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A propos de décorations, nous devons dire que sur les
flancs de ce baslion] sucré "s'enroulaient des allégories
caramélées; toutes sortes d'écussons anacréontiques ta-
pissaient sa croûte, où des inscriptions et des devises
pralinisées se relevaient en bosse. Quel spectacle et com-
me un semblable monument doit donner aux étrangers
une haute idée de la grandeur du peuple britannique!
En voyant ce gâteau, certainement le roi de Prusse aura
compris la nécessité de vivre en bonne intelligence avec
l'Angleterre.

En commençant cet article, nous voulions tracer une
rapide revue des autres brioclies morales qui ont signalé
les fêles du baptême; la plume propose, mais le sujet
dispose. Nous ne pouvons faire ce que nous voulions.
Toutes les autres brioches administratives disparaissent
devant l'écrasante beauté de cette brioche matérielle. La
pâte l'emporte sur la parole, le sucre sur le discours., le
chocolat sur la cérémonie, le caramel sur les réceptions.
Il n'y a plus rien, ni roi de Prusse, ni prince de Galles, ni
reine d'Angleterre, ni lord Wellington, ni prince Ester-
hazy.... il n'y a qu'une brioche.

Cette brioche engloutit tout. Les trois royaumes dan-
sent sur un gâteau.

Et puis., comment se pourrait il que nous ne fissions
pas comme le Morning-Chroniclc, le Morning-Hérald,
le Morning-Postcl autres Morning britanniques, qui tous
entonnent un chant de triomphe k propos de la brioche,
questions à l'ordre du jour lui cèdent toutes le pas.
ymne de jubilation retentit du titre à l'annonce en
sur le ventre du premier-Paris de Londres et de
A bas la polémique ! enfoncé la discussion !
et torys restent confondus devant la splendeur de
de puissance nationale,
deux fougueux partis ne se menacent plus dure-
et ne gardent plus de dent l'un contre l'autre... Ils
n'ont d'yeux que pour la brioche, et voudraient n'avoir
de dent que pour elle aussi.

Les imprimeurs de Paris, justement alarmés de la con-
damnation de M. Lange Lévy, leur collègue, dans l'af-
faire du Charivari, viennent de publier une déclaration
signée par tous les chefs des principales maisonsuie cette
honorable industrie. La question de la responsabilité des
imprimeurs y est complètement traitée dans l'intérêt des
signataires, sous les points de vue matériel et moral. La
presse entière, y compris même le Journal des Débats,
donne son adhésion à ce document. On°peut donc con-
sidérer comme définitivement condamnée cette odieuse
tentative du cabinet Guizot; ce qui n'est pas, du reste,
une raison pour qu'il ne la renouvelle point dans quel-
ques jours.

Voyez pourtant quels amers démentis reçoit de toutes
parts ce ministère qui se prétend sage, libéral et modéré.
Il comprend si bien la liberté de la presse qu'il a déjà
réussi à soulever contre lui tout ce qui tient, comme
source ou comme instrument,à la propagation de la pen-
sée. Les journalistes ont fait une Déclaration collective,
les écrivains littéraires ont fait une Déclaration collective,
les imprimeurs font une Déclaration collective, et bientôt
les libraires, mis en cause dans la personne de M. Souve-
rain cité pour le 12 février avec M. Luchet devant la
cour d'assises, feront une Déclaration collective. Il faut
convenir, — ou que le cabinet Guizot ment bien effron-
tément lorsqu'il se prétend animé d'intentions loyales et
tout k fait éloigné des pensées d'intimidation, — ou que
les auteurs de ces Déclarations, journalistes, hommes de
lettres, imprimeurs, libraires, de toutes les opinions et
de toutes les nuances, ont été tout à. coup atteints d'une
singulière manie, eux qui se croient ainsi menacés lors-
qu'on ne songe aucunement à mal a leur égard. Il est
clair, en effet, que si un incroyable vertige d'alarme ne
s'est pas subitement emparé de tous les producteurs et les
propagateurs de la pensée écrite, le ministère du Vingt-
Neuf-Octobre doit être proclamé un hardi menteur, un
dangereux brouillon et un intimidateur de la pire espè-
ce, de l'espèce hypocrite et sans foi.

Nous avons a enregistrer, ce soir encore, une de ces énor-
mes condamnations qui font désormais partie de l'arsenal
de torture meublé par le Vingt-Neuf-Octobre à l'encontre

de la presse indépendante. La Mode succédait aujourd'hui
au Charivari à la cour d'assises, et M. Edouard Proux,
son imprimeur, occupait la place chaude encore de M.
Lange Lévy. Accusé par M. Hébert en personne, le gé-
rant, malgré une habile plaidoirie de Me Berryer, a été
déclaré coupable par le jury de 1842 et condamné à deux
ans de prison et six mille francs d'amende. L'impri-
meur, aussi déclaré coupable en dépit de l'unanime ré-
probation dont la condamnation de M. Lévy a été l'objet,
s'est vu infliger trois mois de prison et deux mille francs
d'amende.

Il est grand temps que ce déplorable ministère tombe et
emporte aveclui son système sauvage; il a accoutume trop
la nation k la haine et au dégoût, et ses successeurs au-
raient trop à faire pour nous en déshabituer.

US FRÈRE EST UN CHICARD DOME PAR LA NATURE.

Le notaire Lehon a été condamné k cinq ans de prison ;
dans cinq ans, ce sera légalement un honnête homme.
M. Dupoty a été condamné k cinq ans,de détention ; dans
cinq ans, M. Dupoty sera toujours un homme légalement
dangereux, car la haute police l'entourera de sa surveil-
lance. Cette surveillance n'aura point lieu k l'égBrd de
M. Lehon. C'est bien fait : ce n'est pas pour rien qu'on
a inventé la justice distributive.

« Sainte Pudeur, priez pour eux! »

C'est ainsi que le Charivari terminait un article où il
était raconté comment M. et Mme Lehon, ambassadeurs,
avaient paru et dansé au bal de la cour, le soir même du
jour où M. Lehon, le notaire, avait été condamné comme
escroc par le tribunal correctionnel, et pendant que les
créanciers dudit se proposaient d'intenter telles actions
que de droit contre l'ambassadeur, son frère.

Eh bien, le Charivari avait tort : au lieu de blâmer il
aurait dû applaudir. Ce trait rappelle la fermeté antique.
Un homme qui danse la veille d'une poursuite n'est pas
un homme ordinaire; un ambassadeur qui se préoccupe
d'une qucue-du-c"i:at hpaur.oup plus que de la flétrissure
de son plus proche parent peut passer à bon droit pour
le Brutusde la contredanse.

L'histoire ancienne offre des exemples d'un pareil
stoïcisme.

Nous avons parlé de Brutus. Brutus immolait son fils
k l'amour delà patrie; il l'aurait immolé a l'amour d'une
pirouette, si cette pirouette avait dû sauver la patrie. M.
Lehon sauvait la Belgique.

Qui n'a entendu parler de Philopémen ordonnant à ses
amis d'arracher le javelot resté dans sa blessure? Qu'est-
ce que Philopémen auprès de M. Lehon, criant à l'or-
chestre des Tuileries : « En avant la musique ! »

Faut-il parler ici d'un autre Brutus exhortant sa femme
Porcia à mourir, et de Porcia, digne fille de Caton, ré-
pondant k son mari, après s'être, au préalable, percée de
son poignard : « Cela ne fait point de mal. » J'aime mieux
M. Lehon disant k Mme Lehon : « Dansons la gavotte,
ma femme, « et Mme Lehon répondant avec un rire
charmant : « Nous pourrons pousser jusqu'au galop, mon
bon ami. »

Quoi qu'il en soit,il est avéré que la cour des Tuileries
a reçu k son dernier bal le couple ambassadeur.il paraît,
comme nous l'avons déjk dit, que le cercle de la rue de
Grammont a été plus difficile.

Pour vous expliquer l'importance diplomatique de
l'ambassadeur de Belgique, il faut vous dire que M. Le-
hon est le mari de Mme Lehon; c'est son plus beau titre.
Mme Lehon est une très gracieuse femme qui a de l'esprit
pour deux. Si M. Lehon avait seulement de l'esprit pour
un, le couple aurait de l'esprit pour trois, ce qui ne se
serait jamais vu dans un ménage de diplomate.

Mais il n'y a pas de trinité en deux personnes.

Les chancelleries européennes ne connaissent comme
représentant de la cour de Bruxelles que la ferronnière
de Mme Lehon.

Mme Lehon traite de puissance k puissance et de cabas
à cabas avec Mme la princesse de Liéven. M. Guizot se
montre diplomatique avec elle et galant avec son mari.
Le tailleur Ilumann habille l'ambassadrice; l'ambassa-
deur donne sa pratique à la couturière Palmyre. A ce fa-
meux et dernier Kl des Tuileries, Mme Lehon por-

tait le costume officiel d'ambassadeur; quant a M. Le-
hon, il avait une magnifique robe en crêpe d'Orient les
cheveux relevés à la chinoise, mêlés de fleurs et d'oi
seaux de paradis, plus quelques mouches surlesjoues
M. Vatout l'a reconduit galamment k sa voiture.

Il était utile de connaître ces détails pour apprécier la

valeur du mot que nous allons citer. Quand M. Lehoa a
été informé de l'affront tramé par le cercle Grammont il
s'est écrié avec un étonnement naïf : « Je ne comprends
vraiment pas pourquoi tout le monde nons en veut! Eh
que diable, mon frère n'est que le parent par alliance de
ma femme! »

UNE REVANCHE DU PROCES LEHON.

Le tribunal de police correctionnelle vient de sévit
contre un boulanger vendant k faux poids avec une ri-
gueur qui mérite d'être appréciée.

Il avait été démontré aux juges qu'un boulanger de k
rue Saint-Lazare avait usé d'une manœuvre peu légale
pour tromper la confiance et l'appétit de ses cliens. Cet
industriel avait imaginé de glisser dans l'épaisseur du
plateau de sa balance destiné k recevoir le pain, une lé-
gère pièce de 10 centimes. En cas de découverte, la pré-
sence de la pièce pouvait être attribuée k un hasard plus
ou moins explicable. Avec des chances plus heureuses,
les pièces de 10 centimes de notre monnaie pesant géné-
ralement 30 grammes (25 grammes de cuivre et S gram-
mes de vert-de-gris), le stratagème amenait au spécula-
teur un surcroît de bénéfice sur les pesées, évalué'a 40
ou 50 francs par journée.

C'était, comme on voit, une manière un- peu lucrative
de placer deux sous. Si tous les cliens du notaire Lehon
avaient eu l'idée de placer leurs décimes de la même
manière, ils ne seraient pas réduits aujourd'hui à l'état
de rentiers k fonds perdus.

Heureusement que, si la loi ne dédommage pas toujours
les victimes dans ce siècle de justice, il arrive parfois
que les spoliateurs subissent le châtiment dû à leurs

fautes.

En présence d'une prémédiation si évidente, le tri-
bunal correctionnel a compris que c'était le ca« ou ja^
mais de déployer contre le coupable une rigueur salutaire
Le prévenu a donc été condamné a quelque prison d';
bord et ensuite k 50 francs d'amende. On lui a rendu
ses poids et ses balances.

On va trouver peut-être que l'amende aurait dû être
au moins égale k la somme des bénéfices réalisés au pro-
fit du boulanger par le placement avantageux de ses dii
centimes. Mais patience : les juges ont parfaitement sen-
ti combien leur peine serait insuffisante. Ils se sont em-
pressés de condamner en outre le boulanger... A quoi,je
vous prie ? a la confiscation de sa pièce de dix ces-
TtMES.

Après un jugement si sévère, on ne viendra plus dire
que la justice n'a pas k sa disposition des peines assez ef-
ficaces pour réprimer le brigandage qui s'exerce k l'abri
des monopoles constitués. Ceux qui oseraient encore le
soutenir ne seraient vraiment pas dignes d'acheter du
pain.

On assure qu'en apprenant cet arrêt mémorable,110
voleur, qui songeait depuis huit jours k se faire no
taire, s'est écrié : « Toutes réflexions faites, j'aime en-
core mieux me faire boulanger. »

de M- Marif
ditl»1'

CSAEILLOÎT.

Alcide Tousez prétend que l'éducation
doit avoir été fort négligée, puisque le ministre a
même vendredi dernier en pleine chambre qu'il neL
naissait pas ses lettres.

— Il faut avouer que les lettres adressées à M. Mar
portent un bien vilain cachet.

— On se moque beaucoup de la société plus Que

langée des bals de l'Hôtel-de-Ville. Il paraît que Ie

ltambuteau choisit aussi bien ses danseurs lIue

jurés. >

(La suite à la ie façe >
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