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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Champeaux, Alfred de; Gauchery, Paul: Les travaux d’architecture et de sculpture, [1]: exécutés pour Jean de France, duc de Berry
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0030

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20 TRAVAUX D’ARCHITECTURE ET DE SCULPTURE DU DUC DE BEIIRY.

et les productions de l’art étaient recherchées pour l’art lui-même. Pendant que les
grandes conceptions de l’architecture gothique étaient délaissées, le rôle de la sculpture
s’accentuait de plus en plus et s’appliquait à tous les usages de la vie civile. Le style
sévère des monuments du xme siècle ne répondait plus aux habitudes fastueuses de ces
cours qui demandaient aux architectes de créer des résidences accostées de tourelles et
surmontées de terrasses et de pignons élances, auxquels les châteaux du Louvre, de Vin
cennes et de Pierrefonds avaient servi de modèles. Les premiers essais de cette trans-
formation furent encouragés par le roi Charles V, qui attacha à sa cour les sculpteurs
Jean de Liège et André Beauneveu de Valenciennes, le peintre Jean de Bruges, ainsi
que l’architecte Guy de Dammartin. Ces artistes, originaires de la France du Nord et des
Flandres, introduisirent à Paris les principes de l’imitation littérale de la nature qui
devaient caractériser les œuvres de l’école bourguignonne. Dispersés après la mort du
monarque, qui amena la fermeture des ateliers royaux, ces artistes entrèrent au service
du duc de Berry et du duc de Bourgogne. Il n’a manqué au premier de ces princes que
des circonstances plus favorables pour qu’il exerçât une influence durable sur la marche
générale de l’art. Moins bien servi que son frère par la position de son apanage, il mou-
rut sans héritiers directs, et son œuvre disparut dans les malheurs du règne de
Charles VI, tandis que le duc de Bourgogne pouvait offrir une retraite assurée à l’art et
à l’industrie dans ses vastes et riches possessions. Il est à présumer que l’école fondée
par le duc de Berry, où l’on voit les tendances réalistes de l’art septentrional tempérées
très heureusement parle goût français, aurait conservé une individualité assez vigoureuse
pour résister à l’envahissement des doctrines flamandes qui pendant une partie du
xv° siècle se développa au détriment de notre art national, dont la Renaissance devait
se faire longtemps attendre.

L — LES CHATEAUX DE MEHUN-SUR-YÈVRE ET DE CONCRESSAULT.

Jean de Berry fut le plus grand bâtisseur de la maison de Valois. La Thaumassière lui
attribue la construction de dix-sept châteaux ou hôtels. Ce chiffre, qui ne paraît pas
exagéié, ne s applique qu aux édifices entrepris pour son compte personnel. On sait que
le duc avait, fait exécuter des travaux importants au château de Mehun-sur-Yèvre; à la
cathéfhelle de Bourges, dont il acheva la façade principale; au palais de Poitiers; au châ-
^au {]>L Lusignan, au palais et à la Sainte-Chapelle de Riom; aux châteaux de la
Nonnette près d’Issoire et d’Usson; aux châteaux de Gien, d’Étampes, de Montargis, de
im^111 ^°ub>gne-sui-Mei, au palais et à la Sainte-Chapelle de Bourges; aux châ-
teaux de Concressault, à l’hôtel de Genouilly près Graçay en Berry, au château de Bicêtre
a Guinée aux Meicieis à Beicy, et enfin à 1 Hôtel de Nesle1. Cette nomenclature ne

nJ,;r*SaUVa1’ Au,iquit<}S de 1>aris’ éüumère les onze de- 1 Paris que dans les environs de la ville
meures ou maisons que le duc. avait possédées, tant à
 
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