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BfBLIOTHËQCES DU MOYEN AGE.

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Cependant tes sotitaires d'alors n'avaient nullement pour objet de cultiver leur esprit par
ees études que recommandèrent dans la suite les fondateurs de plusieurs Ordres : uni-
quement occupés de leur sanctification propre, et rarement élevés à la prêtrise, ils pou-
vaient passer leur vie dans une simplicité pieuse, où la prière et le travail des mains rem-
plissaient leurs journées et leur vie'. Mais l'application à la vie chrétienne, toute restreinte
qu'on la suppose, et le soin de se perfectionner soi-meme, pour exclusif qu'il fût, ne pou-
vait être séparé de la lecture des livres saints, et des modèles laissés par les premiers héros
du Christianisme^. L'étude des maîtres de la perfection, des saints Pères, s'y joignait
naturellement; et I on voit qu'à réduire ces bibliothèques au pur nécessaire, on n'en a pas
moins un résultat vraiment sérieux, ne fùt-ce que pour !a quantité. Si vous laites réflexion,
en outre, que, malgré cet état de choses ordinaire, il s'en fallait bien que tous les moines
de ce temps fissent profession d'ignorance =*, vous imagineriez aisément que les écrits
rassemblés par les cénobites d'alors pouvaient se recommander par quelque autre titre
encore que par celui du nombre.
Quant aux égdises et au clergé séculier, dont il a été dit un mot précédemment (p. 48, svv.),
certaines circonstances y nécessitaient et y facilitèrent la formation des bibliothèques.
C'était par exemple la réunion des prêtres de la cathédrale en une même communauté
sous la conduite de l'évêque''; mais surtout les écoles, ordinairement dépendantes des

t. Grand nombre des premiers moines d'Orient étaient
des hommes simples et sans iettres, dont la rudesse et te
fanatisme parfois ne fait rien du tout à la profession mo-
nastique en etle-méme. Mais quant à t'emploi que Heeren,
entre autres (op. c., t. I, 31) fait de son érudition pour mon-
trer, par te témoignage de Libanius (pro fempHs), que ces
moines étaient des oisifs de profession et des emportés,
c'est ce qui approche du comique, ou ptutôt c'est ce qui te
dépasse. Comment donc? Est-ce que tes recherches des
Bénédictins de Saint-Maur, par exempte, et tes ptus gros-
sières déctamations des Protestants contre l'état monasti-
que n'ont pas été contemporaines? Plaisante manière d'é-
crire t'histoire, que de puiser ses titres dans tes ptus décidés
calomniateurs! Mais c'est une toi de notre nature et un
arrêt de la Providence, que tes hommes tes ptus savants et
les ptus distingués du reste, deviennent comme par en-
chantement tes hommes tes ptus communs et tes ptus pe-
tits, quand its tombent sous t'empire des préjugés; et sur-
tout des préjugés anti-chrétiens.
2. Saint Augustin raconte que des courtisans entrant
près de Trêves, chez des sotitaires, y rencontrèrent la vie de
saint Antoine (Cou/'., f.viii, cap. vi). Je parierai plusautong
(§ xi) de cette espèce d'exigence de ta profession religieuse.
Ce qui pourrait faire soupçonner tout d abord que tes
cénobites d'Orient n étaient pas habitueltement des hommes
grossiers, c est que dans rémunération de ce qu'iis avaient
chaque jour sous ta main, des tivres ou des instruments
pour écrire sont tes premiers objets qui se présentent à
l'esprit de Cassien teur imitateur (Cassian., De fnsMC re-
HMnt., tib. )V, c. 13) : " ... Ne verbo quidem audeat quis
dicere atiquid suum; magnumque sit crimen ex ore mona-
chi processisse eodfeem wieum, taètdns meus, grapAmmmeum,
fMwieam meam, etc. " Nous retrouvons encore la trace de
ces antiques usages monastiques de t'Orient vers ta fin du
xm° siecle. Arsène, patriarche de Constantinople, étant dé-
posé par ['empereur Michet Paléotogue (vieil usage byzantin
qui persiste encore à Stamboul), prend congé de ses ctercs

en teur disant (G. Pachymère, tib. IV, c. 7) : a J'emporte du
palais patriarcat ce que j'y avais apporté; mon vêtement...,
et trois pièces d'argent que j'ai gagnées à transcrire un psau-
tier, suivant ta règte monastique. «
3. Outre qu'on vit ptus d'une fois des hommes itlustres
et habites embrasser, comme saint Arsène par exemple, ta
vie cénobitique, l'histoire littéraire a conservé te nom et
tes travaux do plusieurs sotitaires : ainsi Anianus ou An-
nianus, moine d'Égypte, imagina, vers la fin du iv= siècte
ou au commencement du v", un cycte sembtabte à cetui qui
prit depuis te nom de Victor d'Aquitaine. Ce semble être
cetui que tes Arméniens appettent Enanos, et dont ta chro-
nographie aujourd'hui perdue est souvent citée jusqu'au
xin° siècte. Cf. fdeter, Dtttwd&ueA d. CAronoiopfe, t. H, p. 451,
453 et 278. — Syncette, CArow., p. 35. Pour ce qui est des
sciences ptus spéciatement ecctésiastiques, it peut suffire
en ce moment de rappeler Isidore de Péluse, et avant tui
tes deux Macaires contemporains de saint Antoine. D'ail-
leurs, bien que ta cléricature ne fût point nécessairement
unie à l'état monastique, il est certain qu'un grand nombre
d'évêques distingués furent dès tors choisis parmi tes moi-
nes. Cf. ÉMlpcwlM vfC, cap. xiv.—Mabitton, op. e., cap. xv,
xvi (fin du xi°) ; ét n, m-v.
4. Les communautés de chanoines ou de ctercs vivant
en commun dans l'Église tatine (monastères épiscopaux)
remontent pour te moins au iv" siècte. On tes trouve
sous saint Eusèbe de Yerceit (368-370), sous saint Martin
de Tours (371-400); et à Hippone, sous saint Augustin. Au
moyen âge, leur organisation fut réglée par Chrodegand,
évêque de Metz (760-769), mais cette institution ne parait
pas avoir jamais cessé entièrement, depuis les exemples
donnés par le iv° siècle (Cf. Lingard, AnfùyMit. o/'fAe tmgdo-
saæoH CAm-cA.. ch. 2; et passbu). Huhkopf ainsi que Hee-
ren conviennent que ta désuétude de ta vie commune parmi
tes chanoines, vers te xi° siecte, eut une influence extrême-
ment fâcheuse pour tes études. Cf. Nardi, De' Pm-rocAf,
ptMM'm. —Thomassin. — Binterim. — Ferraris.— Durr,etc.
 
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