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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 7.1881-1882

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Plicque, Albert Faron: Vase découvert à Lezoux (Puy- de- Dôme)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25013#0028

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— 20 —

Marc-Aurèle, on utilisait, dans l’officine de BORILLVS, un brun rougeâtre, sous
forme de traits circulaires et de guillochis. Enfin au iu° siècle, on appliquait sur-
tout la couleur ocreuse à l’épong'e, de manière à imiter le marbre. On a retrouvé ici
et dans les stations thermales romaines de l’Auvergne, quantité de petits guttus
ainsi décorés. Il se dégage de ces faits une loi, qui se généralise chaque jour: « Plus
une poterie de Lezoux est belle et parfaite, plus elle est ancienne, ou mieux, plus elle
est voisine de la période initiale et du règne de Néron. »

Le vase qui nous occupe donne au toucher et à la vue, sur tous les points où il est
intact et non recouvert de patine grise, la sensation d’une surface émaillée. Il imite
assez bien la faïence, mais cette apparence est due au polissage et non pas à une gla-
çure ou à une vitrification quelconque. Une ornementation très singulière a été tra-
cée au pinceau sur la bande blanche. La matière colorante, d’un gris violacé, n’est
autre que de l’ocre, ou argile très ferrugineuse. Mais la couche calcaire et une tem-
pérature élevée ont réduit en grande partie l’oxyde de fer. Aussi la couleur est-elle
très atténuée et à peine visible sur plusieurs points. Le tracé sej compose de deux mo-
tifs qui sont répétés à l’extrémité du même diamètre. Du reste, le beau dessin de
M. Gonnard, conservateur du Musée de Saint-Étienne, reproduit dans la planche 3-4,
en donnera une idée plus précise que toute description.

Je ferai remarquer seulement quelespennes des flèches, les papillons, les feuilles
de fougère, les fils d’araignée et d’autres traits décoratifs, sont tous au nombre de
sept. L’artiste a eu une intention dont le vrai sens m’échappe. Mais si on se demande
d’où venait l’homme qui a créé, avec tant de rondeur, cette ornementation à la fois
originale et savante, on admettra sans doute qu’il n’en était pas à son coup d’essai,
et qu’il avait emprunté à l’Orient ses inspirations mystérieuses.

Le lébès des Grecs avait une forme analogue au vase de Lezoux. Ordinairement
fait de bronze ou de métal précieux, il portait sur ses flancs rebondis des dessins,
des sujets empruntés pour la plupart à la mythologie, et sei’vait à recevoir l’eau que
versaitl’esclave sur les pieds et les mains des convives, au commencement et à la
fin des repas.

J’ai recueilli dans la même fouille, au milieu d’un fin limon, noir et poisseux, qui
accompagne presque toujours les débris du i" siècle, plus de vingt vases blancs,
jaunes, roses, gris ou noirs, qui tous avaient été employés aux usages domestiques.
Quantité d'autres fragments, trop incomplets pour être reconstitués, me rappelaient
cependant des formes qui remontent à la même époque. Toutes les variétés étaient
représentées, depuis les vases les plus grossiers jusquyiux poteries de luxe. Jepense
que c’était un tas de débris,provenant, non d’une officine, mais d’une maison parti-
culière. Les vases roses avaient été fabriqués chez GIAMILVS, potier du ier siècle
dont je connais ailleurs la fabrique. Je remarque à[cette occasion que les estampilles
 
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