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Le charivari — 60.1891

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Décembre
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https://doi.org/10.11588/diglit.23885#1312
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SOIXANTIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 25 centimes

MARDI 1er DECEMBRE 1891

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
les abonnements parlent des Ier et ig de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
IUERRI2 VÉK01\

55 é (I acte n r en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’A D MINI ST RATION

Rue de la Victoire. 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois..». 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

//abonnement d'un an donne droit à la prime gratuit

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, FERMIER DE LA PUBLICITÉ

92, Rue Richelieu

BULLETIN POLITIQUE

L’égalité devant la loi ! Elle est fièrement ins-
crite en tête de notre Gode. Mais dans la pra-
tique, comme on s’en moque !

Exemple, entre mille :

Un pauvre diable est condamné à Versailles
pour je ne sais quel méfait, qui lui vaut quelques
mois de prison. Il s’écrie, en se tournant vers les
juges :

— Comédiens 1

Immédiatement ceux-ci lui allouent un supplé-
ment de trois ans.

Contre-partie : Un prélat comparaît devant la
cour d’appel; il s’en tire moyennant une douce
amende.

Immédiatement il se met à insulter les magis-
trats qui l’ont jugé, dans une dépêche outra-
geante. Impunité complète pour le prélat.

Si c’est là l’équité, que serait donc l’iniquité, ô
Seigneur?

Laissant de côté le cas du prélat, qui est à dé-
daigner, nous profiterons seulement de l’occa-
sion pour réclamer avec insistance une révision
de la loi dont le texte permet aux tribunaux de
venger leur propre offense avec une fureur qui
va toujours croissant.

Ça a commencé par un an de prison, ces repré-
sailles immédiates ; on est monté à deux, nous
voilà à trois. Je me figure qu’il y a des justiciers
dont l’ire déplore de ne pouvoir, en pareil cas,
aller jusqu’à la peine capitale.

Est-ce raisonnable, cette disposition qui fait de
la colère un juge sans appel? Et si ce n’est pas
raisonnable, comment ne se trouve-t-il pas, dans
la maison qui est au coin du quai, un député
sans ouvrage pour sauter sur cette occasion de
se rendre utile ?

La sous-commission chargée d’examiner l’élec-
tion de M. Lafargue a conclu à la validation, esti-
mant qu’elle avait entre les mains des pièces
suffisantes pour établir la nationalité du député
socialiste.

Dans la commission, cependant, ces conclu-
sions ont rencontré des opposants, et il est pro-
bable qu’elles en rencontreront encore devant
la Chambre.

Le plus simple est d’attendre le résultat d’un
débat public pour apprécier en connaissance de
cause.

L’esprit de parti n’a rien à voir dans une ques-
tion de fait, et nous ne comprenons pas plus ceux
qui ont affirmé sans preuves la nationalité fran-
çaise de M. Lafargue à cause de ses opinions que
ceux qui, à cause des leurs, et sans preuves
aussi, la lui ont déniée.

Le hasard est parfois un amusant railleur.

La Petite République française vient d’inau-

gurer un nouveau conseil de rédaction. Or,
parmi les membres de ce conseil, figurent quatre
anciens ministres présentement en disponibilité.

Il me semble que, si j’étais public, les critiques
des ministres passés à l’adresse des ministres
présents trouveraient assez difficilement le che-
min de mon cœur. Elles me paraîtraient toujours
inspirées par des regrets désireux de redevenir
des espoirs.

Quand et à quoi aboutira la loi sur la répres •
sion de la prostitution ?

Une commission a été nommée.

Elle approuve la partie du projet relative à la
répression de l’alphonsisme. Mais comme toutes
les autres dispositions soulèvent une opposition
très vive, il est plus que probable que cet effort
restera stérile et que ça finira par un avortement
de plus.

Il y en a pourtant bien assez déjà, n’est-ce pas,
la mère Thomas '(

Très cocasses, les explications fournies par
M. Georges Berry à un reporter qui était allé
l’interroger sur son projet de police supplémen-
taire.

M. Berry voudrait créer six mille agents noc-
turnes et les faire payer par le bourgeois.

Ce serait fort joli, si ce bourgeois ne payait
pas déjà, sous forme de contributions énormé-
ment diverses, le droit à la sécurité.

Si l’on ne sait pas lui garantir ce droit-là,
qu’on rende l’argent, et nous nous arrangerons
comme nous pourrons. Mais payer des deux
côtés, bernique !

M. Georges Berry me paraît aussi nourrir une
étrange illusion, quand il se figure qu’il pourra
recruter ses six mille agents parmi les petits
employés des ministères, de la Banque et des
chemins de fer.

Un préjugé, dont on viendra bien difficilement
à bout, écartera toujours ceux-ci d’un enrôle-
ment volontaire dans les rangs de la police.
Sans compter les bévues, abus de pouvoir,
preuves d’incapacité en tous genres, que ne man-
queraient pas de donner ces policiers novices.

C’est un métier qui absorbe son homme tout
entier que celui-là, et M. Georges Berry nous
paraît se repaître de chimères, — nourriture in-
suffisante.

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D’HIER

Nos piteux Omnibus, sans doute voulant rire,

Des briquettes ont fait un essai Vautre jour.

Les trois quarts s*éteignant, les voyageurs de dire :

— Mais ça ne chauffe pas ! Et pourtant c'est un four !

SIFFLET.

FAUX BILLETS

un évêque.

Mon cher frère,

Permettez-moi de vous parler avec franchise
et de ne pas mêler, par conséquent, ma voix à
toutes celles qui vous ont acclamé depuis quel-
ques jours.

Parmi celles-ci figure, dans le petit volume
que vous venez de publier à la suite de votre
condamnation, une correspondance signée de
M. Emile Ollivier, correspondance qui congra-
tule l’archevêque d’Aix en déclarant qu’on n’était
plus habitué à entendre ce langage évangé-
lique.

Les applaudissements d’un pareil homme au-
raient du suffire a vous démontrer que vous
faisiez fausse route. N’est-il pas le champion de
toutes les causes perdues!

Or, monseigneur (pardonnez à un des plus
humbles de vos collègues cette sincérité), c’est
précisément parce que vous avez oublié les pres-
criptions de l’Evangile, que je ne puis joindre
ma flatterie à toutes celles dont on vous accable.

Il enseigne, l’Evangile, le pardon des injures;
il n’en prêche pas l’usage.

C’est ce dont vous pourrez vous assurer, mon-
seigneur, si vous voulez bien prendre la peine
de le relire, au lieu de vous mirer toute la jour-
née dans des adulations qui vous doivent affoler.

Vous y verrez encore que le Christ nous a re-
commandé l’humilité, et vous comprendrez que
vous n’auriez pas dû, logiquement, faire parade
de toutes ces approbations mal inspirées par la
passion politique.

Mes paroles contrastent tellement avec toutes
celles dont on vous grise que vous les accueille-
rez sans doute avec un dédain courroucé. Peu
m’importe; j’avais un devoir à remplir, je l’ai
rempli en vous disant la vérité.

Et je reste votre frère en l’Eglise.

Un évêque.

FEUILLES VOLANTES

Deux éducations successives sont nécessaires à
l’homme, afin qu’il comprenne bien le monde et
la vie.

La première lui est fournie, dans sa jeunesse,
par les autres, pour apprendre à vivre en so-
ciété.
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