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De Taeye, Edmond-Louis; De Taeye, Louis [Editor]
Méthode intuitive pour la représentation réelle des corps: pratique du dessin par projections, avec applications élémentaires aux métiers qui dépendent de l'architecture, de la sculpture et de la peinture — Namur, 1884

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.18718#0049

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DU DESSIN PERSPECTIF

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s'obtient sans mesurer, mais en répétant à vue ou même d'idée et sans
modèle. Il y a, ajoute-t-il, plus de peintres qui usent de ce second
moyen qu'il n'y en a qui usent du premier, et, cependant, ces peintres
sont considérés comme très habiles, vu leurs efforts pour rendre ou le
modèle ou leurs idées : mais on voit, dans leurs tableaux, de grandes
fautes dans lesquelles ne tombent pas ceux qui opèrent par la règle.
Quant à la troisième manière, qui consiste à mêler la règle avec la pra-
tique, elle s'obtient à l'aide d'un verre ou d'une gaze sur laquelle on
trace les objets qui sont aperçus à travers. »

Ce passage prouve aussi que, déjà à l'époque de Bramante, certains ar-
tistes avaient, comme de nos jours, une tendance, condamnable, à rejeter
les règles scientifiques de l'art pour se baser uniquement sur le sentiment.

Il est certain que ces moyens mécaniques ont été mis en pratique fort
souvent par Léonard de Vinci, Albert Durer, Raphaël et bien d'autres
artistes célèbres qui comprenaient tous la haute importance de l'étude
de la perspective au point de vue de l'artiste.

« La perspective, a dit Léonard de Vinci, est la première étude qu'un
jeune peintre doit apprendre,pour savoir mettre chaque choseàsa place,et
pour lui donner la juste mesure qu'elle doit avoir dans le lieu où elle est.
Tous les peuples qui ont connu le dessin ont dû avoir une idée plus ou
moins juste de la perspective, et les plus savants peintres de l'antiqnité,
comme les modernes, ont possédé celle science par excellence »

Loin d'être entièrement de l'avis du célèbre artiste, nous avons, néan-
moins, tenu à citer ce passage pour faire connaître l'opinion d'un homme
aussi éminenl sur la nécessité, pour les artistes, de travailler la science
de la perspective. Les faits prouvent, toutefois, que tous les peuples qui
ont connu le dessin n'ont pas eu toujours une idée plus ou moinsjustedela
perspective. La réalité nous apprend qu'il faut, au contraire, une sérieuse
éducation pour discerner les apparences perspectives, éducation que
certains peuples, très versés d'ailleurs dans la pratique des arts gra-
phiques, n'ont jamais possédée.

' Traité de la peinture, de Léonard de Vinci, traduction de M. Gault de Saint-
Germain, chapitre I.
 
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