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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Lefèvre-Pontalis, Eugène: Étude sur les chapiteaux de l’église de Chivy
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0041

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ÉTUDE SUR LES CHAPITEAUX DE L’ÉGLISE DE CHIVY. 31

de cette dernière époque. Il serait facile de multiplier ces exemples qui suffisent à faire
ressortir les défauts de la méthode préconisée par M. Fleury. On trouvera bon que nous
présentions des arguments plus solides à l’appui de notre opinion sur la date de la nef
de Chivy. Ce qui nous a frappé tout d’abord en étudiant les travées de cette église, c’est
quelles présentent une ressemblance évidente avec celles de la plupart des monuments
religieux bâtis, dans la région, auxie siècle. On y retrouve ces grandes arcades en plein
cintre appuyées sur des colonnes engagées, comme dans la nef des églises de Morienval,
de Berneuil-sur-Aisne (Oise), d’Oulchv-le-Château, de Saint-Thibauld de Bazoches, de
Jouaignes, de Yic-sur-Aisne, de Berny-Rivière (Aisne) et de Saint-Germain-des-Prés à
Paris, qui appartiennent, sans aucun doute, au xie siècle. Il faut en conclure que la nef de
Chivy est contemporaine de celles qui sont conçues dans le même style. Le caractère de
son architecture suffit à prouver également qu’elle ne peut remonter au ix° siècle,
comme M. Dey avait essayé de l’établir [, car les constructions carlovingiennes offraient
un tout autre aspect. Enfin il nous reste à expliquer pourquoi elle ne doit pas être attri-
buée au xii° siècle. En effet, quand les architectes de cette époque élevèrent des nefs sur
un plan analogue, ils eurent toujours soin de faire usage de l’arc brisé dans les travées,
comme à Villers-Saint-Paul (Oise). L’arc en plein cintre ne fut employé au commence-
ment du xiie siècle que dans quelques nefs dont les piles étaient dépourvues de grosses
colonnes engagées, ainsi qu’on le constate dans les églises d’Oulchy-la-Yille, de Dhuizel
et de Fontenoy (Aisne). On ne saurait donc alléguer aucune raison sérieuse en faveur de
l’opinion que M. Fleury avait émise pour justifier sa théorie sur l’âge des chapiteaux de
la nef. En affirmant que la nef de Chivy n’était pas antérieure au xne siècle, il donnait
une certaine apparence de vérité à ses conclusions, car il pouvait soutenir avec raison
que les chapiteaux ne portaient pas l’empreinte de l’ornementation en usage à cette
époque et qu’ils provenaient d’un édifice plus ancien.

Les bas-côtés de l’église de Chivy ont perdu leur caractère primitif; leurs murs
ont été rebâtis au commencement de ce siècle, et leurs fenêtres cintrées sont complète-
ment modernes. Les colonnes engagées dans les piles du côté de la nef sont les seuls
débris contemporains du xic siècle qu’ils aient pu conserver. Elles recevaient ancienne-
ment la retombée d’un arc en plein cintre destiné à soutenir les poutres de la charpente
apparente, disposition qui était également appliquée dans les collatéraux de l’église de
Saint-Thibauld de Bazoches. Le transept a été élevé au xnc siècle, en même temps que
le clocher, mais il a subi au xv° siècle des modifications très importantes. Les deux
croisillons sont surmontés de voûtes sur croisée d’ogives, et leurs absidioles sont voûtées
en cul de four. Le chœur, recouvert d’une voûte à nervures, a été remanié au xm° siècle,
comme le prouve le remplage de la grande fenêtre ouverte dans le mur droit de son
chevet. Du reste, l’étude archéologique de toute cette partie de l’église n’offre qu’un
intérêt très restreint, puisqu’elle ne peut être d’aucune utilité pour déterminer l’âge des

1. Bulletin de la Société académique de Laon, t. XVIil, p. 263.
 
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