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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 1.1922/​1923

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[août-sept. 1923]
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https://doi.org/10.11588/diglit.43073#0329
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Histoire de l’Art

L’Art
L’Ecole de Sycione
Les statues découvertes à l’Acropole
d’Athènes appartiennent à la même
école que les fragments trouvés à Dé-
los : la chemisette à menus plis, la tuni-
que presque collante, les longs et lourds
plis du pépias, l’attitude un peu raide
et d’une grâce imposante, la recherche
inefficace du mouvement et de la vie dé-
notent la manière des sculpteurs de
Délos.
Pour donner au visage l’expression de
la vie, les artistes archaïques ont essayé
de le faire sourire. Cette joie intérieure
que révèle le sourire demandait, pour
être traduite, un ciseau exercé ; les
sculpteurs primitifs, trop peu habiles
dans l’art d’exprimer les sentiments de
l’âme, n’ont pas réussi dans leur tenta-
tive et le sourire figé de leurs statues en
souligne l’immobilité. D’un autre côté
leur souci de copier la nature, d’enca-
drer le visage de tresses régulières de
cheveux et de bandeaux accroît égale-
ment la rigidité de leurs statues au lieu
de leur donner la vie.
Pour animer ses oeuvres, le sculpteur
primitif grec appelle à son secours la
peinture. Cette coutume de colorier les
statues persista jusqu’à la belle époque
classique. Les monuments étaient dé-
corés de la même manière. D’abord les
bordures des draperies brunes sont se-
mées d’ornements de diverses couleurs,
surtout de rouge et de vert. La cheve-
lure, peinte en brun, s’orne d’une pal-
mette et les lignes qui marquent la che-

Grec.
velure se multiplient, élégantes et si-
nueuses (fig.). Les sourcils peints com-


plètent l’apparence naturelle des yeux
dont les orbites creusées dans le marbre
enchâssent une émeraude. Ces divers
artifices ne réussirent pas à donner les
apparences de la vie à ces statues qui
demeurèrent graves et pétrifiées. Les
Apollon, type masculin des xoana, sont
d’un art aussi primitif. Pourtant les
progrès des artistes deviennent sensi-
bles. Le dessin du corps se perfectionne,
l’indication des muscles prend du natu-
rel et de la vérité. Le visage tend à
s’animer, et si le sourire demeure une
grimace, on voit qu’il appartient déjà
à la vie individuelle. L’Apollon de Té-
néa marque une avance sur les mêmes
sujets. Il s’approche davantage de la
nature ; le sculpteur a délaissé le type
pour représenter l'individu.
1. D’après P. Paris. Op. cit.

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