Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
65

BIBLIOTHÈQUES DU MOYEN AGE.
bres du bas empire, paraissent avoir été celles de l'Archipel, durant le neuvième siècle: à
à à L<?y&<y*, dans l'île de L/hù, soustraites peut-être par leur isolement aux
fureurs des préfets iconoclastes du vin" siècle"; et sur le continent, dans les monastères de
Thessalie appelés dans celui du <S^7æo?? en Morée, et dans ceux du Æo?!ê-
où les religieux de diverses langues commencèrent à s'établir en grand nombre
durant les ix° et x" siècles. Depuis que je rédigeais ces pag*es, la presqu'île monastique de
Macédoine a été visitée par plus d'un voyag'eur; et quelques textes utiles nous sont venus
de là, quoique les hôtes y soient généralement assez peu communicatifs des parchemins
que le moyen âg*e leur a laissés.
La continuation de cet article exposera les moyens auxquels on eut recours pour rassem-
bler des collections de livres dans ces temps difficiles. Après quoi, nous verrons de quels
ouvrag-es se composaient ces collections; et, s'il est vrai que l'érudition et la science profanes
en fussent bannies, ou n'y fussent admises que par une sorte de rare exception.


Difficultés qu'il fallait vaincre pour former des bibliothèques au moyen âge, et indication générale des moyens em-
ployés pour y réussir (transcription et recension). — Emplois dont l'office spécial dans les communautés était de
veiller sur la bibliothèque et d'en prendre soin. — Détails sur les ressources imaginées pour former des collections
de livres : donations et achats, communications avec l'étranger (prêts, échanges et envois lointains ; recours à Rome
en particulier, et généralement à l'Italie). — Transcription.

XIII.


i le seul fait de l'existence des bibliothèques au moyen âg*e semble
pouvoir justifier les moines du reproche d'igmorance, ne nous
paraîtra-t-il pas qu'ils devaient porter l'amour de la science jus-
qu'à une sorte de passion, quand nous réfléchirons aux ressources
qu'il leur fallait employer pour se procurer le moindre de ces vo-
lumes Dans un temps où l'imprimerie n'existait pas, l'unique

rent bien tenus et en fort
bon ordre. Mais, en 1783,
deux ou trois mille ma-
nuscrits anciens y avaient
, été livrés au feu par res-
pect ; attendu que, gâtés
comme ils l'étaient par
l'humidité, on avait pré-
tendu leur sauver le triste
sort de traîner dans les
rues. Les Juifs modernes
ont souvent le même res-
pect pour leurs vieux li-
vres , et les enterrent afin de leur épargner toute profana-
tion.
D. Montfaucon avait formé le projet d'aller lui-même avec
plusieurs confrères examiner les bibliothèques du Mont-
Athos. Privé de cet espoir, il voulut au moins tracer le plan
qu'auraient à suivre ceux qui seraient plus heureux. Cf.

Mercure de Fruwce, janvier 1743; et fVoMvenu CAofæ de piè-
ces.... (par De la Place), t. LXVIl, p. 131, svv.
D. Thuillier, le traducteur de Polybe, sollicita l'autorisa-
tion de faire un voyage au Levant pour des recherches du
même genre. Depuis lors plusieurs missions scientifiques
ont été données pour cela par nos ministres modernes : mais
le temps et les hommes avaient déjà fait bien des ravages.
1. Heeren, op. c., i, 83.
2. Sur le vandalisme de Constantin Copronyme, et de ses
préfets, cf. Theophan., p. 371, 373, 373, etc.'— Cedren., p.
484, 466. En citant les auteurs byzantins, c'est ordinai-
rement à l'édition de Paris que j'ai recours.
3. Écoutons Muratori, qui avait assez étudié le moyen
âge pour être reçu à l'apprécier : « Nos felicitate sæcu-
« lorum nostrorum intlati, socordiam ac ignorantiam ve-
<< terum fortasse miramur; etiam iis insultamus, quod
« illorum foret in litteraria re tam curta supellex. Verum
« meminisse quoque decet.., etc. " Cf. aMtùyMitntes ftuKe.
medii ævi, t. Hf, col. 834.

!v. — 0
 
Annotationen