Félibien, André: Des Principes De L'Architecture, De La Sculpture, De La Peinture, Et Des Autres Arts Qui En Dépendent: Avec Vn Dictionnaire des Termes propres à chacun de ces Arts (Paris, 1676)

M DE L'ARCHITECTURE,
plus le toit doit cstre surbaissé ; c'est pourquoy oii
donnoit autrefois plus de hauteur aux maisons qui
estoient couvertes d'Ardoises, qu'à celles qu'on ne
couvroit que de Tuile : Néanmoins depuis qu'on
a trouvé l'invention des toits coupés , ôc que l'on
appelle communément en France J^îanfardes s on
donne bien moins de hauteur à toutes sortes de
toits que l'on ne faisoit auparavant ; il y a diverses
raisons pour essever ou baisser les Couvertures,
chap..xt. qu'on peut voir dans l'Archite&ure de Savot , &
dans le livre de la manière de bastir du sieur le Muet.
Lorsque les Charpentiers ont disposé les Che-
vrons le long des Faistes, ôc qu'ils les ont posez sur
les Pannes, efpacez de deux pieds en deux pieds y de
milieu en milieu , quand ils sont forts -, ou bien de
seize pouces enseize pouces, aussi de milieu en mi-
lieu ; le Couvreur met les Lates, qui pour la Tuile
ont ordinairement quatre pieds de long. Quand il y
a quatre chevrons à la Late , on fait la Contrelate
de la Late mesme ; Et s'il n'y a que trois Chevrons
à la Late, il est bon d'y mettre une Contrelate de
bois desiage.
Il y a de deux sortes de Tuile en gênerai \ Ra-
voir les plattes & les rondes, ou courbées. Les ron-
des sont encore de deux sortes, sçavoir celles qui
sont courbées simplement en canal, & en demy cer-
cle , qui est à la manière de Guienne ; &: celles qui sont
courbées en S , qu'on appelé à la manière de J*lm-
ire.
Les Tuiles rondes se posent sur des toits fort
plats , parcequ'elles n'y sont point arrestéespar des