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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[décembre 1922]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0073
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tins pinceaux cle soie fauve sur un riche
fond acajou; celui-ci en velours grenat
piqué d’or ; puis des bleus lustres,
inouïs, relevés de points veloutés ! Ail-
leurs, des rayures métalliques alternées
de velours mats1... »
L’insecte n’est pas seulement intéres-
sant par ses couleurs, la variété de ses
outils mérite notre attention. C’est en-
core Taine qui les décrit: ce L’insecte
avait besoin de naître armé de toutes
pièces... cependant une bonne partie de
ces armes qui nous effrayent : pinces,
tenailles, scies, haches, tarières, filiè-
res, laminoirs,., ce formidable arsenal
avec lequel ils ont l’air de vieux guer-
riers allant en guerre sont souvent, à
bien regarder, les pacifiques outils qui
leur servent à gagner leur vie, les instru-
ments de leur métier. »
(A suivre). E. L.

En feailîctant les vieux livres

Cimabué.
Giovanni Cimabué naquit à Florence,
en 1240, de l’illustre famille des Cima-
bui, à l’époque où cette ville des arts
connaissait une première renaissance.
Son père, qui le destinait aux lettres, le
confia à l’un de ses parents qui ensei-
gnait la grammaire aux novices du cou-
vent de Sainte-Marie-Nouvelle. Des
artistes grecs décoraient l’église du mo-
nastère et le jeune écolier, plus attentif
à leurs travaux qu’aux leçons de son
maître, s’amusait à dessiner sur ses li-
vres. Souvent il s’échappait de l’école
et, des journées entières, regardait les
peintres sans se lasser.
A force d’instances Giovanni obtint
1. Taine. L’insecte,

de son père l’autorisation d’étudier la
peinture ; il fut confié aux artistes dont
il admirait les tableaux. Bientôt, par la
précision et le mouvement de ses figu-
res, par la vigueur du coloris, il surpassa
ses maîtres et son nom devint célèbre
dans sa patrie.
Pendant la terrible guerre des Guel-
fes et des Gibelins il se retira dans une
villa près de la porte San Pietro et ne
s’occupa que de son art. Ce fut là qu’il
peignit, pour l’église Sainte-Marie-Nou-
velle, un magnifique tableau représen-
tant la Vierge avec l’Enfant Jésus.
Cette œuvre excita, parmi le peuple,
un enthousiasme général.
Le jour où il devait livrer son tableau
Cimabué trouva, devant son atelier, la
fouie immense de ses concitoyens qui se
formèrent en cortège, hommes et fem-
mes, et prétendirent accompagner le
chef-d’œuvre jusqu’à l’église.Des trom-
pettes ouvraient la marche, sonnant des
fanfares de victoire ; un corps considé-
rable de troupes suivait la musique, puis
venaient dix magistrats qui portèrent le
tableau, accompagnés d’une foule chan-
tant en chœur des couplets à la louange
de l’artiste. Le cortège parcourut ainsi
toute la ville de Florence avant de dépo-
ser le tableau à la chapelle qui l’atten-
dait.
Plus tard, le frère de Louis IX, Char-
les d’Anjou, roi de Sicile, de passage à
Florence, vint rendre visite à Cimabué.
A la vue d’une Sainte Famille, le jeune
monarque fut si enthousiasmé qu’il
s’écria : « Voilà ce qui m’a fait le plus
de plaisir depuis que je suis roi ! »
Cimabué mourut, comblé de riches-
ses et d’honneurs, en l’an 13002.
2. D’après F. Valentin. Les peintres célèbres, Marne.

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