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MÉLANGES DARGHÉ0L0G1E.

se présenteront à nous dans la suite. Le nom encore conservé par les mar-
chands de livres anciens en Allemagne (A?ù?'y?/a?j, date de plus haut que le moyen âge, puis-
que les bibliothécaires et les copistes sont indiqués par ce titre dans les lois des empereurs'
et dans Juvénal. Il n'est pas besoin de s'étendre sur les mots cAaTVù/rayAMy,
c/iarùz/an'My, TM/arà/.S', cAarfojdAy/d'dr, ycrmMTZMy, et AcrÙMn'M.q ou.^crAc/'MÙ/.r, etc. Mais ceux-ci:
et ou c?/.s7o.s' .SHC/v;rù' (ou encore CMy/e? tout simplement),
MCfMJa, ar?ManM^ .sv-créJarxM.s', eùwù'ayeAa et cbi/Vù/reAr;, etc., qui semblent indiquer plutôt un
sacristain ou trésorier de l'église, ne s'expliquent que par les faits indiqués précédemment
dans les lois de Justinien", et par l'importance naturellement donnée à la partie ecclésias-
tique^ de la bibliothèque, chez tes clercs réunis en communautés. Ainsi la meme per-
sonne était le plus souvent chargée des trésors de l'église, et des livres; et une particularité
semblable, c'est que le chantre réunissait communément aux fonctions naturelles de son of-
fice celles de bibliothécaire : en sorte que leyré/i?? (féy/Mr, pour ainsi dire, et le juré/!?? & ^2-
étaient, la plupart du temps, désignés par un seul et même titre, celui d'an?2%n'My L
Ce cumul de charges sous une même dénomination paraîtra bien plus embarrassant peut-
être, quand on trouvera l'office de cellérier adjoint à celui de bibliothécaire, ou en contact
avec lui. La règle de Tarnade (ou Tarnante), c'est-à-dire de l'abbaye de Saint-Maurice
d'Agaune, fournit un exemple de cette singularité (vi° siècle). K Qui erJ/aWo wJ co^'cz^My
« præponuntur, sine murmuratione serviant fratribus. Codices qui extra horam petierint,
(( non accipiant ; et qui apud se habuerint, amplius quam constitutum est retinere non au-
« deantL 3 Cette association, bizarre en apparence, d'attributions assez diverses, venait
de ce que l'approvisionnement de la bibliothèque pour le matériel (parchemin, plumes, re-
liures, etc.) appartenait naturellement à celui qui avait au dehors le soin des autres achats
communs 7; d'où naissait parfois une sorte de conflit entre les prétentions des officiers divers
de la communauté ainsi mis en contact. Nous en retrouvons une trace six siècles plus tard,
dans un règlement de Robert, abbé de Vendôme" : K In hoc Vindocinensi cœnobio hactenus

1. Cod. Theodosian., lib. xiv, tit. 9; et Gothofred., Com-
Mîewfar. ad. h. !. Le marquis Scipion Mattéi (Præ/'. ad opp.
S. UîtarM, Veronæ, 1730) restreint beaucoup le sens du
mot awllgMaWMS. Si l'on veut connaître avec quelque détail
le mobilier d'un copiste à ces époques, on peut consulter
d'Agincourt, Pelutare, planches, xLvtr, 7; xnx, 1; Lxxxi, 1;
cvi, 5. Cf. Petzholdt, Awzrfger der ÆlMMfTteAtM'ssewscàa/ï,
1845, p. xv-xxviij. — Serapeum, 1843; p. 17. svv.
Je trouve indiquée, dans un sacramentaire de Corbie, une
bénédiction pour le Scriploriam et ses laborieux habitants.
2. Sur plusieurs de ces titres du bibliothécaire, voyez :
Nardi, Del pan-ocM (Pesaro, 1830, 2 vol. in-4°), t. H, cap.
28; ouvrage digne d'être plus connu, et qui renferme d'im-
portants détails sur les matières d'érudition ecclésiastique.
— Thomassin, Æcelesü'æ disciplina, 1.1, 1. 11, c. 103-106. —
Blume, Ho- HaHcnm (Einleitung).SeriwiariMS, lorsqu'il y avait
lieu de distinguer, désignait spécialement le conservateur des
livres ecclésiastiques. Cf. !sidor.,OWpm.,xx,9.Voyez encore
Sohœttgen, Hisioria H&mriorMwi ei MAHopoIaram, cap. 4; il
fait remarquer que le nom de MAiiopoia a été donné par-
fois à des bibliothécaires et à des copistes non gagés.
3. Voir supra, p. 32.
4. Voir p. 49 et 39, supra; et Würdtvvein, iVora snAsidia
dipicmai., t. 1 p. 212, sq. Du reste nous aurons à revenu-
sur ce point dans notre seconde partie.

3, Si j'avais le temps de mettre en ordre un mémoire
déjà grossoyé sur le chant et les chantres au moyen âge, je
pourrais m'étendre davantage à ce sujet. Ici, c'est déjà
beaucoup de détails pour un fait purement accessoire,
dans un travail où tout autre chose réclame notre attention.
6. ReguL TarwateMS., cap. 22; ap. Lecointe, Annales
eeclesMsHci PraMCOfMwt. A. 336, n° 221. J'ai rapporté le
passage en son entier pour qu'on n'y soupçonnât point de
malentendu, et que l'on y reconnût bien la charge du biblio-
thécaire.
7. Régula reform. monast. mellic. (ap. Du Cange, V.
scripturale) : " Item ipse (vesHarlns) chartas, scripturalia,
c pennas,... et cetera hujus modi habeat. H A Fulde, au
xn° siècle, sous l'abbé Marquard, Éberhard rédige le car-
lulaire « Dudone cellerario membranas subministrante " ;
et ce même cellérier est désigné comme ayant transcrit un
missel, un lectionaire et un évangéliaire : livres qui n'é-
taient confiés ordinairement qu'à des aMt^Malres d'élite.
Cf. Ziegelbauer, t. I, p. 486.
8. RoAerM a&AaMs wndocMMnsls deerefum pro MMlotAeea
(A. 1186), ap. Martène, Thésaurus aweedoef., t. I, col. 445.
Le cellérier, étant mis chaque jour en communication
avec le dehors par ses fonctions habituelles, avait seul
toutes les facilités nécessaires pour procurer l'agrandisse-
ment de la bibliothèque. Aussi, dans les monastères de
 
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