Mais cette signification est-elle unique? Est-elle même la plus ancienne? D'habiles mytho-
logues ne le pensent pas, et voient dans Tyr un de ces dieux lunaires qui ont tenu une si large
place dans les superstitions des peuples indo-germaniques et Scandinaves.
Pour appuyer cette conjecture on a remarqué que le nom de Tyr, qui exprime l'idée de DfcM,
de rend aussi celle du Or les cornes de taureau étant le symbole le plus
naturel et ayant été le signe ordinaire du croissant de la lune, ne faudrait-il pas voir Tyr dans
certaines représentations du taureau appartenant aux antiquités du nord ? On expliquerait
ainsi le taureau d'airain sur lequel les Cimbres prononçaient leurs serments ; le bœuf à tête
d'homme ciselé sur une corne d'or du musée de Drontheim; la statuette en airain d'un
homme aux cornes de taureau trouvée dans un tombeau danois; la tête de taureau en or dé-
couverte dans le tombeau de Childéric ; celle que le roi des Hérules et des Vandales, Antar,
avait fait, dit-on, représenter sur son étendard; celle qui est entrée plus tard dans les armes
du Mecklembourg et de la Poméranie. *
Mais, sans entrer sur ce point dans de longues discussions où les objections ne feraient pas
défaut s, je me bornerai à rapprocher les mythes correspondants du dieu et de la planète.
Aux peuples tombés, par l'oubli d'une partie des traditions primitives, dans la simplicité
d'une seconde enfance, il fallait une explication quelconque des phénomènes de la nature
exerçant le plus d'influence sur la vie. Ils durent donc interroger l'imagination, à défaut de la
science, sur la constante succession de la lumière et des ténèbres, de la chaleur et du froid.
Le perpétuel antagonisme du jour et de la nuit, de l'été et de l'hiver rappela d'autant plus na-
turellement l'idée de combat que la connaissance des bons et des mauvais anges, dont le genre
humain n'a jamais entièrement perdu le souvenir, permettait à la pensée d'animer toute la
nature; et l'on se représenta les esprits bienfaisants sous les plus beaux traits de la race hu-
maine, et les mauvais sous la forme des animaux les plus redoutés. Ainsi, pour ne pas sortir du
sujet qui nous occupe, les deux astres qui mesurent les années et les mois devinrent des bar-
ques ou des coursiers et des chars lancés dans les airs et guidés par des génies. Et pourquoi
ceux-ci poursuivent-ils sans relâche leur course rapide? Sinon parcequ'ils ont à fuir les
monstres ennemis de la nature. Les phases mensuelles pour la lune, les frimas de l'hiver pour
le soleil, les éclipses pour l'un et pour l'autre ne sont autre chose que les rencontres où les
loups, les dragons., les géants remportent sur leurs ennemis célestes une passagère victoire.
Comme toutes les mythologies lentement formées d'éléments appartenant à diverses races
doivent nécessairement fourmiller de variantes, pour ne pas dire de contradictions, on doit
^ Magnussen, /. c. V. Tyr. France, t. vu, p. 23. Les mythologues sur le taureau solaire,
2 ReL des Gazdoi^, t. i, p. p. Afe'moire^ AwfôyMife.? de Bacchujs, l'Océan, etc.
 
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