Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le charivari — 58.1889

DOI issue:
Septembre
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.23883#0958
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LE CHARIVARI

PAUL BETHMONT

La République vient de perdre un de ses plus dé-
voués et de ses plus fermes serviteurs.

Car la modération n’exclut pas la fermeté.

M. Paul Bethmont commença sous l’Empire à
lutter pour la cause démocratique. Il portait, d’ail-
leurs, un de ces noms qui obligent, et continuait la
tradition paternelle.

A Paris, pendant le siège, il fut dans les rangs des
volontaires.

Plus tard, la Chambre le choisit pour vice-prési-
dent.

Le gouvernement l’appela ensuite à la haute fonc-
tion qu'il occupait, à la tête de la Cour des Comptes,
quand la mort est venue le frapper.

Le respect unanime saluera cette tombe.

Personnellement, c’est avec un serrement de cœur
que nous disons adieu à un ami dont la sympathie
nous était chère.

P. V.

THÉÂTRES

CHATEAU-D'EAU : Jack l'Eventreur.

On avait vu souvent, trop souvent même à noire
gré, transporter après coup au théâtre les fails et
gestes des criminels.

Nous eûmes ainsi, et nos pères avant nous, des
mélos où figuraient la Bancal, Lacenaire, les assas-
sins du Courrier de Lyon, etc., etc.

Mais nous sommes vraiment dans le siècle express.

Mettre à la scène les scélératesses passées, c'était
vieux jeu. On y met maintenant les scélératesses
présentes.

On n’attend pas même qu’un assassin ait été dé-
couvert pour en faire le héros de six. ou sept actes.

Pendant que la police anglaise poursuit en vain
son Jack-Fantôme, pendant que la terreur continue
à régner dans les quartiers où opère ce massacreur
de marque, deux auteurs pressés, très pressés, ont
imaginé une histoire quelconque dont le Jack in-
connu e3t le héros hypothétique.

Drôle de façon de comprendre la littérature, n’esl-
ce pas ?

On a évidemment compté sur l’attraction de l’affi-
che. On a supposé que les badauds accourraient,
rien qu’en voyant le nom de ce hackeur de femmes
qui comprend si étrangement la danse du ventre.

Ce calcul sera-t-il déjoué? Le public spécial qu’at-
tire toujours l’odeur du sang répondra-t-il à l’appel?

Il est assez difficile de préjuger un pareil cas. Il
faudrait avoir soi-même le tempérament particulier
qui fait apprécier ces productions-là.

La pièce de MM. Xavier Bertrand et Louis Clériau

ne s’est, d’ailleurs, pas donné la peine d'inventer
grand’chose. Il leur a suffi de fouiller dans le réper-
toire 'des mélodrames connus et d’y prendre une
vieille fable qui a déjà servi pas mal de fois.

La recette est des plus faciles.

A côté du gredin, on place une amante follement
éprise de ses charmes. Vous voyez l’antithèse d’ici.

Jack Sheppard—je me trompe, Jack l’Eventreur;
mais c’est la môme chose — est aimé pour lui-même.
Ces choses-là n’arrivent plus qu’aux assassins, ma
parole 1

Sa maîtresse, vous vous en doutez, est une jeune
fille qui a été volée à ses parents.

Comme il vous serait facile de reconstruire par le
souvenir tout le reste, aussi bien que ces prolégo-
mènes, il me paraît superflu d’insister.

Pour nous autres, habitués de premières, la dé-
gustation de ces abominations connues a été pénible.
C’est bien long, bien long, quand on sait d’avance
par cœur toutes les péripéties.

Ce qui n’empêchera peut-être pas la clientèle qui
hantait l’ex-boulevard du Crime de se transporter
dans les parages du Château-d’Eau pour y retrouver
ses vieilles impressions.

En somme, Jack l'Éventreur n’est pas trop mal
joué.

M. Dalmy, chargé d’incarner l’homme qui découd
les abdomens, connaît son métier.

Il pourrait parfaitement faire figure sur une scène
mieux classée que celle-là.

Nous avons retrouvé là aussi Mme Duguéret, ex-
tragédienne del’Odéon, qui eut son quart d’heure de
notoriété.

Elle reparaît ainsi par intervalles, toujours pour
personnifier quelque type hideux.

Conformément à cette tradition, elle joue dans
Jack l'Éventreur une certaine Blackkorn, parfaite-
ment répugnante. Elle y a produit son effet accou-
tumé.

Et maintenant, si j’étais chef de la police de Lon-
dres, je mettrais un agent à poste fixe à la porte du
Château-d’Eau.

Car il se pourrait bien que le vrai Jack ne résistât
pas au désir fascinateur de venir se regarder à la
rampe.

Pierre Véron.

APÉRITIF MUGNIER

Au vin de Bourgogne

h Dipômes d’honneur, 49 Médailles Or, Vermeil, etc.

PLUME HUMBOLDT

r r\ 111 pflDLe seul sucre permis aux Diabétiques. 2r Ble 100 Pastw*,équival* chacune
LUULUUriâun morceau de sucre ordinaire. Cu. Garnier. 38. r. Rochechouart, Pari»

CHRONIQUE DU JOUR

Au fait, c’est vrai. On ne nous a pas encore apporté
de boxeurs.

C’est à peu près le seul échantillon de barWu
on nous ait privés. „ ■'■varie dont

Dommage ! Car, autrement, la collection aimn ,
complète. "ura>t été

Ah ! Parisiens mes amis, ah ! Français m», r ■
comme il est vrai, le proverbe qui dit oue n„i ,es>
prophète en son pays! 4 ul n“"‘

c était un simple compatriote qui exhibât la
des spectacles exotiques auxquels la foule se ruî Uparl
fours ! ue> quels

Tenez! pour ne parler que de Buffalo Bill c’est *
lument inférieur à toutes les mises en scène rie «T
Hippodrome.

Comme exhibition de types étrangers, le Jardin ri’,
climatation nous a offert dix fois plus curieux nue «i
Comme attraction, rien de plus nul. Le programma
est réduit à rééditer quatre ou cinq fois de suite a
exercices de tir sur lesquels les Folies-Bergère no K
blasés depuis longtemps, où Ira Payne était mille fl
supérieur.

Eh bien ! la badauderie y va de ses cent sous de m
(rois francs. ' m

Prodigieuse, la badauderie. Ses profondeurs snm
insondables. “


Très contradictoires, les renseignements sur la chas<o
En quoi ils ressemblent à tous les renseignements fa
inonde.

J’ai là deux journaux sous les yeux.

Le premier dit :

« Très abondant, le perdreau, cette année. »

Le second dit :

« Le perdreau est rare. »

Je n’ai pas osé regarder ce que pouvait bien dire m
troisième journal.

I

L’Exposition commence à entrer dans la période de
réduction. On va fermer une demi-heure plus tôt, le
soir.

Je crois bien qu’en octobre on n’ouvrira plus du tout,
passé six heures.

Et bien on fera.

Il y aura assez de fontaines lumineuses comme cela,

A propos de l’Exposition, le théâtre des Folies-Pari-
siennes est en liquidation judiciaire.

Dame! aussi, comment supposer que les gens qui c®
trent dans le Champ de Mars, et qui y trouvent des ki-
lomètres de choses à voir, éprouveront le besoin ®
s’enfermer dans un café-chantant pour y entendre les
scies qui se débitent partout 1

On commence à revenir de la mer. .. .

La saison, décidément, aura été dure pour nos co -
Mais quelle revanche, l’année prochaine! _ ,

Tous ceux que l’Exposition a calfeutrés ici s eu®
avec un ensemble remarquable.

Il ne passera pas une personne tous les
sur la place de la Concorde.

Ah! si... Il y aura nos nouveaux députés, qui
leurs premières armes sous les coups de soleil.

LES GUIDES D’AVEUGLES

Le Parisien est habitué à croiser dans les rues des
aveugles conduits par des enfants, des vieillards ou par-
fois des femmes, rarement des hommes adultes et va-
lides. Il y a là uu métier très ignoré, que les neuf
dixièmes du monde ne soupçonnent pas, d’abord parce
qu’on prend peu garde à ces aveugles mêmes ; ensuite
parce que l’on suppose que le hasard ou la complaisance
fournit à. l’aveugle son guide d’aujourd’hui, qui est
autre que celui d’hier et celui do demain.

Point du tout. Être guide d’aveug'es constitue une
profession, sinon permanente, au moins transitoire.

Il y a plusieurs catégories d’aveugles qui se font gui-
der, partant, plusieurs catégories de guides d’aveugles.
Nous ne parlons pas ici des aveugles fortunés qu’on voit
accompagnés d’un guide correct; ces guides rentrent
dans la catégorie des domestiques. Ils en ont les qualités
et les défauts, et manquent surtout de personnalité.

Mais le guide d’aveugles qui en fait sa profession est
original ; il se crée un rôle dans la vie de celui qu’il
conduit.

Les aveugles mendiants, lorsqu’ils n’ont pas recours
au caniche (ce qui pour eux est bien encore le guide le
plus économique, le plus discret surtout), sont souvent
exploités par celui ou celle que le badaud lettré se pial1

à qualifier du titre d’Antigone, et alors il y a exploita-
tion, ou plus exactement association. En effet, le clair-
voyant, non seulement conduit l’avougle, mais l’aide en
outre à exercer son industrie de joueur d’accordéon ou
d’orgue de Barbarie; il ramasse les sous et l’on partage
la recette.

Ces sortes de guides sont, en définitive, des fainéants
qui vivent aux dépens delà pitié que la cécité inspire
au public.

#

* #

Les tribunaux se sont occupés, au mois de février
dernier, d’un gamin de quinze ans, conducteur d’aveu-
gle, qui avait organisé un vol au préjudice de son com-
pagnon.

Le volé, qui ne se doutait pas de la culpabilité de son
guide, fit cette déposition devant les magistrats :

« L’autre soir, -vers neuf heures, en faisant ma caisse,
je me suis aperçu qu’on m’avait volé dans mon bureau
900 francs en billets de banque, deux pièces de 20 francs,
une pièce do S francs (et notre aveugle spécifie) à l’effi-
gie du pape Pie IX et au millésime de 1848. »

Qui pouvait avoir commis ce vol? L’aveugle ne soup-
çonnait personne. Il y avait bien le gamin en question
qui lui servait de guide, mais « ce ne pouvait être lui,
dit-il, car il était avec moi quand le vol a eu lieu ».

Or, si le voleur n’était pas le conducteur, c’était un de
ses petits camarades, lequel, étant amoureux d’une
I chanteuse de café-concert, n’a trouvé, pour offrir à sa

belle des bouquets et des bouteilles de chatnp3^
d’autres moyens que de dérober audit aveugle K&
nomies que lui avaient procurées les aumônes. WJ
drôle a été condamé à trois mois de prison.

Plus honorables sont généralement les J(.
aveugles travailleurs. A Paris, on rencontre une U
tité de ces travailleurs conduits, le plus souven
enfant d’une douzaine d’années, portant soUS^g aTeJ-
cn bandoulière une sorte cle trousse rie cuir. ^
gles sont des accordeurs de pianos ; ils sont i ^
breux, toujours affairés, car ils ont toujours ^
Le plan de la ville est dans leur tête ; aussi s im ^
iis peu de savoir si l’enfant qu’ils prennent P° .j] fa-
çonnait d’autres quartiers que le sien. PolirvU onS,c'«sl
ohe lire le nom des rues, les numéros des mais
tout ce que l'accordeur lui demande. jairvoï3111

En somme, dans cette association, le
prête uniquement et simplement ses yeUX )a s#
gence de celui qui ne voit pas clair. C’est en
do l’école et l’entrée en apprentissage que
sont guides d’aveugles, c’est-à-dire de d°uz^.e0[ plt*
ans, quelquefois beaucoup plus jeunes, ra
vieux. . oUjajt ^

Un aveugle accordeur de pianos, qui v ^[pci»
des enfants souples, les prenait dès 1 e pendau1, ‘
ans et se chargeait de faire leur éducation^ fflD)jirti
journée, l’enfant avait dans sa poche un

une géograp
tes leçons et
tés à la man,
ueiui-ci se |

classe à son
logeait avec
était obligé
Dtre de ses j
^sea recette

V? defaire
1 AP\>renti gra

pr!>i£

Rien n’éiai

petlt de taiip
epll!sgraV(
‘a,re un bif,(

Jet e“faut
SUloujours
P U8 jeunes r
^sonnable e

üûecqUeIquo
usinée

îu’ilt

Provpn1 éta‘t

tûien:

isions.


filles

tUses d» h ■
étalez *ePa
Image description
There is no information available here for this page.

Temporarily hide column
 
Annotationen