BIBLIOTHÈQUES DH MOYEN AGE.
73
(( fuit consuetudo quod quando aüquem librorutn lig*ari oportobat, cellerarius et camera-
« rius' expensas tribuebant; sed quia inter eos contentio oriebatur quantum quisque præ-
« bere deberet, librorum ordo negdig-ebatur; nec novi Eebant, nec ut decebat veteres corri-
« g'ebantur. H
Le bibiiothécaire ou car c'était son titre !e plus ordinaire, avait sous lui les
copistes ou écrivains, appelés assez communément auditant, mais que l'on trouve dési-
gnés aussi par le nom de ca??.Cê//a?A, .scriéte, e/aii'/a/arh', /tAraivt, Rotarn', arcAæoyra/j/it, éz'éAa/o-
etc.; titres ordinairement affectés à ces écrivains en sous-ordre. Hors des communautés,
ces dénominations changeaient. Les écrivains, secrétaires, copistes des princes, sont souvent
nommés i/7'dp/?3a?22, .s'cnéoaas', ._scf''éaalt''S', -S'éitfaaih', etc.; mats surtout capd/Zani, soit à cause de
l'idée de généralement attachée alors à celle d'homme lettré, soit parce qu'ils étaient
chargés principalement des livres liturgiques comme tâche de premier ordre.
t chef des aMtt'yaarM, le bibliothécaire propre-
ment dit, on conçoit aisément que ce devait
être un homme de choix ; il était à la fois
secrétaire principal ou archiviste, et historio-
graphe. A la cour des rois, surtout chez les
Carloving'iens, le chancelier (a?'c/aca?ice//a?iM.?
ou a?Y7a'é'a/ie//aaa.s') et le bibliothécaire étaient
souvent un même personnage b Le bibliothé-
caire de Charlemagne, Gerward avait en même
temps l'intendance des bâtiments de l'empe-
reur* et la charge des constructions de la
cour. La richesse et la beauté d'une foule de
manuscrits doit nous faire comprendre que
l'on en remit le soin principal à des artistes.
Nous en reverrons des exemples encore, mais,
bien que ce fait mérite, ce semble, d'être si-
gnalé à ceux qui s'occupent de recherches sur
l'histoire de l'art, je n'ajouterai à mon indi-
cation qu'un seul trait. La chronique de Saint-
Hubert des Ardennes ' cite, parmi les moines
Saint Pacôme, c'était i'ëconome qui avait aussi le soin des
iivres ; mais ii est probable que sa comptabilité n'était pas
très-absorbante. Cf. MabiHon, Étades monaetlgnee, 11° Par-
tie, c. xxi; et V Partie c. 11. — Item, AA. SS. O. S. R,
sæcui. v, p- 393, sq.
1. Caméra, seton Onofrio Panvini (fnterpretatlo voenm
eecleslaetlcarMm), parait, avoir désigné le trésor de l'ÉgUse
ou la sacristie i camerarlns correspond donc ici à armarlae.
Par extension, ce titre devint synonyme de arearlne, tAe-
sanrarlns, syndlcns, dlspensafor, œcoHomMs (parfois ycono-
MMs); cf. Nardi, 1- c. C'est peut-être cette dernière accep-
tion qui aura donné lieu à 1 expression caméralletlqne, em-
ployée par les Allemands pour désigner l'ensemble des con-
naissances nécessaires dans 1 administration des finances.
A Rome, il semble que le prlmtcerlns fut jadis à peu
près ce qu'est actuellement le RlMlotecarlo dl S. CAtesa. Cf.
Cenni, apud Zaccar., Raccolta, t. XIV; Diss. m. (p. 67-94).
2. Voyez les statuts de Jaymc n, dans les Acta eawetornm,
jun. ni, p. xLvm, A.
3. Cf. Klemm, op. e. —Goldast, Reram alamannlcarnm
scrlptores, 1.1. Gloss, ad ÉAAeAardt, cap.—xi. Thomassin, 1. c.
4. Cf. Duchesne, Rlsfor. /rawcorMm scrtptor., t. H, p. 63f.
— CAaneeller et RUllotAécalre n'auraient pas toujours été
la même chose, si la liste donnée dans les .Éléments de
paléoyropAle est bien exacte, ce que je n'ai pas le loisir de
discuter ; cette liste du moins montre suffisamment que les
chanceliers étaient ordinairement des hommes d'église,
très-souvent même évêques ou abbés. De même pour les
notaires publics. Voir Masdeu, Rletorla erlD'ca de Æspana,
xin, p. 827. — Goldast, Afnmnnn. R. Script!., t. 11, P. n,
in principio. — IV. Traité de diplomatique, t. Il, p. 423,
429, 435, etc.
5. CAronleonandayln. in Ampllsslm. Coll., t. IV, col. 923.
D'autres exemples pareils se retrouveront cà et là.
iv. — tO
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(( fuit consuetudo quod quando aüquem librorutn lig*ari oportobat, cellerarius et camera-
« rius' expensas tribuebant; sed quia inter eos contentio oriebatur quantum quisque præ-
« bere deberet, librorum ordo negdig-ebatur; nec novi Eebant, nec ut decebat veteres corri-
« g'ebantur. H
Le bibiiothécaire ou car c'était son titre !e plus ordinaire, avait sous lui les
copistes ou écrivains, appelés assez communément auditant, mais que l'on trouve dési-
gnés aussi par le nom de ca??.Cê//a?A, .scriéte, e/aii'/a/arh', /tAraivt, Rotarn', arcAæoyra/j/it, éz'éAa/o-
etc.; titres ordinairement affectés à ces écrivains en sous-ordre. Hors des communautés,
ces dénominations changeaient. Les écrivains, secrétaires, copistes des princes, sont souvent
nommés i/7'dp/?3a?22, .s'cnéoaas', ._scf''éaalt''S', -S'éitfaaih', etc.; mats surtout capd/Zani, soit à cause de
l'idée de généralement attachée alors à celle d'homme lettré, soit parce qu'ils étaient
chargés principalement des livres liturgiques comme tâche de premier ordre.
t chef des aMtt'yaarM, le bibliothécaire propre-
ment dit, on conçoit aisément que ce devait
être un homme de choix ; il était à la fois
secrétaire principal ou archiviste, et historio-
graphe. A la cour des rois, surtout chez les
Carloving'iens, le chancelier (a?'c/aca?ice//a?iM.?
ou a?Y7a'é'a/ie//aaa.s') et le bibliothécaire étaient
souvent un même personnage b Le bibliothé-
caire de Charlemagne, Gerward avait en même
temps l'intendance des bâtiments de l'empe-
reur* et la charge des constructions de la
cour. La richesse et la beauté d'une foule de
manuscrits doit nous faire comprendre que
l'on en remit le soin principal à des artistes.
Nous en reverrons des exemples encore, mais,
bien que ce fait mérite, ce semble, d'être si-
gnalé à ceux qui s'occupent de recherches sur
l'histoire de l'art, je n'ajouterai à mon indi-
cation qu'un seul trait. La chronique de Saint-
Hubert des Ardennes ' cite, parmi les moines
Saint Pacôme, c'était i'ëconome qui avait aussi le soin des
iivres ; mais ii est probable que sa comptabilité n'était pas
très-absorbante. Cf. MabiHon, Étades monaetlgnee, 11° Par-
tie, c. xxi; et V Partie c. 11. — Item, AA. SS. O. S. R,
sæcui. v, p- 393, sq.
1. Caméra, seton Onofrio Panvini (fnterpretatlo voenm
eecleslaetlcarMm), parait, avoir désigné le trésor de l'ÉgUse
ou la sacristie i camerarlns correspond donc ici à armarlae.
Par extension, ce titre devint synonyme de arearlne, tAe-
sanrarlns, syndlcns, dlspensafor, œcoHomMs (parfois ycono-
MMs); cf. Nardi, 1- c. C'est peut-être cette dernière accep-
tion qui aura donné lieu à 1 expression caméralletlqne, em-
ployée par les Allemands pour désigner l'ensemble des con-
naissances nécessaires dans 1 administration des finances.
A Rome, il semble que le prlmtcerlns fut jadis à peu
près ce qu'est actuellement le RlMlotecarlo dl S. CAtesa. Cf.
Cenni, apud Zaccar., Raccolta, t. XIV; Diss. m. (p. 67-94).
2. Voyez les statuts de Jaymc n, dans les Acta eawetornm,
jun. ni, p. xLvm, A.
3. Cf. Klemm, op. e. —Goldast, Reram alamannlcarnm
scrlptores, 1.1. Gloss, ad ÉAAeAardt, cap.—xi. Thomassin, 1. c.
4. Cf. Duchesne, Rlsfor. /rawcorMm scrtptor., t. H, p. 63f.
— CAaneeller et RUllotAécalre n'auraient pas toujours été
la même chose, si la liste donnée dans les .Éléments de
paléoyropAle est bien exacte, ce que je n'ai pas le loisir de
discuter ; cette liste du moins montre suffisamment que les
chanceliers étaient ordinairement des hommes d'église,
très-souvent même évêques ou abbés. De même pour les
notaires publics. Voir Masdeu, Rletorla erlD'ca de Æspana,
xin, p. 827. — Goldast, Afnmnnn. R. Script!., t. 11, P. n,
in principio. — IV. Traité de diplomatique, t. Il, p. 423,
429, 435, etc.
5. CAronleonandayln. in Ampllsslm. Coll., t. IV, col. 923.
D'autres exemples pareils se retrouveront cà et là.
iv. — tO