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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[décembre 1922]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0072
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moires ; on la lira utilement aux enfants.
Les ramiers, les tourterelles grises
avec leurs appels plaintifs et leurs rou-
coulements tristes, apportent de la va-
riété dans le concert des joyeux habi-
tants de nos bois.
Lorsque les chantres ailés se taisent,
le rossignol, qui semble attendre le si-
lence du soir pour se faire entendre, pré-
lude à ses airs merveilleux.
La nuit a aussi ses voix et ses cla-
meurs ; il faut apprendre aux enfants à
ne pas les redouter. Une crainte su-
perstitieuse attribue une influence mau-
vaise au huhulement de la chouette et
de certains oiseaux nocturnes. Il sera
facile de démontrer que le hibou, le
chat-huant, le grand-duc, soit qu’ils râ-
lent leur triste : cheu, chiôû, ou pous-
sent leur cri effrayant : hui, hoû ! hoû,
hoû!... les hommes n’ont point à les re-
douter ; les souris et les rats sont les
seuls ennemis de ces oiseaux injuste-
ment proscrits.
Habituons encore l’enfant à saisir
l’harmonie des cloches qui carillonnent
l’Angélus dans les premières lueurs de
l’aube ou tintent, mélancoliques, dans
la paix des soleils couchants ; rendons-
le attentif à la voix du pâtre qui ramène
son troupeau « piétinant avec un bruit
d’averse », au pas lourd des attelages
qui rentrent des labours, au dernier ap-
pel d’un héron traversant le ciel, au cri
lointain d’une bête qui passe, furtive,
à travers la clairière sous un rayon de
lune, aux aboiements des chiens de garde
qui se répondent dans la nuit, quand
passe un chemineau.
Des milliers de voix harmonieuses
résonnent à toute heure dans la nature ;
il suffit d’apprendre aux enfants à les

reconnaître et à les distinguer pour qu’ils
y découvrent de la beauté. On les rendra
donc attentifs à tout ce qui frappe leurs
oreilles ce depuis le bruissement des faux
des coupeurs de regain jusqu’au susur-
rement prolongé des épis lourds qui
murmurent entre eux, depuis les longs
soupirs du vent à travers la feuillée, jus-
qu’au mugissement de l’orage dans la
forêt1. »
Les insectes.
Pendant les promenades scolaires,
que d’occasions s’offriront de révéler
aux enfants la beauté des insectes. La
nature les a revêtus des parures les plus
variées ; elle a mis une sorte de coquet-
terie à ne point se répéter. Bernardin
de Saint-Pierre a remarqué sur un
plant de fraisier, trente-sept espèces
de mouches, et il avoue qu’il dut aban-
donner sa description, faute de termes
pour exprimer la variété des sujets. En
été, faites remarquer aux écoliers les
gros scarabées d’or qui marchent lour-
dement à travers les herbes sèches ; atti-
rez leur attention sur ces c( milliers de
petites ailes retentissantes, mouches,
moucherons, taons, abeilles, dont l’é-
trange mélopée montant et descendant,
chante l’ardeur vivifiante du jour et
l’immense lumière qui fouille la cam-
pagne 2. »
Une étude de détails signalera aux
enfants les couleurs des insectes. Il en
est ce en ailes de feu, en cuirasses d’é-
meraudes, vêtus d’émaux de cent sor-
tes, armés d’appareils étranges aussi
brillants que menaçants, les uns en acier
bruni, glacé d’or, les autres à houppes
soyeuses feutrées de noirs velours ; tels, à
1. E. Lesin. L’art à l’école et au foyer, 1911.
2. R. Bazin. Une tache d’encre.

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