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Camille Corot

Le cinquantième anniversaire de la mort de
Corot (1875), donne un regain de popularité à
cet artiste, ajoute à sa gloire et renouvelle son
influence sur la jeune école qui revient à ses
principes.
Corot suivit d’abord la voie des Ingristes ; il
s’attachait comme eux au dessin, probité de
l’art, à la ligne, au paysage composé. La nature
vivante lui offrit bientôt plus d’attraits et c’est
en l’interprétant qu’il composa ses plus belles
toiles et ses chefs-d’œuvre.
Jean-Baptiste Camille Corot naquit à Paris,
le 28 juillet 1796 (10 thermidor, an IV), dans
un petit magasin surmonté d’une enseigne où
ces mots étaient peints en lettres jaunes :
Mme COROT
MARCHANDE DE MODES.
La boutique de Mme Corot était bien acha-
landée et sa réputation d’habile modiste attirait
en son atelier toute la bourgeoisie du quartier.
Le jeune Camille fréquenta d’abord l’école
primaire où ses succès lui valurent, en 1806, une
« bourse nationale » qui lui permit d’entrer au
lycée de Rouen ; mais son nom ne figure pas au
palmarès, même pour un prix de dessin. Ses
humanités achevées, Corot fut placé chez un
marchand de nouveautés puis chez un drapier,
mais le jeune homme ne rêvait que de peinture
et son père lui alloua une pension de quinze
cents francs, avec la liberté de se livrer à ses
études favorites.
Le jeune Corot s’essaya d’abord à peindre
la cité à travers les brumes de la Seine, puis il
étudia chez Michalon, puis chez Victor Bertin.
Celui-ci « ne jure que par l’art antique lequel
consiste, pour tous les satellites de David, à
draper d’étoffes des modèles, à les coiffer d’un
casque, à les armer d’un glaive, d’une lance,
d’un bouclier, d’un carquois, à les immobiliser
dans des paysages d’arbres artificiels où des
temples grecs s’élèvent sur toutes les collines,
où des torrents de verre filé descendent de mon-
tagnes de carton où rugissent des fauves em-
paillés x. »
Corot passe deux hivers dans ce milieu ; c’est
là qu’il puise le goût des compositions faites de
mythologie et de nature. Bientôt il échappe à
cette emprise et se lance, tout seul, vers l’étude
de la nature. C’est à Rome qu’il étudie ce grand
livre ouvert à tous ; deux de ses toiles de cette
1. Gustave Geffroy. Corot, Masson, Paris.

époque se trouvent au Musée du Louvre : le
Forum et le Colisée. En 1827 il expédie au Sa-
lon de Paris : la Campagne de Rome, une Vue
prise à N ami, et rentre à Paris en 1828.
Corot revint en Italie entre 1828 et 1831 ;
il y fit des études sur nature, à Volterra, pour
son Agar au désert. Il raconta qu’il avait trouvé
là, « un paysage formé de terrains nus et ravi-
nés, et un type de mère éplorée. Malheureuse-
ment, ajoute-t-il, quand je pris mon modèle
pour mon tableau, je ne pus retrouver mon
inspiration et j’ai tout gâté. »
En 1830 il explore les départements du Nord
et du Pas-de-Calais. Rentré à Paris il y trouve
la révolution et part pour Chartres où il peint
la jolie vue de la cathédrale.
En 1831 le vent romantique soufflait à Paris
lorsque Corot y rentra. Il apportait : la Forêt
de Fontainebleau, des Vues d’Italie, et un
Couvent sur les bords de l’Adriatique, mais ces
œuvres passent inaperçues.
Au Salon de 1833 sa Madeleine en prières
obtient une médaille.
Corot s’associe aux réformateurs du paysage,
à l’Ecole de 1830 qui groupait déjà Paul Huet,
Théodore Rousseau, Jules Dupré. En 1834
Corot envoie au Salon une Vue de la Forêt de
Fontainebleau et un Quai de Rouen et part pour
l’Italie. Rentré à Paris il peint des portraits de
membres de sa famille et le sien. Il se représente
en costume d’atelier, la palette à la main. Les
œuvres principales de Corot, en cette période
de sa carrière sont : Diane au bain, Campagne
de Rome en hiver, saint Jérôme (église de
Ville-d’Avray), Soleil couchant. Silène, le Soir.
Désormais Corot peindra les paysages de
notre pays : Un coin de campagne, la Lisière
d’une forêt, l’Eau dormante d’un étang, Un
bout de champ piqué de fleurs, Un sentier per-
du dans l’herbe ; il quitte définitivement la ma-
jesté romaine célébrée par Le Poussin pour
s’abandonner, après Constable, au charme de
l’horizon des humbles villages.
En 1840 Corot envoie au Salon : Soleil cou-
chant, Fuite en Egypte, un Moine. Ses toiles
du Salon de 1841 : Site des environs de Naples,
la Fontaine; puis, en 1842, Site d’Italie et le
Verger, qui affirment sa nouvelle manière.
Un nouveau voyage en Italie nous vaut :
Jeunes filles au bain, Incendie de Sodome. On
lui commande le Baptême du Christ pour l’é-
glise Saint-Nicolas du chardonneret à Paris ;

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