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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
t< CO<FIA, mot grec qui veut dire sagesse. H existe dans l'Eglise orthodoxe' une image de la
.SùpAAç, c'est à dire A/ AV/çc.v.vc et c'est pour cela (?) qu'un temple magnifique a été
construit à Constantinople sous le vocable de VopAaty. Cette image de la VopAAx étant extraor-
dinaire, et n'étant pas intelligible pour tout le monde, nous en donnons ici l'explication.
« Pureté d'une opération mettable, vérité de l'humble sagesse, elle a au dessus de sa tête
le Christ, car le cAc/' de la sagesse est le Fils, Verbe de Dieu; et au dessus du Seigneur sont
étendus les cieux, car il a incliné les cieux pour descendre dans une vierge pure. Tous ceux
qui aiment une vie pure, virginale, se rendent semblables à la Mère de Dieu; car ayant aimé
la pureté, elle enfanta le Verbe de Dieu, le Seigneur Jésus ; et ceux qui aiment la virginité
enfantent des paroles (ttcfè%) efficaces : c'est à dire qu'ils instruisent les ignorants.
«La virginité a les traits d'une vierge et un visage de feu ; le feu est la divinité qui consume
les passions de la chair en éclairant une âme pure. Au dessus des oreilles elle porte des ban-
delettes comme les anges s ; car une vie pure rend égal aux anges. Sa tête porte une couronne
royale, parceque l'humble sagesse règne sur les passions. La ceinture qui lui ceint les reins
ligure l'ancienneté. Le sceptre qui est dans sa main indique sa dignité souveraine. Les ailes
d'aigle enflammées annoncent la prophétie qui plane dans les cieux, et la rapidité de l'intel-
ligence : car cet oiseau, qui aime la sagesse, a la vue très perçante ; et quand il aperçoit le
chasseur, il élève son vol au plus haut des airs. De même ceux qui aiment la véritable pureté
de la virginité sont difficilement pris aux pièges du démon.
« De la gauche elle tient un rouleau sur lequel sont écrits des mystères inconnus et cachés,
c'est à dire l'intelligence de la sainte Ecriture. Car les opérations divines sont incompréhen-
sibles et aux anges et aux hommes sans la révélation.
« La lumière dont elle est revêtue et le trône qui est son siège indiquent le repos du siècle
futur. Sept colonnes lui servent d'appui; ce sont les sept dons de l'Esprit saint, dont il a été
dit par Isaïe : ... Z/oypnù & Dicte, os'/u'A & .seq/c.s'.?c, c.sprù éfêttcl/lçc7tcc, & .vclcttcc, c.s'p/'ù
iA? co?McI/, evpfù & /brcc, os'prA orlAwùxrfc (de piété), c.s'pcl/ ùc & DAM. qui nous éclaire.
« Ses pieds sont posés sur la pierre; parcequ'il est dit : A't/r celle pierre je èAlIcttl
Zùy/Me; et ailleurs : il élttè/I /<% pierre de la foi. " *
Toute cette description respire un mysticisme si alambiqué, tellement susceptible d'applica-
tions hérétiques, que Pierre Alexéieff (s'il étaitorthodoxe dans un sens sérieux) pourrait bien avoir
pris le change sur la véritable orthodoxie de /WpA%èe! 7M%mr$cr!^ où il a puisé ces détails.
* On sait que pour les Russes, veut dire à peu souvent surmontes d'une croix au sommet du front. P. Alexéieff
près gu'ec no?: cotAo^qno. Cette traduction, où je ne mets pas donne à cet ornement un nom russe que l'on pourrait tradun r
la moindre mauvaise volonté, me parait ici tout particulière- par o:::os. « On voit, dit-il, la représentation de ces bandc-
ment exacte. Car je soupçonne la peinture décrite par Alexéieff lettes sur la tète des anges : elles ont la forme d'un ruban blanc
d'étre si peu catholique qu'elle serait tout au plus passable aux qui passe sur le front, et dont les extrémités tombent derrière
yeux d'un évêque grec (même schismatique) un peu clairvoyant, les oreilles.
- Ces bandeaux rappellent ceux que nos artistes du quinzième ^ Dans le musée Rounuantzolf.
et du seizième siècles donnent aux esprits célestes, et qui sont
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
t< CO<FIA, mot grec qui veut dire sagesse. H existe dans l'Eglise orthodoxe' une image de la
.SùpAAç, c'est à dire A/ AV/çc.v.vc et c'est pour cela (?) qu'un temple magnifique a été
construit à Constantinople sous le vocable de VopAaty. Cette image de la VopAAx étant extraor-
dinaire, et n'étant pas intelligible pour tout le monde, nous en donnons ici l'explication.
« Pureté d'une opération mettable, vérité de l'humble sagesse, elle a au dessus de sa tête
le Christ, car le cAc/' de la sagesse est le Fils, Verbe de Dieu; et au dessus du Seigneur sont
étendus les cieux, car il a incliné les cieux pour descendre dans une vierge pure. Tous ceux
qui aiment une vie pure, virginale, se rendent semblables à la Mère de Dieu; car ayant aimé
la pureté, elle enfanta le Verbe de Dieu, le Seigneur Jésus ; et ceux qui aiment la virginité
enfantent des paroles (ttcfè%) efficaces : c'est à dire qu'ils instruisent les ignorants.
«La virginité a les traits d'une vierge et un visage de feu ; le feu est la divinité qui consume
les passions de la chair en éclairant une âme pure. Au dessus des oreilles elle porte des ban-
delettes comme les anges s ; car une vie pure rend égal aux anges. Sa tête porte une couronne
royale, parceque l'humble sagesse règne sur les passions. La ceinture qui lui ceint les reins
ligure l'ancienneté. Le sceptre qui est dans sa main indique sa dignité souveraine. Les ailes
d'aigle enflammées annoncent la prophétie qui plane dans les cieux, et la rapidité de l'intel-
ligence : car cet oiseau, qui aime la sagesse, a la vue très perçante ; et quand il aperçoit le
chasseur, il élève son vol au plus haut des airs. De même ceux qui aiment la véritable pureté
de la virginité sont difficilement pris aux pièges du démon.
« De la gauche elle tient un rouleau sur lequel sont écrits des mystères inconnus et cachés,
c'est à dire l'intelligence de la sainte Ecriture. Car les opérations divines sont incompréhen-
sibles et aux anges et aux hommes sans la révélation.
« La lumière dont elle est revêtue et le trône qui est son siège indiquent le repos du siècle
futur. Sept colonnes lui servent d'appui; ce sont les sept dons de l'Esprit saint, dont il a été
dit par Isaïe : ... Z/oypnù & Dicte, os'/u'A & .seq/c.s'.?c, c.sprù éfêttcl/lçc7tcc, & .vclcttcc, c.s'p/'ù
iA? co?McI/, evpfù & /brcc, os'prA orlAwùxrfc (de piété), c.s'pcl/ ùc & DAM. qui nous éclaire.
« Ses pieds sont posés sur la pierre; parcequ'il est dit : A't/r celle pierre je èAlIcttl
Zùy/Me; et ailleurs : il élttè/I /<% pierre de la foi. " *
Toute cette description respire un mysticisme si alambiqué, tellement susceptible d'applica-
tions hérétiques, que Pierre Alexéieff (s'il étaitorthodoxe dans un sens sérieux) pourrait bien avoir
pris le change sur la véritable orthodoxie de /WpA%èe! 7M%mr$cr!^ où il a puisé ces détails.
* On sait que pour les Russes, veut dire à peu souvent surmontes d'une croix au sommet du front. P. Alexéieff
près gu'ec no?: cotAo^qno. Cette traduction, où je ne mets pas donne à cet ornement un nom russe que l'on pourrait tradun r
la moindre mauvaise volonté, me parait ici tout particulière- par o:::os. « On voit, dit-il, la représentation de ces bandc-
ment exacte. Car je soupçonne la peinture décrite par Alexéieff lettes sur la tète des anges : elles ont la forme d'un ruban blanc
d'étre si peu catholique qu'elle serait tout au plus passable aux qui passe sur le front, et dont les extrémités tombent derrière
yeux d'un évêque grec (même schismatique) un peu clairvoyant, les oreilles.
- Ces bandeaux rappellent ceux que nos artistes du quinzième ^ Dans le musée Rounuantzolf.
et du seizième siècles donnent aux esprits célestes, et qui sont