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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[juillet 1923]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0297
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Histoire de l’Art

L’Art Grec.

Causes du progrès de l’art grec.
Les progrès de l’art grec furent très
rapides ; deux siècles et demi séparent
les débuts de la sculpture sur marbre de
son apogée. Ces progrès ne s’explique-
raient pas si l’on n’admettait l’influence
de l’art de l’Egypte et de l’Assyrie sur
l’art mycénien dont la Grèce avait hé-
rité.
L’artiste grec atteint rapidement à la
perfection parce qu’il ne copie pas ser-
vilement les modèles que lui apportent
les étrangers ; il s’inspire de leur tech-
nique et se livre à sa propre inspiration ;
ce qu’il apprend de l’art oriental lui de-
vient un moyen de le surpasser.
Le peuple grec aime naturellement
la grâce, l’harmonie des lignes, la clarté.
Or, ces qualités sont la caractéristique
d’une belle œuvre sculptée à laquelle
conviennent surtout l’expression et la
justesse du geste, l’élégance et la vérité
dans l’attitude.
Une autre cause du progrès rapide de
l’art grec réside dans l’amour de l’indé-
pendance du peuple hellène. L’artiste
grec ne veut pas demeurer esclave de
formes hiératiques et convenues ; il per-
fectionne, il crée. Il invente avec pru-
dence d’abord ; il modifie avec précau-
tion les modèles qu’on lui offre ; puis,
sûr de son métier, il demande à sa rai-
son des formes nouvelles et, à son goût
naturel du beau, des sujets d’inspira-
tion. cc Besoin de clarté, écrit Taine,
sentiment de la mesure, haine du vogue

et de l’abstrait, dédain du monstrueux
et de l’énorme, goût pour les contours
arrêtés et précis, voilà ce qui conduisit
le Grec à enfermer ses conceptions dans
une forme aisément perceptible à l’ima-
gination et aux sens, partant à faire des
œuvres que toute race et tout siècle
puisse comprendre, et qui, étant hu-
maines, soient éternelles. »
L’artiste grec demeure humain et
réaliste dans la création même de ses
divinités, parce qu’il prend toujours la
nature, la forme concrète pour point de
départ. Il l’idéalise et l’embellit parce
qu’il travaille par esprit de religion avec
une véritable émotion. Il ne cherche
point la nouveauté, mais il s’efforce de
réaliser quelque progrès, de surpasser le
maître qui l’a précédé. L’Art grec se
modifie donc sans cesse et heureuse-
ment ; il évolue dans une parfaite liberté
et c’est la cause de son succès.
La forme humaine a toujours tenté
le ciseau du scuplteur grec qui réussit à
donner à ses œuvres une merveilleuse
exactitude anatomique et physiologi-
que. Non seulement tous les muscles
sont à leur place, remarque Roger
Peyre, mais leurs saillies sont différem-
ment accentuées,pour un même muscle,
selon la nature du mouvement. Pour-
tant les études anatomiques proprement
dites étaient interdites aux médecins
eux-mêmes ; la dissection ne se prati-
quait que sur les quadrupèdes et l’on
concluait à l’homme par analogie.
Les exercices gymnastiques et la

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