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Champeaux, Alfred de; Gauchery, Paul: Les travaux d’architecture et de sculpture, [1]: exécutés pour Jean de France, duc de Berry
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TRAVAUX DARCHITECTURE ET DE SCULPTURE DU DUC DE BERRY. 57
ordres les tailleurs de pierre Berthon Boudet, Pierre Beaunain, Jacques Charles, Robert
Dupré, Jehan Bellet dit Thibaut, et Guillaume Bergoing.
La sculpture du portail fut dévolue à Hugues Jouly, qui vint de Bourges à Riom pour
ouvrer et être lieutenant de Guy, et pour prendre garde aux œuvres. Il recevait un salaire
journalier de sept sols, et était accompagné de son valet Jehan de Montlion. Les autres
tailleurs de pierre étaient : Jacques Charles, Étienne Charles et Jean Besançon, qui
touchaient de cinq à six sols par jour.
Un second maçon et tailleur de pierre, Pierre Guobia, avait passé marché avec Guy de
Dammartin, le 50 juillet 1379, pour différents travaux à exécuter dans la chambre de
parement du duc au palais de Riom. Il devait surélever le pignon avoisinant la fontaine
et y appliquer une cheminée avec colonnes et chapiteaux entaillés. La voûte devait être
disposée pour recevoir une charpente en bois, et le second pignon de la chambre don-
nant sur les jardins, devait être percé de quatre fenêtres croisées, placées deux par
deux les unes au dessus des autres. Deux portes devaient donner accès dans la chambre
de retrait située au premier étage, ainsi que dans la pièce de l’étage supérieur. Une autre
huisserie faisait communiquer la grande salle avec la salle à parer. Toute la construction
devait être exécutée en pierre de Voivic, moyennant la somme de trois cents francs.
Le palais de Riom a été remanié complètement, il y a plusieurs années, pour y installer
la cour d’appel. On y chercherait vainement l’ancienne disposition du xivG siècle et la
grande salle qui faisait communiquer les appartements du duc avec la Sainte-Chapelle
consacrée à la Sainte Croix. Seule cette dernière est restée debout, mais privée du clo-
cher qui dominait autrefois la ville1, et encastrée actuellement dans des constructions
sans caractère. L’intérieur est éclairé par une série de grandes fenêtres, dont les pan-
neaux principaux représentent des figures d’apôtres et de prophètes tenant des phylac-
tères. Ces verrières placées à l’abside ont été exécutées à l’époque du duc de Berry, qui
séjournait souvent à Riom, où il épousa sa seconde femme, Jeanne de Boulogne. Elles
ont été complétées par d’autres peintures sur verre, commandées au siècle suivant par les
ducs de Bourbon, et par des grisailles modernes. Malgré les restaurations qui ont inter-
verti souvent leurs sujets, ces compositions présentent un grand éclat. Elles contribuent
pour une large part à l’impression que produisent encore les heureuses proportions de
cet édifice.
Les saints personnages représentés dans ces verrières, aujourd’hui incomplètes et effa-
cées en partie, rappellent les productions françaises de la fin du xive siècle, exécutées
sous l’influence évidente de l’art flamand. Plusieurs têtes d’apôtres sont coiffées de
chapeaux de feutre à pointe et à bords relevés, d’autres portent des chaperons ou des
bonnets dont on retrouve les modèles dans les manuscrits exécutés pour le roi Charles Y
i. L’Armorial d’Auvergne, ms. fr. 22297), contient une [ On trouve dans le même volume une vue du château de
vue cavalière de la ville et du palais de Riom , en 4450. la Nonnette, également construit par le duc de Berry.
ordres les tailleurs de pierre Berthon Boudet, Pierre Beaunain, Jacques Charles, Robert
Dupré, Jehan Bellet dit Thibaut, et Guillaume Bergoing.
La sculpture du portail fut dévolue à Hugues Jouly, qui vint de Bourges à Riom pour
ouvrer et être lieutenant de Guy, et pour prendre garde aux œuvres. Il recevait un salaire
journalier de sept sols, et était accompagné de son valet Jehan de Montlion. Les autres
tailleurs de pierre étaient : Jacques Charles, Étienne Charles et Jean Besançon, qui
touchaient de cinq à six sols par jour.
Un second maçon et tailleur de pierre, Pierre Guobia, avait passé marché avec Guy de
Dammartin, le 50 juillet 1379, pour différents travaux à exécuter dans la chambre de
parement du duc au palais de Riom. Il devait surélever le pignon avoisinant la fontaine
et y appliquer une cheminée avec colonnes et chapiteaux entaillés. La voûte devait être
disposée pour recevoir une charpente en bois, et le second pignon de la chambre don-
nant sur les jardins, devait être percé de quatre fenêtres croisées, placées deux par
deux les unes au dessus des autres. Deux portes devaient donner accès dans la chambre
de retrait située au premier étage, ainsi que dans la pièce de l’étage supérieur. Une autre
huisserie faisait communiquer la grande salle avec la salle à parer. Toute la construction
devait être exécutée en pierre de Voivic, moyennant la somme de trois cents francs.
Le palais de Riom a été remanié complètement, il y a plusieurs années, pour y installer
la cour d’appel. On y chercherait vainement l’ancienne disposition du xivG siècle et la
grande salle qui faisait communiquer les appartements du duc avec la Sainte-Chapelle
consacrée à la Sainte Croix. Seule cette dernière est restée debout, mais privée du clo-
cher qui dominait autrefois la ville1, et encastrée actuellement dans des constructions
sans caractère. L’intérieur est éclairé par une série de grandes fenêtres, dont les pan-
neaux principaux représentent des figures d’apôtres et de prophètes tenant des phylac-
tères. Ces verrières placées à l’abside ont été exécutées à l’époque du duc de Berry, qui
séjournait souvent à Riom, où il épousa sa seconde femme, Jeanne de Boulogne. Elles
ont été complétées par d’autres peintures sur verre, commandées au siècle suivant par les
ducs de Bourbon, et par des grisailles modernes. Malgré les restaurations qui ont inter-
verti souvent leurs sujets, ces compositions présentent un grand éclat. Elles contribuent
pour une large part à l’impression que produisent encore les heureuses proportions de
cet édifice.
Les saints personnages représentés dans ces verrières, aujourd’hui incomplètes et effa-
cées en partie, rappellent les productions françaises de la fin du xive siècle, exécutées
sous l’influence évidente de l’art flamand. Plusieurs têtes d’apôtres sont coiffées de
chapeaux de feutre à pointe et à bords relevés, d’autres portent des chaperons ou des
bonnets dont on retrouve les modèles dans les manuscrits exécutés pour le roi Charles Y
i. L’Armorial d’Auvergne, ms. fr. 22297), contient une [ On trouve dans le même volume une vue du château de
vue cavalière de la ville et du palais de Riom , en 4450. la Nonnette, également construit par le duc de Berry.