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Le charivari — 47.1878

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Octobre
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FANTAISIES PARISIENNES, PAR A. GREVIN

216

COULISSES (HAUTE GENTY).

— Laquelle de vous, à c’soir, qui va m’donner sou cœur ? M’reste d’quoi y offrir eun’ choucroute.

poliveau (riant du bout des lèvres).— Vous reculez
pour mieux sauter.

Jolibois. — Il ne saute pas encore de ce coup-ci...
Très-bien!... Parfait!... Ab ça! vous l’avez donc fait
exprès ?

brunex.. — Du tout, mon ami. C’est le hasard.., Oh !
je vais m’arrêter... Non!... non!... nonl...

garnerin. — 36 à 491 Mettez du blanc à votre queue,
Brunet.

brunkt. — Pas la peine... Aie ! raté.
garnerin. — Je vous l’avais bien dit.
poliveau. — Ne parlez donc pas sur le jeu constam-
ment. Vous influencez Brunet.

‘olibois. — Touchante sollicitude!... De profundis!
p°liveau (s’appliquant).— Avec ça qu’il est joli celui
qu’il Rie laisse. (Il manque.) Il était impossible à faire.

jolibOiS) _ c’est votre faute, vous avez assommé
votre bille.

poliveau (se montant). — Je n’ai rien assommé du
tout !... Mais,p0ur l’amour de Dieu, laissez-nous jouer
tranquillement — Voyons, Brunet, c’est à vous.

brunet. - Un instant. . je blanchis ma queue. (11
arrive à 4S, Poliveau commence à voirrouge tout ce qui
est sur le tapis.)

poliveau.—Vrai, c’est trop bête! One partie si bien
menée!

Garnerin. —• Faute d’un point, Martin perdit...
poliveau. — Ab! c’est insupportable d’entendre bla-
guer autour de soi 1

joLibois. — Nous devenons muets comme des pois- !
IobSi Allez i

poliveau. — Où est ma bille?
brunet. — Au milieu.
poliveau. — Toujours au milieu!
brunet. — Dame ! mon ami,je ne peux- pas vous dire
de jouer avec la mieDne.

poliveau. — Est-ce que je vous le demande?... Ah!
celui-là... à moins que la queue ne casse... Sacré nom !...
Mais je joue donc avec un échalas ! (Il change do
queue.)

brunet. — Vous avez tort d’en changer. Ça ne me
réussit jamais... 46.
poliveau (rageant). — 4b!
brunet, — Mille pardons ! Je les avais.
poliveau. — 44 !

brunet. — Demandez plutôt à la galerie.
jolibois et garnerin. —45 !
brunet. — Et 1, 46. Vous voyez bien... 7... 8... 9 !
jolibois, éclatant de rire. — Ah ! ce serait trop drôle
si le grand vainqueur était battu.

garnerin. — C’est alors que cette partie mériterait
d'être consignée dans l’histoire. Du blanc ; Brunet, du
blanc !

poliveau, exaspéré.—Si vous donnez des conseils, je
lâche tout!

brunet. — Il m’a dit de mettre du blanc ; ce n’est
pas un conseil, mon ami. (Il joue.) Tenez, vous voyez
bien, je l’ai manqué... et je vous laisse assez de jeu,
j’espère,

poliveau (changeaut encore de queue). — Quel sabot
que ce billard 1... Et ces queues 1... Pas une n’a un pro-
cédé convenable 1

brunet.—Voyons, vous avez gagné; il n’y a qu’à
pousser... Là... 50?. . Non!

poliveau.—Tonnerre de Dieu ! (Il fait un geste déses-
péré.)

jolibois. — Eh ! prenez garde aux lampes.
garnerin. — A la place de Poliveau, je me mouche-
rais : ça a porté bonheur à Brunet.

poliveau (ricanant à la vu» du carambolage qu’il a
laissé).— Ah! ah!... Il va le faire directement, le lâche !

brunet. — Non, mon ami... par la bricole. (D'une
voix très-calme.) Et 50.

(La galerie éclate en applaudissements. Poliveau jette
fa queue avec rage en proférant tous les jurons que sa
mémoire lui fournit.)

brunet. — Voulez-vous votre revanche, cher ami?
poliueau. — F...ichez moi la paix! Si jamais je re-
touche une queue ici, je veux être écartelé !
jolibois. — En effet, c’est inonï ! ,
garnerin. — Mourir ainsi sur le bord du pot, c’est
abrutissant.

poliveau. — Non, jamais!... S’il est possible!... Cré
r.om de nom !...

brunet.— Ce sera votre tour demain. Consolez-vous.
jolibois.— Vous en parlez à votre aise. Il est évident
qu’il est démoralisé pour la vie. A sa place, je ne re-
jouerais plus jamais avec vous... à moins que vous ne
lui rendiez des points.

brunet (naïvement).— En voulez-vous, Poliveau?
(Cette insulte suprême achève le malheureux vaincu,
qui sort en battant toutes les portes.)

LOUIS LfiROt.
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