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ré. Il fit antichambre une minute et quart, montre en
main, à la porte du cabinet de M. Soult; après quoi il
fut admis à une audience particulière qui dura près de
deux heures. Alors il reparut à la porte du cabinet, ac-
compagné de M. Soult, qui le reconduisit jusqu'au mi-
lieu de l'antichambre. Ils parlaient ensemble à demi-
voix, et j'entendis le ministre dire au monsieur, en le
quittant : « Je vous donne ma parole que c'est une affaire
faite. Comptez-y. »
Quel est donc, me dis-je, ce personnage mystérieux
et cette affaire qui est faite ? — Trois jours après, nos
bureaux furent ornés brusquement d'un jeune homme
en paletot qui arriva à une heure de l'après-midi,
s'installa à côté du poêle, mâchonna un cure-dents, tailla
une plume, et prit, sur le coup de trois heures, son cha-
peau et la porte. Nous sûmes que dorénavant ce jeune
homme, qui jusque-là n'avait jamais paru dans les bu-
reaux. viendrait régulièrement tous les jours, c'est-à dire
deux ou trois fois par semaine, se livrer au même tra-
vail, à raison de 3,000 fr. d'appointemens. Foi de surnu-
méraire, voilà de l'avancement rapide ! c'est même de
l'improvisation.
Deuxième fait. — Huit jours après, le monsieur d'un
âge mûr reparut au même endroit et à la même heure.
Même antichambre d'une minute et quart, même au-
dience particulière de deux heures.M.Soult le reconduisit
comme précédemment et lui renouvela les mêmes assu-
rances : «C'est encore une affaire faite; comptez-y; je
vous en donne ma parole. »
Quel est donc ce mystère? m'écriai-je de nouveau, et
cette affaire toujours faite et toujours à faire? L'avenir
me l'apprendra pt ut-être. — L'avenir fut exact au ren-
dez vous. Trois jours après, un second jeune homme
a peu près semblable au premier, avec cette différence
peu importante que le premier était b'ond et que celui-ci
était brun, nous passa devant le nez, à nous autres vieux
employés et vieux surnuméraires, se chauffa quelque
peu au poêle, et s'en retourna, bras dessus bras-dessous,
avec le jeune homme aux trois-mille francs, bien qu'il
ne fût, pour son compte, appointé qu'à raison de deux
mille cinq cents.
Troisième fait. — Huit autres jours éeoulés, nouvelle
apparition du monsieur d'un âge mûr, nouvelle audience
dans le cabinet intime de M. Soult, qui le congédie avec
la formule d'usage: « Comptez sur ma parole, etc., etc.»
Le troisième jour au matin, un nouveau jeune homme
qui était rouge, entra d'un air triomphant et aborda le
blond et le brun en les saluant du litre de cousin. Tous
les trois,en se faisant les ongles, devisèrent de lorettes et
de cigares panatella; après quoi, le jeune homme rouge
leur dit : « Bien que je n'aie obtenu qu'une misérable
place de deux mille francs, partons pour aller remercier
notre oncle...» Et ici il prononça un nom qui me révéla
tout le mystère, car ce nom était celui d'un illustre pré-
fet à qui ses récens services dynastiques ont mérité une
telle faveur qu'il est impossible de lui rien refuser. On
est fort reconnaissant envers lui, surtout quand c'est le
budget qui paie les frais de la reconnaissance.
Voilà qui prouve bien que M. Soult n'oublie pas plus
dans la pratique de son ministère que dans la théorie de
son ordonnance, les services éminens rendus à l'État.
Il est vrai qu'il oublie les services modestes que nous
rendons, nous pauvres employés et commis subalternes ;
mais on ne peut pas avoir la main à tout, surtout lors-
qu'on l'a si souvent dans les coffres du budget, pour
soi et ses créatures.
Agréez, etc. un surnuméraire.
Les mitrons du soldat pensent comme Grégoire,
Qu'avant de manger il faut Loire ;
Car leurs fournitures de pain
Commencent par des pots de vin.
Théâtre «les Variétés.
Les Petits Mystères de Paris, vaudeville en trois actes
et en six tableaux, par MM. Dupeuty et Cormon.
Ces petits mystères de Paris n'ont aucune ressem-
blance avec les grands mystères du Journal des Débals.
On n'y voit ni le prince Rodolphe, ni la Goualeuse, ni
le Maître d'école. Il faut en prendre votre parti, et sous
ce rapport votre curiosité ne sera pas satisfaite ; maiq
vous trouverez dans les Petits Mystères la famille Pou-
pardin, qui a bien son mérite et dont les aventures vous
conduiront gaîment jusqu'au sixième tableau.
La famille Poupardin se compose d'un père, d'une
mère, d'une demoiselle et d'une bonne.
Le père est employé dans un ministère, il monte la
garde, et refuse un cachemire à sa femme.
La mère veut avoir un cachemire ; la demoiselle veut
avoir un amant; la bonne vole des ailes de poulet pour
nourrir son mari.
Poupardin père sollicite de l'avancement; mais il a
pour concurrent M. Dubreuil, dont la femme est au
mieux avec le directeur général.
Mme Poupardin se rend secrètement chez le directeur
afin de contrebalancer l'influence de Mme Dubreuil.
Le second tableau nous initie aux mystères de la bu
reaucratie.
Le directeur général, galant suranné, promet la place
d'inspecteur à Mme Poupardin si elle veut venir la cher-
cher au bal de l'Opéra. La dame est forcée d'y consen-
tir. Le rendez-vous est donné ; on se sépare.
Le troisième tableau nous introduit chez Mlle Camélia,
entrepreneuse de corsets. Ici, les mystères de la toilette.
Mlle Camélia est la maîtresse du directeur général,
qu'elle n'aime pas, vu qu'elle a un penchant assez pro-
noncé pour un certain M. Charlemagne, ancien jeune
homme qui parle de mariage.
Mme Poupardin vient chez Camélia chercher un cos-
tume de bal ; car il paraît que cette Camélia fait un peu
de tout, corsets et dominos.
Les deux femmes se reconnaissent. Elles ont été en
pension ensemble. Dans quelle pension, bon Dieu ! ce
ne peut être que dans une pension bourgeoise.
Au moment où Mme Poupardin va sortir, survient M.
Charlemagne.«Grands dieux ! mon mari ! » s'écrie la fem
me Poupardin dissimulée derrière une psyché.
C'est en effet Poupardin, qui, libéré des ennuis du
ménage et de la garde montante, vient chercher Camélia
pour la conduire au bal de l'Opéra.
Mme Poupardin confie à Camélia sa triste position, et
les deux femmes jurent de se venger.
Au quatrième tableau, nous voici sur le boulevard Ita-
lien, devant le passage de l'Opéra. Des troupes de mas-
ques entrent au bal. Les marchands de billets, les
voyous, les décrotleurs inondent le bitume et se dispu
tent les chalands.
Régulus, le marchand de billets, se félicite d'avoir déjà
trente balles de bésième (bénéfice). Le voyou François
fait avancer les voitures et chante des morceaux d'oplra.
Poupardin va entrer au bal, lorsqu'il s'aperçoit que sa
bourse ne renferme plus que vingt francs. Il court au
Mont-de-Piété mettre sa montre en gage et achète une
loge de 50 francs.
Le tableau se termine par une patrouille de garde na-
tionale. Un mari passe sous ses fenêtres, et voit, k tra-
vers les rideaux, la silhouette d'un amant très rapprochée
de sa femme.
Au cinquième tableau, nous sommes au bai de l'Opé-
ra. Poupardin, déguisé en turc, ôte sa barbe. Le direc-
teur général se débarrasse de son faux nez, ils se recon-
naissent et jurent de ne pas se tricher.
Madame Poupardin et Camélia viennent les rejoindre,
puis profitent d'un moment de foule et de confusion,
elles changent de costumes. Poupardin fait la cour à sa
femme et lui donne le cachemire qu'il avaitjrefusé.
Régulus et François viennent aussi embellir la fête,
avec leurs amoureuses. On se mêle, on danse, on parle
de souper, et le galop général emporte tout le monde
dans son tourbillon.
Au sixième tableau, nous nous attendions à voir tous
ces personnages réunis à souper dans quelque restau-
rant. L'effet eût pu être neuf et piquant; mais les au-
teurs nous ont ramené chez M. Poupardin.
Le mari reconnaît sur les épaules de sa femme le
cachemire qu'il croit avoir donné à Camélia. On s'expli-
que, on se pardonne.
Pendant que le mari et la femme étaient au bal, la de-
moiselle faisait l'amour à la maison avec un commis de
nouveautés ; la bonne recevait son mari, le voyou Fran-
çois, et lui donnait des biscuits de Savoie.
Enfin on jure, mais un peu tard, de ne plus recom-
mencer.
Cette conclusion est froide, et c'est dommage ; car les
cinq premiers tableaux sont bien faits, bien arrangés et
fort amusans. Le quatrième tableau vaut à lui seul un
grand ouvrage ; les mœurs et l'argot des Bohémiens de
Paris y sont heureusement mis en scène. C'est trivial,
mais c'est vrai, et le public aime le vrai quand même !
Le succès a été complet, et nous ne doutons pas que
les Petits Mystères de Paris ne soient appelés à de fort
belles recettes.
Dusserta très bien joué Poupardin. C'est un acteur
qu'on n'apprécier pas encore à sa valeur. P
Hyacinthe a un rôle qui lui convient parfaitement et il -
s'y est distingué. Dumesnil est excellent dans Régulus. g
aABJLLGlT, I
— Les nouveaux conseillers privés sont cotés a u prix
total de trois cent mille francs. Pour le château, ce
n'est pas la nuit, mais le budget qui porte conseil.
—D'après les catégories fixées par l'ordonnance, M. le
baron Charles Dupin se trouve susceptible d'être nommé
ministre d'État. Cela ferait sa trente-septième place.
— Les ministres guizotins doivent s'applaudir mainte-
nant d'avoir renoncé à ouvrir la prochaine sessien par
un discours de la Garonne. Ce discours paraîtrait encore
plus couard et plus plat en présence du récent messages!
digne et si ferme du président des Etats-Unis.
— Il paraît que, pour soutenir dignement l'honneur et
les intérêts du pays, le président des Etats-Unis n'a pas
besoin qu'on lui donne de conseils à 20,000] fr. par tête.
— M. Soult a envoyé au National un affreux morceau
de pain de munition. Ce digne ministre, ce nous sem-
ble, aurait bien pu envoyer plutôt de la brioche. Il en
fait assez.
—Si les ministres se mettent ainsi k envoyer aux jour-
naux un échantillon de tout ce qu'ils font de mauvais,
nos bureaux risqueront d'être infectés.
— Après tout, le ministère a très bien pu croire que
la presse est experte en matière de fabrication de pain,
Il y a assez longtemps qu'il la met dans le pétrin.
— Nos soldats sont réduits à un détestable morceau
de pain ; encore si on leur donnait un peu de gloire à
manger avec.
— Dans la fabrication du pain militaire, il n'entre pas,
à ce qu'il paraît, une seule pincée de farine ; aussi les
mitrons officiels ne sont-ils pas blancs.
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main, à la porte du cabinet de M. Soult; après quoi il
fut admis à une audience particulière qui dura près de
deux heures. Alors il reparut à la porte du cabinet, ac-
compagné de M. Soult, qui le reconduisit jusqu'au mi-
lieu de l'antichambre. Ils parlaient ensemble à demi-
voix, et j'entendis le ministre dire au monsieur, en le
quittant : « Je vous donne ma parole que c'est une affaire
faite. Comptez-y. »
Quel est donc, me dis-je, ce personnage mystérieux
et cette affaire qui est faite ? — Trois jours après, nos
bureaux furent ornés brusquement d'un jeune homme
en paletot qui arriva à une heure de l'après-midi,
s'installa à côté du poêle, mâchonna un cure-dents, tailla
une plume, et prit, sur le coup de trois heures, son cha-
peau et la porte. Nous sûmes que dorénavant ce jeune
homme, qui jusque-là n'avait jamais paru dans les bu-
reaux. viendrait régulièrement tous les jours, c'est-à dire
deux ou trois fois par semaine, se livrer au même tra-
vail, à raison de 3,000 fr. d'appointemens. Foi de surnu-
méraire, voilà de l'avancement rapide ! c'est même de
l'improvisation.
Deuxième fait. — Huit jours après, le monsieur d'un
âge mûr reparut au même endroit et à la même heure.
Même antichambre d'une minute et quart, même au-
dience particulière de deux heures.M.Soult le reconduisit
comme précédemment et lui renouvela les mêmes assu-
rances : «C'est encore une affaire faite; comptez-y; je
vous en donne ma parole. »
Quel est donc ce mystère? m'écriai-je de nouveau, et
cette affaire toujours faite et toujours à faire? L'avenir
me l'apprendra pt ut-être. — L'avenir fut exact au ren-
dez vous. Trois jours après, un second jeune homme
a peu près semblable au premier, avec cette différence
peu importante que le premier était b'ond et que celui-ci
était brun, nous passa devant le nez, à nous autres vieux
employés et vieux surnuméraires, se chauffa quelque
peu au poêle, et s'en retourna, bras dessus bras-dessous,
avec le jeune homme aux trois-mille francs, bien qu'il
ne fût, pour son compte, appointé qu'à raison de deux
mille cinq cents.
Troisième fait. — Huit autres jours éeoulés, nouvelle
apparition du monsieur d'un âge mûr, nouvelle audience
dans le cabinet intime de M. Soult, qui le congédie avec
la formule d'usage: « Comptez sur ma parole, etc., etc.»
Le troisième jour au matin, un nouveau jeune homme
qui était rouge, entra d'un air triomphant et aborda le
blond et le brun en les saluant du litre de cousin. Tous
les trois,en se faisant les ongles, devisèrent de lorettes et
de cigares panatella; après quoi, le jeune homme rouge
leur dit : « Bien que je n'aie obtenu qu'une misérable
place de deux mille francs, partons pour aller remercier
notre oncle...» Et ici il prononça un nom qui me révéla
tout le mystère, car ce nom était celui d'un illustre pré-
fet à qui ses récens services dynastiques ont mérité une
telle faveur qu'il est impossible de lui rien refuser. On
est fort reconnaissant envers lui, surtout quand c'est le
budget qui paie les frais de la reconnaissance.
Voilà qui prouve bien que M. Soult n'oublie pas plus
dans la pratique de son ministère que dans la théorie de
son ordonnance, les services éminens rendus à l'État.
Il est vrai qu'il oublie les services modestes que nous
rendons, nous pauvres employés et commis subalternes ;
mais on ne peut pas avoir la main à tout, surtout lors-
qu'on l'a si souvent dans les coffres du budget, pour
soi et ses créatures.
Agréez, etc. un surnuméraire.
Les mitrons du soldat pensent comme Grégoire,
Qu'avant de manger il faut Loire ;
Car leurs fournitures de pain
Commencent par des pots de vin.
Théâtre «les Variétés.
Les Petits Mystères de Paris, vaudeville en trois actes
et en six tableaux, par MM. Dupeuty et Cormon.
Ces petits mystères de Paris n'ont aucune ressem-
blance avec les grands mystères du Journal des Débals.
On n'y voit ni le prince Rodolphe, ni la Goualeuse, ni
le Maître d'école. Il faut en prendre votre parti, et sous
ce rapport votre curiosité ne sera pas satisfaite ; maiq
vous trouverez dans les Petits Mystères la famille Pou-
pardin, qui a bien son mérite et dont les aventures vous
conduiront gaîment jusqu'au sixième tableau.
La famille Poupardin se compose d'un père, d'une
mère, d'une demoiselle et d'une bonne.
Le père est employé dans un ministère, il monte la
garde, et refuse un cachemire à sa femme.
La mère veut avoir un cachemire ; la demoiselle veut
avoir un amant; la bonne vole des ailes de poulet pour
nourrir son mari.
Poupardin père sollicite de l'avancement; mais il a
pour concurrent M. Dubreuil, dont la femme est au
mieux avec le directeur général.
Mme Poupardin se rend secrètement chez le directeur
afin de contrebalancer l'influence de Mme Dubreuil.
Le second tableau nous initie aux mystères de la bu
reaucratie.
Le directeur général, galant suranné, promet la place
d'inspecteur à Mme Poupardin si elle veut venir la cher-
cher au bal de l'Opéra. La dame est forcée d'y consen-
tir. Le rendez-vous est donné ; on se sépare.
Le troisième tableau nous introduit chez Mlle Camélia,
entrepreneuse de corsets. Ici, les mystères de la toilette.
Mlle Camélia est la maîtresse du directeur général,
qu'elle n'aime pas, vu qu'elle a un penchant assez pro-
noncé pour un certain M. Charlemagne, ancien jeune
homme qui parle de mariage.
Mme Poupardin vient chez Camélia chercher un cos-
tume de bal ; car il paraît que cette Camélia fait un peu
de tout, corsets et dominos.
Les deux femmes se reconnaissent. Elles ont été en
pension ensemble. Dans quelle pension, bon Dieu ! ce
ne peut être que dans une pension bourgeoise.
Au moment où Mme Poupardin va sortir, survient M.
Charlemagne.«Grands dieux ! mon mari ! » s'écrie la fem
me Poupardin dissimulée derrière une psyché.
C'est en effet Poupardin, qui, libéré des ennuis du
ménage et de la garde montante, vient chercher Camélia
pour la conduire au bal de l'Opéra.
Mme Poupardin confie à Camélia sa triste position, et
les deux femmes jurent de se venger.
Au quatrième tableau, nous voici sur le boulevard Ita-
lien, devant le passage de l'Opéra. Des troupes de mas-
ques entrent au bal. Les marchands de billets, les
voyous, les décrotleurs inondent le bitume et se dispu
tent les chalands.
Régulus, le marchand de billets, se félicite d'avoir déjà
trente balles de bésième (bénéfice). Le voyou François
fait avancer les voitures et chante des morceaux d'oplra.
Poupardin va entrer au bal, lorsqu'il s'aperçoit que sa
bourse ne renferme plus que vingt francs. Il court au
Mont-de-Piété mettre sa montre en gage et achète une
loge de 50 francs.
Le tableau se termine par une patrouille de garde na-
tionale. Un mari passe sous ses fenêtres, et voit, k tra-
vers les rideaux, la silhouette d'un amant très rapprochée
de sa femme.
Au cinquième tableau, nous sommes au bai de l'Opé-
ra. Poupardin, déguisé en turc, ôte sa barbe. Le direc-
teur général se débarrasse de son faux nez, ils se recon-
naissent et jurent de ne pas se tricher.
Madame Poupardin et Camélia viennent les rejoindre,
puis profitent d'un moment de foule et de confusion,
elles changent de costumes. Poupardin fait la cour à sa
femme et lui donne le cachemire qu'il avaitjrefusé.
Régulus et François viennent aussi embellir la fête,
avec leurs amoureuses. On se mêle, on danse, on parle
de souper, et le galop général emporte tout le monde
dans son tourbillon.
Au sixième tableau, nous nous attendions à voir tous
ces personnages réunis à souper dans quelque restau-
rant. L'effet eût pu être neuf et piquant; mais les au-
teurs nous ont ramené chez M. Poupardin.
Le mari reconnaît sur les épaules de sa femme le
cachemire qu'il croit avoir donné à Camélia. On s'expli-
que, on se pardonne.
Pendant que le mari et la femme étaient au bal, la de-
moiselle faisait l'amour à la maison avec un commis de
nouveautés ; la bonne recevait son mari, le voyou Fran-
çois, et lui donnait des biscuits de Savoie.
Enfin on jure, mais un peu tard, de ne plus recom-
mencer.
Cette conclusion est froide, et c'est dommage ; car les
cinq premiers tableaux sont bien faits, bien arrangés et
fort amusans. Le quatrième tableau vaut à lui seul un
grand ouvrage ; les mœurs et l'argot des Bohémiens de
Paris y sont heureusement mis en scène. C'est trivial,
mais c'est vrai, et le public aime le vrai quand même !
Le succès a été complet, et nous ne doutons pas que
les Petits Mystères de Paris ne soient appelés à de fort
belles recettes.
Dusserta très bien joué Poupardin. C'est un acteur
qu'on n'apprécier pas encore à sa valeur. P
Hyacinthe a un rôle qui lui convient parfaitement et il -
s'y est distingué. Dumesnil est excellent dans Régulus. g
aABJLLGlT, I
— Les nouveaux conseillers privés sont cotés a u prix
total de trois cent mille francs. Pour le château, ce
n'est pas la nuit, mais le budget qui porte conseil.
—D'après les catégories fixées par l'ordonnance, M. le
baron Charles Dupin se trouve susceptible d'être nommé
ministre d'État. Cela ferait sa trente-septième place.
— Les ministres guizotins doivent s'applaudir mainte-
nant d'avoir renoncé à ouvrir la prochaine sessien par
un discours de la Garonne. Ce discours paraîtrait encore
plus couard et plus plat en présence du récent messages!
digne et si ferme du président des Etats-Unis.
— Il paraît que, pour soutenir dignement l'honneur et
les intérêts du pays, le président des Etats-Unis n'a pas
besoin qu'on lui donne de conseils à 20,000] fr. par tête.
— M. Soult a envoyé au National un affreux morceau
de pain de munition. Ce digne ministre, ce nous sem-
ble, aurait bien pu envoyer plutôt de la brioche. Il en
fait assez.
—Si les ministres se mettent ainsi k envoyer aux jour-
naux un échantillon de tout ce qu'ils font de mauvais,
nos bureaux risqueront d'être infectés.
— Après tout, le ministère a très bien pu croire que
la presse est experte en matière de fabrication de pain,
Il y a assez longtemps qu'il la met dans le pétrin.
— Nos soldats sont réduits à un détestable morceau
de pain ; encore si on leur donnait un peu de gloire à
manger avec.
— Dans la fabrication du pain militaire, il n'entre pas,
à ce qu'il paraît, une seule pincée de farine ; aussi les
mitrons officiels ne sont-ils pas blancs.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Ohne Titel
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1842
Entstehungsdatum (normiert)
1837 - 1847
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 11.1842, Décembre (No. 335-365), S. 1446
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg