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MÉLANGES D ARCHÉOLOGIE.

distingués de cette abbaye durant le xt° siècle, le préchantre' Foulk, également habile
en architecture et pour l'enluminure des lettres capitales: «Futconem præcentorem...,
K in illuminationibus capitalium litterarum et incisionibus lignorum et lapidum peri-
a tum°. B
Quoi qu'il en soit, la charge de bibliothécaire était une commission extrêmement hono-
rable. Le célèbre historien Luitprand, évêque de Crémone, obligé de s'expatrier, avait été
bibliothécaire à Fulde" durant son exil; et l'on pourrait citer plus d'un autre homme illus-
tre qui fut revêtu de ces mêmes fonctions*: tels que, à Constantinople, Georges Pisidès
(vf siècle), Nicéphore Grégoras (xtv° siècle), et bien d'autres dont les noms se représente-
ront plus tard. Je me serais étendu sur la considération attachée à cette charge, si je n'a-
vais l'intention de traiter ce sujet dans une autre circonstance; je n'en dirai donc qu'un mot
en ce moment. Le eAarfo/j/ty/djr ou de l'Eglise de Constantinople" avait outre le
dépôt des archives, etc., une juridiction ecclésiastique si étendue, qu'elle le faisait qualifier
de pafnarc/te,- et à ces attributions répondaient certaines marques d honneur
tout à fait spéciales : à lui appartenait, avec la nomination aux bénéfices séculiers et régu-
liers, l'examen de ceux qui se présentaient pour les ordres, etc. A Rome, le bibliothécaire
du pape était d'ordinaire un cardinal-évêque L
Dans les communautés ecclésiastiques, l'intendance des livres était souvent confiée au
da? éAt&yas, si je puis m'exprimer ainsib La suite nous fera rencontrer plusieurs allu-
sions à ces usages qu'il doit suffire d'avoir signalés une fois pour toutes.

t. H n'est plus besoin de rappeler désormais la réunion
à peu près constante de l'office de chantre avec celui de
bibliothécaire. Dans tes Chapitres, c'était te chantre aussi
qui était écolàtre.
2. Je crois pouvoir traduire ce dernier éloge par : maître
en cowsh'McfMHS soif pour fa eAarpenfe, soft pour ht eoape des
pierres, c'est-à-dire architecte; comme les Allemands di-
saient tailleurs do pierres (sfeinmefz), pour désigner les
Erwin de Steinbach et les topes de Strasbourg, de Cologne
devienne, de Zurich. Cf. Stieglitz,GeseA. d. DaaAMnsf, 3" par-
tie. — Guglielmo délia Valle, Sforia def dwomo di Orviefo :
Afapfsfer fapfetam, mapisfer ad Rapides seAafpendos, seaipfor
fapfdam, nreAMMngMfer fopiæ et martfii, etc. C'est ainsi que
l'histoire des sciences et celle des arts se trouvent liées
dans ce sujet. Les miniatures si élégantes et si délicates
des manuscrits n'étaient qu'une forme du talent de ces
hommes si multiples, qu'on me passe cette expression : à
la fois miniaturistes, et peintres à fresque, comme le domi-
nicain Jean do Fiésole ; orfèvres , joailliers et facteurs
d'orgues, comme S. Dunstan; modeleurs, fondeurs, archi-
tectes, etc., tout cela sans cesser d'être littérateurs, théolo-
giens, écrivains, prédicateurs, administrateurs : comme
Fulbert et saint Bernward d'Hildesheim, ou même hom-
mes d'Ëtat, comme Suger. Cf. Fuessli, DiefiowMire des
artistes. — DfoprapAfe anfuerseffe, art. Gui de Sienne, saint
Godehard, Hugues de Montierender, Roger moine de Reims,
etc. On ne lira pas les aperçus que renferment ces courtes
notices, sans regretter que M. Émeric David ait abandonné
en quelque sorte, apres de tels essais, une carrière où il
en avait précédé tant d'autres qui sont loin de l'avoir égalé
depuis.
A vrai dire, comme le montre Théophile (Dfeer.saraîH
arfiam scAedufa), un artiste du vieux temps ne se cantonnait
pas dans ce qui s'appelle aujourd'hui spéciale; il était

orfèvre, bijoutier, joaillier, musicien, peintre de fresques
et de miniatures, architecte, etc. :1e tout sans une certaine
perfection de détails, mais avec une large compréhension
de l'ensemble. On ne voit pas d'ailleurs que la culture de
diverses aptitudes ait gâté le talent de Léonard de Vinci, de
Raphaël même (dit-on) ou de Michel-Ange, etc.
A Bourges, en l.ïlh, !.ï22, etc., Guillaume Dallida uerrf-
m'er et pfnetre est chargé à la fois de rhabiller les rerrines
et de faire les Apsfoires, vignettes et lettres d'or au livre de
l'épfsfofffer et de l'éuaMpefffer du grand autel (comptes de
l'œuvre, extraits du baron de Girardot).
3. Klemm, op. c. — Ziegelbauer, H. LO. 8. B. t. !,
p. 486, etc.
4. Cf. Nardi et Thomassin, L e. passim.
3. Cf. Poleno, Sapptemenf. ad Gronoo. et! Græv., 1.1. De
areAiofs, cap. xv. —Codinus, De o^effs... passim. —Nardi,
L c.— Cancellieri, op. e., syntagm., p. 4, c. 10.
6. Ciampini en a publié une liste dont la continuation
jusqu'à nos jours enregistrerait des noms que nos descen-
dants se rappelleront à jamais, en raison de ce que la
science doit à plusieurs d'entre eux.
7. 11 a été dit un mot précédemment sur les classes éta-
blies dans les chapitres et les monastères. Le scAofasffeas, ou
écolàtre (seAofasfer, mapfster scAofaram, eapat scAoAr, eapi-
scofas, etc.), dont le titre, changé plus tard en celui de fAéo-
fopaf, s'est maintenu encore sous ces deux formes dans
plusieurs églises, était celui qui en avait la direction ;
et sa charge était si fort en honneur, qu'on la trouve quel-
quefois désignée par l'expression de major eapitafi. Me
serait-i! permis de faire observer que cette question, trop
peu étudiée, des écoles ecclésiastiques au moyen âge,
pourrait bien avoir échappé aux continuateurs de l'Dfsfofre
ffttérafre de fa France, lorsqu'ils se croient fondés à dire,
d'après Lebeuf, que la ville d'Auxerre avait une école pu-
 
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