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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0187
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FAUTEUIL DE DAGOBERT. PI. XXVI.

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laires ne diffèrent pas notablement des sièges plus simples que nous venons de décrire. La
seule différence qu'on y remarque c'est que les baguettes sur lesquelles elles reposent sont
courbées en S et justifient ainsi l'épithète d'<xyxLdo7r:&$ que Plutarque leur attribue dans la
vie de Marius (Y.). Cette forme, sans mettre obstacle à ce que le siège se replie sur lui-même,
lui donne plus d'élégance et lui assure en même temps plus de solidité ; on peut alors réduire
les douze montants du siège primitif à quatre seulement. C'est ainsi que nous les montrent
les monuments qui représentent des empereurs assis sur le nous ne doutons pas
que la tradition de cette forme n'ait été transmise à peu près intacte aux évêques du moyen
âge, lesquels ayant été investis par la législation du Bas-Empire de toutes les fonctions propres
aux magistratures supérieures, et particulièrement du pouvoir judiciaire, durent conserver
pour marque de leur juridiction le signe extérieur qui servait à faire reconnaître l'autorité
des juges dans l'organisation traditionnelle de la République.
Nous avons dit plus haut qu'un changement s'était introduit dans la disposition et la déco-
ration des sièges consulaires à une époque comparativement peu éloignée de celle où fut
exécuté le fauteuil de Dagobert. Pour reconnaître l'exactitude de cette observation il suffit de
jeter un coup d'œil sur les nombreux diptyques d'ivoire qui se sont conservés jusqu'à nous.
Le plus ancien de ceux qui nous montrent le consul assis sur sa chaise curule appartenant
à l'année ', est par conséquent de beaucoup postérieur à la victoire définitive du christia-
nisme : il est donc permis de conjecturer que la modification du trône consulaire, qui con-
sistait principalement dans l'addition à ce meuble & c? eut lieu sous
l'influence des idées chrétiennes. Le lion en effet est, dans le langage allégorique de notre
religion, l'emblème de la justice, à cause des deux lions qui formaient les bras du trône de
Salomon, le roi juste par excellence, et des douze lionceaux qui en ornaient les marches-.
J'ai été longtemps à me rendre compte de la manière dont le nouvel ornement s'était com-
biné avec la forme traditionnelle de la chaise curule. Les diptyques consulaires en effet
ne nous offrent jamais qu'une seule face de ce meuble, et l'ignorance des lois de la pers-
pective qui caractérise les artistes byzantins les a contraints à user de subterfuge pour rendre
par le dessin des objets d'une forme compliquée, qui avaient pour eux l'inconvénient de se
présenter de face. Toutefois, après un examen réitéré, la comparaison du diptyque exécuté
pour le consul Astyrius en avec celui qu'on attribue à Stilicon^, mais qui doit,
comme l'a fait justement observer M. Gazzera*, appartenir à Dagalaifus Areobindus, consul
fan 506, nous a fourni le moyen de résoudre le problème. Le premier de ces monuments
' Bcg. X, 18-19. E/ pMda ma/im ^ Gori, Tab. i, p. 129.
E; dModecÙH ôEuUM -SMper-sea? dedoC/de.s</...
ù:de. <7: Torino, 18;%, E", p. 6. (Extr. des Mémoire.? de
2 Gori, t-eE d'p/ycA., T. I, tab. m. p. 5$. fAfa&bnè? de rwm.)
 
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