*7* L'ARCHITECTURE,
\ CHAPITRE XX IL
K^SL-~——J3e la manière de dorer a colle £5* à huile*
c
Ommeiln'y arien de si précieux ny de si é-
clatantque l'Or, il n'y arien aussi qui embe-
lisse davantage les Temples ôc les Palais que cette
riche matière , lorsqu'elle est artistenient appliquée
sur les lambris, ou sur les autres ornemens dont ils
sont enrichis.
LîY.33-ch-3« Pline rapporte que dans Rome , l'on ne com-
mença à dorer les planchers des maisons , qu'après
la ruine de Carthage, &lorsque Lucius Mummius
cstoit Censeur. Que les Lambris du Capitole fu-
rent les premiers ouvrages qui parurent : mais que
dans la suite des temps le luxe sc répandit tellement
par tout que les moindres particuliers faisoient do-
rer jusques aux voûtes 6c aux murailles de leurs
chambres. L'on ne doute pas qu'ils n'eusîent alors
le mesme secret & la mesme industrie que nous a-
vons aujourd'huv de battre l'Or, & de le réduire en
feuilles : la facilité avec laquelle ce métail se separe
êc s'estendcomme l'on veut , les avoit rendus sça-
vans,& praticsà le bien préparer. Peut-eslre néan-
moins qu'ils ne l'estendoient pas encore par feuilles^
aussi minces que nous faisons, s'il est vray, com-
me Pline le dit , que d'une once d'Or ils n'en fai-
soient que cinq ou sept cens feuilles, qui avoient
quatre doigts en quarré. Il est vray qu'il adjouste
qu'ils en pouvoient faire davantage : Que les plus
\ CHAPITRE XX IL
K^SL-~——J3e la manière de dorer a colle £5* à huile*
c
Ommeiln'y arien de si précieux ny de si é-
clatantque l'Or, il n'y arien aussi qui embe-
lisse davantage les Temples ôc les Palais que cette
riche matière , lorsqu'elle est artistenient appliquée
sur les lambris, ou sur les autres ornemens dont ils
sont enrichis.
LîY.33-ch-3« Pline rapporte que dans Rome , l'on ne com-
mença à dorer les planchers des maisons , qu'après
la ruine de Carthage, &lorsque Lucius Mummius
cstoit Censeur. Que les Lambris du Capitole fu-
rent les premiers ouvrages qui parurent : mais que
dans la suite des temps le luxe sc répandit tellement
par tout que les moindres particuliers faisoient do-
rer jusques aux voûtes 6c aux murailles de leurs
chambres. L'on ne doute pas qu'ils n'eusîent alors
le mesme secret & la mesme industrie que nous a-
vons aujourd'huv de battre l'Or, & de le réduire en
feuilles : la facilité avec laquelle ce métail se separe
êc s'estendcomme l'on veut , les avoit rendus sça-
vans,& praticsà le bien préparer. Peut-eslre néan-
moins qu'ils ne l'estendoient pas encore par feuilles^
aussi minces que nous faisons, s'il est vray, com-
me Pline le dit , que d'une once d'Or ils n'en fai-
soient que cinq ou sept cens feuilles, qui avoient
quatre doigts en quarré. Il est vray qu'il adjouste
qu'ils en pouvoient faire davantage : Que les plus